Des feux ravageant des milliers d'espèces animales et végétales aux pandémies, en passant par le dérèglement climatique, tout conspire à signer la faillite du projet moderne de contrôle intégral de la nature par l'ingénierie humaine. L'effondrement des sociétés industrielles deviendrait sinon certain, du moins probable. À l'ombre de ce curieux futur sans avenir, les nouvelles consciences politiques sont façonnées par un discours écologiste effondriste, qui ne cesse de s'étendre.
Voilà qui paraît encourageant. À ceci près que cette collapsologie, autrement dit l'étude des effondrements passés, présents et à venir, et des moyens de s'y préparer, pourrait bien n'être qu'une énième recomposition du Spectacle. Cet ensemble de constats scientifiques, de grandes orientations éthiques et de conseils pratiques de survie participe de l'occultation d'une part de l'écologie politique. Celle qui a pourtant mené la critique la plus pertinente du capitalisme industriel, et a proposé les voies les plus sûres pour en sortir. En ce sens, la collapsologie est l'écologie mutilée.
Trentenaire, jolie, bourgeoise, macroniste jusqu’au bout des ongles, Marie-Chantal incarne à merveille l’élite actuelle, à la fois obsédée et effrayée par l'extrême droite.
Frédéric Saint Clair l'interroge : c'est quoi, l'extrême droite ? Elle peine à répondre. Un dialogue s’engage, au fil des rencontres : discrimination, grand remplacement, dictature, remigration, coup d'État… ou comment repenser la notion d'ennemi à l'heure du choc des civilisations ?
À la fin de l’histoire : elle sait ce que ça coûte politiquement d'être cosmopolite à la manière de Kant et de n'avoir pas lu Carl Schmitt. Et qu’est-ce que ça change ? Absolument tout !
On crédite les nazis d'avoir su légiférer pour protéger la nature : le lien qu'ils établissaient entre le sang et le sol, le culte romantique de la nature et l'hygiénisme raciste qu'ils défendaient les auraient prédisposé à mettre en pratique une sensibilité écologiste précoce parmi les États contemporains. Un examen de la législation écologique nazie montre que les projets de loi dataient de la république de Weimar, et qu'ils ne furent guère appliqués : marais, forêts et montagnes furent soumis aux impératifs de la politique de production et de défense nazie. Un examen plus attentif du sort dévolu à ces zones protégées fait apparaître qu'elles furent, à l'instar des autres territoires et des hommes qui l'occupaient, totalement réifiées, et considérées comme des fonds d'énergie et de matière mobilisables pour l'effort de guerre du Troisième Reich.
La nature prisée par les nazis n’est pas celle des naturalistes et autres écologistes, mais une nature sommairement darwinienne, plus germanisée qu'anthropisée. Elle n'a rien à voir avec l'amour et le respect de la biodiversité. Et de façon concrète, tant sur un plan civil que militaire, les nazis se sont montrés de redoutables destructeurs de la nature, tant sur le plan de l'agriculture que sur celui de l'aménagement du territoire.
Il est temps d'en finir avec une approximation inepte.
- 1_2 : les illusions du souverainisme
Peut-on surmonter l'objection selon laquelle la démocratie trouve à s'exprimer de manière privilégiée – voire unique – au sein des États-nations ? Peut-on répondre aux philosophes et aux politistes qui soutiennent que la nation est la condition sine qua non de la démocratie, le seul lieu d'exercice possible des droits politiques, le terreau de la liberté, de l'égalité et de la fraternité ? Céline Spector se propose de réfuter les illusions du souverainisme, en défendant la possibilité d’une démocratie post-nationale.
- 2_2 : une république fédérative pour l'Europe
Dans un second temps, Céline Spector entend montrer que les théories de la République fédérative élaborées dans L'Esprit des lois et transformées par Madison et Hamilton éclairent l'avenir politique de l'Union. Envisager une théorie des institutions libres et justes sans céder au tropisme kantien invite à déceler, dans la philosophie des Lumières, des théories de l'association libre des républiques qui n'optent pas pour le cosmopolitisme. L'enquête contribue ainsi à justifier, de manière non dogmatique, une République fédérative en Europe.
La technique semble désormais empiéter sur tous les domaines de l'activité humaine. La science se transforme en technoscience. La morale se fait gestion des ressources et management. La parole est livrée aux techniques de communication ; l'amour, au Kâma-Sûtra. Il n’est pas même jusqu'à l'évangélisation qui ne soit atteinte : on la conçoit aisément comme la nécessité d'allier Facebook à la Sainte Face, et Twitter à l'Esprit Saint. Il ne s'agit plus d'être, mais de faire (l'amour ou un beau discours). Mais un faire qui ne se fonde plus sur l'être ne peut en vérité que défaire, et sa volonté de puissance cache une impuissance radicale, qui asservit au lieu d'élever, qui manipule au lieu d'engendrer.
L'enjeu du cours de Fabrice Hadjadj est donc, avec Aristote et saint Thomas, de distinguer la technè (faire), de la praxis (agir) et de l'epistèmè (savoir), pour montrer en quoi le savoir-faire n'est pas d'abord un savoir, et en quoi la perfection de l'art ne se situe pas sur la même ligne que la perfection morale : la confusion, aussi bien que la séparation de ces trois espèces de vertu, est désastreuse.
Il montre également comment s'est opéré le passage de la technè des Anciens à la technique des Modernes, pour essayer de penser l'empire technocratique de notre époque (qui ne semble d'ailleurs plus une époque, mais un délai).
Ce sont bien les écrans qui font écran, en dépit de leurs nombreuses "fenêtres" et "icônes", et nos GPS qui nous égarent systématiquement, quand il s'agit d'être simplement ici...
L'origine du désir ne se situe pas dans le sujet ni dans l'objet désiré, mais avant tout dans le désir d'un second sujet perçu comme modèle.
C'est la thèse du grand penseur des rapports entre violence et sacré, l'anthropologue René Girard, qui nous expose ici la logique du désir mimétique telle qu'elle se révèle dans les grands textes littéraires et religieux.
Une théorie aux conséquences importantes, puisqu'elle se trouve au fondement de toutes les sociétés humaines. Pour le meilleur et pour le pire…
Un entretien mené par Patrick Perquy.
La science possède son histoire et les enjeux auxquels elle a dû faire face n'ont pas toujours été les mêmes. Depuis plus de 150 ans, la science a un impact déterminant sur nos sociétés. Au fil des décennies, de nombreux débats ont émergé autour du rôle de la science. Certains ont envisagé un avenir de progrès et d'innovation sans limites, où les découvertes scientifiques révolutionneraient notre existence de manière positive. D'autres, cependant, ont exprimé des préoccupations quant aux implications éthiques et aux conséquences indésirables qui pourraient découler du développement scientifique.
L'historien François Jarrige revisite ces débats en réexaminant les arguments qui ont été présentés de part et d'autre afin d'explorer les concepts clés qui ont émergé autour du progrès technologique et d'ouvrir une vision prospective sur l'avenir de la science.
Quels sont les éléments clés qui ont fait basculer nos sociétés, parfois jusqu'à leurs effondrements ? Qu'est-ce que le passé nous apprend pour faire face aux crises actuelles et futures ?
C'est en compagnie de Laurent Testot que nous explorons comment l'humanité a complètement bouleversé son environnement au cours des 12 000 dernières années, et comment ces changements nous ont impactés en retour durant 4 grandes périodes de l'histoire : le Néolithique, l'âge des empires, la modernité et la grande accélération.
- 0'00'00 : Introduction
- 0'04'06 : Histoire classique vs. Histoire globale
- 0'13'36 : Désaccords entre les histoires globales
Période de -10000 à -4000 :
- 0'15'28 : 1ère période : Le Néolithique
- 0'26'44 : Agriculture et domestication
- 0'29'31 : Agriculture et sédentarisation
- 0'36'06 : Agriculture et démographie
Période de -3000 à 500 :
- 0'39'11 : 2ème période : Les empires
- 0'39'28 : Arrivée de la métallurgie
- 0'47'20 : Métallurgie et déforestation
- 0'53'35 : Empires et religions universelles
- 1'07'20 : Premières grandes cités
Période de 1500 à 1900 :
- 1'08'11 : 3ème période : La modernité
- 1'09'36 : Colonisation et domination européenne
- 1'15'18 : Domination européenne et commerce
- 1'21'10 : Domination européenne et conquête des océans
- 1'24'34 : Europe vs. Chine
- 1'28'47 : Energies fossiles et révolution industrielle
- PÉRIODE 4 (de 1950 à aujourd'hui)
- 1'36'13 : 4ème période : La grande accélération
Conclusion :
- 1'52'05 : Quelles pistes ouvre l’histoire globale ?
- 2'01'25 : Résumé de l'épisode
D'une inquiétante actualité, Pourquoi la guerre ?, est le titre qui avait été retenu par Freud pour la publication de ses échanges de lettres avec Einstein, et dont la circulation fut interdite en Allemagne.
Partant des questions soulevées quant aux destins de la pulsion de cruauté et ses possibles dérivations, Baudrillard, Derrida et Gresh vont eux-mêmes s'interroger sur les problématiques essentielles qui se posent encore au monde d'aujourd'hui : quelles nouvelles significations donner aux notions de guerre, de terrorisme et de souveraineté ? Et est-ce que la démocratie peut ou non avoir un avenir si l'on ne peut envisager l'émergence d'une nouvelle forme d'universalité ?
Une controverse menée par René Major, au sein de l'Institut des hautes études en psychanalyse.
Économiste, spécialiste des questions monétaires et de la mondialisation, Jacques Sapir est très critique de l'euro, une monnaie qui a fait la preuve de son échec. Il explique notamment en quoi le protectionnisme est la voie la plus logique vers un système économique fonctionnel, assurant notre sécurité et notre pouvoir d'achat.
Dans ce contexte de crise géopolitique, et de sanctions généralisées contre la Russie, Jacques Sapir démontre l'échec de l'Occident en déclin économique, face au reste de monde qui résiste encore et rabat les cartes.
Un entretien mené par Olivier Berruyer.