Dans l'ordre, ou le désordre : la loi Falloux, Le Cri du Peuple, L'Argent, la guerre avec la Prusse, la Commune de Paris, L'Enfant, Le Bachelier, L'Insurgé, l'exil en Angleterre.
Retour sur la vie et l'oeuvre de Jules Vallès, celui qui disait, par la bouche de son personnage Jacques Vingtras : "Je serai toujours celui qui crie Vive la République !"
En 1985, Paul Ricoeur habitait à Châtenay-Malabry. Les Murs Blancs… cette grande et belle demeure entourée d'un parc immense, devenue après la Libération, autour d'Emmanuel Mounier, le cœur battant de la revue et du mouvement Esprit, une sorte de phalanstère philosophique où furent réunies les familles Mounier, Fraisse, Marrou, Domenach. Seul protestant de ce bain catholique œcuménique, c'est là que Paul Ricoeur s'est éteint en 2005, à 92 ans.
Il y était arrivé en 1956 et ne l'avait jamais plus quitté ; pas même durant les années 70, quand il partageait son temps entre la France et le département de philosophie de l'Université de Chicago. Car dans ces années post-soixante-huitardes, durant lesquelles un fort vent de révolution soufflait ici dans les universités, ce fut avant tout loin de son pays que les travaux de ce philosophe croyant et non marxiste furent reçus à la hauteur qu'ils méritaient.
Ce "bon plaisir" ne manque d'ailleurs pas de revenir sur la violente agression physique dont il avait été victime à Nanterre en 1970. S'y invitent également Olivier Mongin, le pasteur André Dumas et les philosophes Jean-Marc Ferry, Cornelius Castoriadis et Emmanuel Levinas.
Une émission conduite par Emmanuel Hirsch.
Depuis la crise énergétique née de la guerre en Ukraine, la sobriété est dans toutes les bouches. Mais le terme ne dépasse jamais en réalité dans le débat actuel le niveau de la lutte anti-gaspi selon l'expression à la mode dans les années 1970. Jamais l'expression de nécessité vertu n'a été aussi justifiée. La notion de sobriété est assurément plus exigeante et globale. Elle renvoie à une dimension morale de la vie qui englobe l'ensemble de nos faits et gestes. Davantage elle semble étrangère à nos économie fondées entièrement sur la production et la consommation.
En partant de la morale antique où la sobriété occupe une place considérable, nous voyons avec Pierre Caye toutes les conséquences qu'implique dans l'économie contemporaine une sobriété clairement assumée dans sa dimension aussi bien morale que matérielle.
Une conférence organisée par le Groupe de Recherche pour l'Éducation et la Prospective.
Comment Jean Cau (1925-1993), jeune secrétaire de Jean-Paul Sartre et chéri de l'intelligentsia germanopratine, est-il devenu "l'homme de lettres le plus haï de Paris" selon le journaliste Pierre Bénichou ?
Écrivain, polémiste, moraliste de grand style, hanté par la décadence de l'Occident, Jean Cau a ferraillé comme un beau diable contre l'imposture progressiste, avec brio, ironie et pugnacité.
Émission "Les idées à l'endroit", animée par Rémi Soulié.
En 1968, Paul R. Ehrlich a publié le best-seller The Population Bomb (La bombe démographique). La thèse catastrophiste de ce livre était que la croissance de la population mondiale conduirait à une famine mondiale, voire à l'effondrement de l'humanité dans une guerre thermonucléaire, à moins que des mesures drastiques ne soient prises. En écho à cette crainte, en 1971, un Programme de recherche sur la reproduction humaine (HRP) a été créé au sein de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Face à la crainte d'une crise économique et sanitaire liée à l'explosion démographique, il a en effet été décidé d'axer la recherche scientifique sur la maîtrise de la fécondité par des méthodes de contraception et de planning familial. Quarante ans plus tard, l'heure est au bilan et à la critique. Louis-Marie Bonneau revient sur le discours de l'ONU et de l'OMS, de son origine économique à son évolution vers les droits de l'homme. Il met en lumière les influences privées et étatiques qui ont prévalu dans les mesures de régulation de la fertilité proposées à travers le monde.
Pourquoi la chaloupe trotskiste coule-t-elle avec le "Titanic stalinien" ? Parce qu'elle est à sa remorque !
Depuis 1938, le trotskisme, dans ses mille et une chapelles, se présente comme la direction alternative du prolétariat révolutionnaire mondial. La disparition du pouvoir soviétique, l'effondrement électoral et moral du PCF devrait donc ouvrir un boulevard aux trotskistes ? Eh bien, non ! Les remous de l'immense naufrage stalinien entraînent vers le fond les frêles esquifs de son opposition de gauche.
Patrick Gofman, au travers de son engagement passé, nous explique avec précision, références, humour et cruauté, les dégénérescences parallèles des staliniens et des stalinains, leur choc fatal avec l'iceberg de l'Histoire, leurs derniers gargouillis dans l'eau glaciale.
Docteur en histoire des religions, en théologie et en philosophie, prêtre catholique, Bernard Bourdin est l'interlocuteur idéal pour aborder la dimension théologico-politique au sein du catholicisme.
En effet, celle-ci nous permet de mieux comprendre le rôle structurant du catholicisme dans l'émergence des grandes institutions et concepts politiques au sein de l'Europe occidentale (souveraineté, laïcité, démocratie, ...).
De même, les relativement récentes évolutions de l'Eglise et l'abandon graduel du champs politique ont ouvert la voie à l'idéologie libérale qui, désormais, joue sans le dire le rôle de l'église en décrétant le Bien et le Mal, la guerre juste et injuste, la vérité et le faux.
Est-il alors temps pour l'Eglise catholique de redevenir ce qu'elle était ? Et surtout, en a-t-elle encore les moyens, les ressources et surtout la volonté ?
Un entretien mené par Rachid Achachi.
Bon connaisseur de la littérature consacrée à l'Allemagne nazie, le politologue Gilles Amiel bat en brèche quelques idées reçues concernant le Troisième Reich, notamment la prétendue existence d'un "Etat fort" au sens traditoinnel du terme et celle non moins problématique d'une idéologie nationaliste qui ne serait que l'exacerbation du logiciel national.
C'est également l'occasion de clarifier le concept de souveraineté et de comprendre en quoi l'expérience nazie en est l'antithèse, tant ses tropismes racial et impérial en nient l'idée même.
Progressivement, après le Concile Vatican II, un certain nombre de défenseurs de la messe traditionnelle ne vont plus reconnaître le Pape comme légitime. Bien qu'ils ne représentent actuellement pas un tout unifié, les sédévacantistes, puisque c'est ainsi qu'on les désigne, arrivent tous à la même conclusion, à savoir que l'occupant actuel du siège de Rome est un usurpateur et que L'Église catholique n'est plus la véritable Église du Christ.
Cette controverse trouve son origine dans la compréhension de l'infailibilité du magistère de l'Eglise et mérite donc un débat en bonne et due forme : c'est ce que nous proposent Adrient Abauzit et Matthieu Lavagna en exposant chacun les arguments qui sont les leurs.
- 0'00'00 : Introduction
- 0'04'30 : Thèse de Matthieu Lavagna
- 0'05'12 : I argument sur les pouvoirs de magistère et de juridiction
- 0'08'49 : II argument sur la nécessité de se soumettre au corps épiscopal
- 0'12'18 : III argument sur l'impossibilité pour l'ensemble du corps épiscopal d'enseigner simultanément l'hérésie
- 0'14'08 : IV argument sur l'acceptation pacifique universelle
- 0'18'44 : V argument sur l'impossibilité d'élire un pape à l'avenir
- 0'21'19 : VI argument sur l'indéfectibilité et la visibilité de l'Eglise
- 0'25'04 : Conclusion
- 0'26'00 : Thèse d'Adrien Abauzit
- 0'44'23 : Discussion libre
- 0'44'59 : Hors de l'Eglise point de salut
- 0'45'50 : Mgr. Lefebvre a signé les textes du concile
- 0'48'02 : Les communautés schismatiques sont-elles un moyens de salut ?
- 1'00'42 : Fidducia Supplicans et la bénédiction homosexuelle
- 1'04'50 : Infaillibilité de la discipline de l'Eglise ?
- 1'14'18 : Le magistère pontifical est-il infaillible en toutes circonstances ?
- 1'33'00 : La visibilité et l'indéfectibilité de l'Eglise
- 1'37'38 : Comment savoir où est la vraie Eglise ?
- 1'42'10 : A quels évêques Abauzit aurait-il été soumis dans les années 60 ?
- 1'48'52 : Adrien Abauzit admet que toutes les messes célébrées à la fin des années 60 étaient sacrilèges (car una cum avec des antipapes).
- 1'50'00 : Comment élire un nouveau pape à l'avenir ?
- 1'53'58 : Où est l'Eglise catholique aujourd'hui ?
- 1'57'22 : Le Pari de Pascal contre le sédévacantisme
Depuis qu'a commencé en Ukraine la confrontation de l'Occident et de la Russie, l'emprise sur l'opinion d'une présentation médiatique accumulant chimères et préjugés atteint des niveaux inégalés. En dissimulant les faits et les enjeux cruciaux à l'origine d'une crise commencée bien avant février 2022, en manipulant les peurs fantasmagoriques pour mieux mobiliser sous la bannière atlantiste, en imposant non seulement à l'opinion mais à l'ensemble des partis politiques leur rhétorique belliciste, les entreprises médiatiques se posent plus que jamais en seules détentrices du discours légitime.
Décryptant cette imposture, Fabrice Garniron revient également sur les torts des Etats occidentaux : les engagements pris par eux après la chute du mur de Berlin puis leur trahison peu après, leur volonté de prendre le contrôle de l'Ukraine quitte à déclencher une guerre civile, l'instigation d'un putsch sanglant pour renverser en 2014 un gouvernement démocratiquement élu et leur alliance avec la mouvance néonazie ukrainienne.
Au-delà du cynisme, Fabrice Garniron, voit dans cette logique de guerre une cause fondamentale : le suprémacisme, qui est au coeur de la vision du monde des élites occidentales, décidées à imposer au reste du monde ce que jamais elles ne voudraient se voir imposer. Dérive séculaire mais que le déclin inexorable de l'Occident a paradoxalement accélérée.
Deux livres Anthony Daniels (alias Theodore Dalrymple) viennent d'être traduits en français aux éditions Carmin. D'abord Our Culture, What's Left of It (Culture du vide), qui traite de l'effondrement du niveau d'éducation et de culture en Angleterre, de l'art moderne et de la décadence esthétique pleine de bons sentiments d'une certaine élite. Puis Life at the bottom (Zone et châtiment), qui aborde la paupérisation de l'Angleterre, la destruction de la cellule familiale et les ravages des grandes idées d'une certaine élite progressiste.
L'occasion pour le public francophone de découvrir ce grand penseur conservateur contemporain en compagnie de son traducteur Radu Stoenescu.
Auteur des célèbres Romantisme fasciste et Dissidents de l'Action Française récemment republiés chez Pierre-Guillaume de Roux, Paul Sérant était doué d'une pensée éclectique dont il nous reste à mesurer l'importance.
Critiquant la modernité avec un regard vif et profond, il louait la tradition spirituelle et ethnoculturelle des peuples. Son œuvre, à la fois cohérente et disparate, est plus que jamais d'actualité.
Émission du "Libre Journal du soir", animée par Arnaud Guyot-Jeannin.