Avant toutes choses : enquête sur les discours d'origine. Avec Pascal Nouvel sur RFI.


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17.07.2020

Il n'est pas de société humaine qui n'ait soulevé la question de ses origines. Notre propre culture ne fait pas exception. Mieux : elle se singularise par la pluralité des discours d'origine qui y circulent.
Véritable originologie, l'enquête de Pascal Nouvel identifie quatre types de discours d'origine : les discours mythiques (comme la Genèse) ; les discours rationnels (de Thalès à Auguste Comte) ; les discours scientifiques (Big bang, origine de la vie, origine de l'homme, etc.) ; et, enfin, les discours phénoménologiques (qui mobilisent, dans le sillage de Husserl, la notion d'" originaire "). Sont ainsi examinées les diverses façons par lesquelles il nous est donné de parler de ce qui fût avant toutes choses.
Thèse dans la thèse, il est montré que c'est la biologie qui a ouvert la voie à la physique pour l'élaboration de discours d'origine de type scientifique et non l'inverse. Il nous invite à l'analyse détaillée de ces discours et des rapports multiples, de légitimation ou de délégitimation, qu'ils entretiennent entre eux, y compris dans leurs dimensions éthiques, sociales et politiques.

Émission "Idées", animée par Pierre-Edouard Deldique.

Comment les christianismes ont-ils lutté (ou pas) contre l'esclavagisme. Avec Olivier Pétré-Grenouilleau sur la Radio Chrétienne Francophone.


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13.09.2021

Pourquoi les Églises et les chrétiens ont-ils tant tardé à se mobiliser en faveur de l'abolition de l’esclavage ? Et comment a-t-on pu si longtemps s'accommoder de cette insoutenable contradiction associant une religion prônant l'amour de son prochain avec la réalité de pratiques esclavagistes attentatoires à la dignité humaine, parfois justifiées par des alibis religieux, voire génératrices de profits pour l'institution ecclésiastique ? À ce premier discours très critique en répond un second présentant l'histoire du christianisme comme celle d'une lente, nécessaire et logique maturation de l'idée abolitionniste, en quelque sorte contenue en germe dans son esprit.
Aucune de ces explications univoques ne peut rendre compte d'une relation aussi complexe. Antique, médiéval, moderne ou contemporain, l'esclavage se recompose en effet en permanence, jouant un rôle plus ou moins important selon les époques, et touchant des populations différentes. Le christianisme, aussi, se recompose sans cesse. Et les débats se multiplient, s'enchevêtrent, se recombinent. Paul pense que le chrétien doit se faire esclave de Dieu pour se libérer du péché. Pendant des siècles on s'évertue à protéger de l'abjuration les chrétiens esclaves de non-coreligionnaires, tout en admettant qu'un chrétien puisse être esclave d'un frère en foi. La question concerne également l'Autre, musulman, Indien d'Amérique, Africain. Théologiens, institutions, simples chrétiens se questionnent, s'affrontent parfois. Aux fausses certitudes de certains répondent les doutes et l'engagement d'autres. Au XVe siècle, cela en est fini de l'esclavage des chrétiens par des chrétiens. Au siècle suivant, l'esclavage des Indiens est officiellement aboli dans l'Amérique espagnole, avant que ne se pose la question de celui des Africains.

Émission "Les Racines du présent", animée par Frédéric Mounier.

L'Empire n'a jamais pris fin. Avec Pacôme Thiellement sur Blast.


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2023

Le roman national ment. L'identité française ne résulte pas de l'alliance de la bravoure gauloise et de l'administration romaine, le tout couronné par la bonté chrétienne. Pas seulement. Non seulement la France n'a pas seulement été gauloise et romaine, mais la France n'a pas seulement été chrétienne. Le roman national ment. Par omission. Par oubli.
Pacôme Thiellement fais l'exégèse de notre histoire sur ce territoire que nous nous sommes habitués à appeler la France. Celle-ci est subjective, et même très subjective, même l'exposé est aussi rigoureux que possible possible. Alors, comme dirait l'autre, si vous n'aimez pas cette Histoire de France, écrivez la vôtre.

Saint Paul et la philosophie. Avec Olivier Boulnois au Centre Sèvres de Paris.


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11.09.2022

Paul de Tarse est une énigme qui a fasciné de nombreux penseurs (Augustin, Luther, Nietzsche, Freud, Heidegger, Ricœur). Pour l'atteindre au plus près, Olivier Boulnois se propose ici de remonter, en-deçà de toutes les interprétations qui l'adaptent en prétendant le respecter, jusqu'à ses Épîtres elles-mêmes. Il discute ainsi ses principaux interprètes du XXe siècle, en s'appuyant sur des recherches historiographiques récentes.
En Paul se joue un nouveau rapport entre le judaïsme et le logos grec qui donnera naissance au christianisme. Mais, au lieu d'apparaître comme celui qui dépasse le judaïsme ou rejette la philosophie, Paul se présente ici comme de part en part juif (par la religion) et grec (par la culture). C'est seulement sur ce fond que peut surgir l'originalité de l'adhésion au Messie Jésus. En effet, Paul exprime et guide l'expérience religieuse des nouvelles communautés messianiques : la théorie est pour lui inséparable de la pratique. Il décrit un nouveau rapport au monde, à autrui et à soi-même, renouvelant ainsi les concepts fondamentaux de l’existence (parole, monde, temps, mal, etc.).
Mieux comprendre Paul, c'est donc être introduit philosophiquement à l'essence du christianisme.

La fabrique du musulman : essai sur la confessionnalisation et la racialisation de la question sociale. Avec Nedjib Sidi Moussa sur Radio Libertaire.


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12.03.2018

Dans son livre La fabrique du musulman, Nedjib Sidi Moussa, dʼorigine algérienne, analyse la propagation dʼune fièvre identitaire brouillant les clivages économiques et sociaux. Les obsessions religieuses ou raciales touchent toutes les chapelles depuis lʼextrême-droite jusquʼà la "gauche de la gauche" évoquant parfois la notion fumeuse de "race sociale".
Des universitaires, des intellectuels, des politiques signent des appels pour le "droit à la non-mixité" raciale. En serait-il donc fini de lʼuniversalisme et de lʼinternationalisme ?

Émission "Trous noirs".

La défaite de l'Occident : décryptage anthropologique d'un monde qui change. Avec Emmanuel Todd à Pont-Aven.


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16.05.2024

Le monde n’est pas le même selon l'endroit d'où on le regarde ni selon la manière de chausser ses lunettes. Emmanuel Todd, au cours de bientôt cinquante années de recherche et d'écriture, nous a livré des analyses qui se sont distinguées des modèles économiques et sociologiques dominants tendant à tout placer sous le prisme d'un développement mesuré par un PIB à prétention universelle.
Ainsi, en publiant en 1976 La chute finale, des signaux comme le taux de mortalité infantile, les taux de suicide ou d'alcoolisme l'ont conduit à prévoir l'effondrement de l'URSS à contre-courant de l'opinion générale. Son travail intègre aussi les types familiaux, les religions et ses substituts ainsi que la problèmatique de l'accès massif à l'éducation supérieure dans la structuration des classes sociales. Grâce à une cartographie des divers phénomènes sociétaux, économiques et anthropologiques, par "empilement", Emmanuel Todd parvient à établir des relations scientifiques, des corrélations entre des événements.
Aujourd'hui, en ayant détecté en d'autres lieux l'état "zéro" du protestantisme, l'élévation de la mortalité infantile et des taux de suicide, conforté par la désindustrialisation persistante, l'utilisation du reste du monde pour les productions essentielles et quelques dérives sociétales, il pense qu'un basculement se produit sous nos pieds. Vers un nihilisme, sans relève.
La question du déclin de l'Occident appartient au débat de type scientifique et, à ce titre, mérite d'être interrogée avec rigueur et méthode.

Le dialogue entre chrétiens et marxistes. Avec Michael Löwy au Dorothy.


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16.06.2023

Dès la première année de son pontificat, le pape François initiait un dialogue inédit, très peu connu en France, dit DIALOP entre des catholiques – notamment issus du Mouvement des Focolari – et des militants politiques de différents pays européens qui ancrent leur engagement dans la pensée marxiste. Ce processus, qui fête aujourd'hui ses dix ans d'existence, a mené à des prises de position communes, chose inenvisageable il y en a encore quelques décennies.
Tout au long du XXe siècle, en effet, chrétiens – catholiques en particulier – et marxistes se sont affrontés, les premiers réduisant le marxisme à sa dimension matérialiste et athée, les seconds réduisant la pensée de Marx et Engels sur la religion à la formule souvent mal comprise d' "opium du peuple".
Aujourd'hui, le contexte a changé. Voilà par exemple ce qu'a déclaré l'Autrichien Walter Baier, le président du Parti de la gauche européenne et l'un des acteurs les plus impliqués dans DIALOP : "Je pense qu'avec l'élection du Pape François, la situation a complètement changé, de manière substantielle. Non seulement pour l'Église catholique, mais aussi pour toutes les forces philosophiques et culturelles qui s'opposent au néolibéralisme. Car ce que le pape enseigne est – je dirais – une manière de s'unir, qui s'oppose au consumérisme individuel. Cela place le pape et les milieux de l'Église qui le suivent dans une position proche de celle de la gauche, qui cherche à mettre l'accent sur des valeurs collectives communes."
Sans être marxiste lui-même, le pape argentin, formé dans la théologie du peuple, a vu les fruits que pouvait porter ce type ce dialogue. Quels sont-ils ? Pourquoi christianisme et marxisme se sont-ils opposés historiquement ? Comment peuvent-ils aujourd'hui contribuer à bâtir ensemble un ordre social moins injuste ?

Réinformation sur la question juive. Avec Henry de Lesquen au Carrefour de l'Horloge.


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28.02.2020

Pour Henry de Lesquen, un nationaliste français ne saurait être ni judéophile ni sioniste. En voici les raisons.

 - 0'00'00 : Introduction
 - 0'02'22 : Le judaïsme n'est pas le judaïsme
 - 0'11'04 : Le judéo-christianisme est un mythe
 - 0'27'17 : Le judaïsme est une religion raciste
 - 0'42'56 : Les Juifs ne sont pas d'une essence supérieure
 - 0'57'10 : Les Juifs ne sont pas juifs
 - 0'59'55 : L'hébreu n'est pas de l'hébreu
 - 1'02'33 : L'antisémitisme n'est pas de l'antisémitisme
 - 1'05'33 : Les Juifs sont des immigrés comme les autres
 - 1'07'30 : Dreyfus était coupable et l'affaire Dreyfus était un complot juif
 - 1'11'20 : Il y a une religion de la Choah
 - 1'21'06 : Questions du public