Peter Thiel, co-fondateur de PayPal et Palantir, est devenu une figure influente de l'économie numérique, jouant un rôle central dans la transformation des secteurs de la fintech et de l'intelligence artificielle. Son impact dépasse le monde des affaires : grâce à ses liens avec les services de renseignement américains et le complexe militaro-industriel, il a su s'imposer comme un interlocuteur de poids dans les domaines de la cybersécurité et des technologies de surveillance, influençant ainsi les stratégies de puissance des États-Unis. Son rôle dans la Silicon Valley dépasse la simple innovation technologique, faisant de lui un acteur clé des enjeux politiques et économiques contemporains.
Il est aussi engagé politiquement, notamment aux côtés de la droite conservatrice américaine, ce qui lui permet de peser sur les débats économiques et idéologiques aux États-Unis. Laurent Ozon analyse sa stratégie de "dialectique des contraires", une méthode sophistiquée consistant à anticiper les conflits, à naviguer entre conservatisme et innovation technologique, et à établir des alliances stratégiques. Sa capacité à exploiter les tensions et contradictions entre les élites traditionnelles et les défenseurs des technologies émergentes lui permet de tirer profit des bouleversements politiques et économiques mondiaux.
Son influence, bien que discrète, est cruciale dans le façonnement de l'avenir du monde numérique et géopolitique. Derrière ses investissements et ses soutiens politiques se dessine une stratégie globale de pouvoir où l'économie numérique, la technologie, et les intérêts géopolitiques se renforcent mutuellement. Il fabrique un réseau complexe de relations de force en anticipant les tendances mondiales, qu'il s'agisse de l'intelligence artificielle, de la biotechnologie ou de la cybersécurité, redéfinissant les rapports de pouvoir et jouant un rôle de premier plan dans la transformation des relations internationales.
Une émission mené par Nicolas Stoquer.
Le monde n’est pas le même selon l'endroit d'où on le regarde ni selon la manière de chausser ses lunettes. Emmanuel Todd, au cours de bientôt cinquante années de recherche et d'écriture, nous a livré des analyses qui se sont distinguées des modèles économiques et sociologiques dominants tendant à tout placer sous le prisme d'un développement mesuré par un PIB à prétention universelle.
Ainsi, en publiant en 1976 La chute finale, des signaux comme le taux de mortalité infantile, les taux de suicide ou d'alcoolisme l'ont conduit à prévoir l'effondrement de l'URSS à contre-courant de l'opinion générale. Son travail intègre aussi les types familiaux, les religions et ses substituts ainsi que la problèmatique de l'accès massif à l'éducation supérieure dans la structuration des classes sociales. Grâce à une cartographie des divers phénomènes sociétaux, économiques et anthropologiques, par "empilement", Emmanuel Todd parvient à établir des relations scientifiques, des corrélations entre des événements.
Aujourd'hui, en ayant détecté en d'autres lieux l'état "zéro" du protestantisme, l'élévation de la mortalité infantile et des taux de suicide, conforté par la désindustrialisation persistante, l'utilisation du reste du monde pour les productions essentielles et quelques dérives sociétales, il pense qu'un basculement se produit sous nos pieds. Vers un nihilisme, sans relève.
La question du déclin de l'Occident appartient au débat de type scientifique et, à ce titre, mérite d'être interrogée avec rigueur et méthode.
En 1940, l'historien Marc Bloch analysait à chaud la bataille de France comme une "étrange défaite". Comment en effet, après des mois de "drôle de guerre", brutalement interrompue par l'offensive allemande du 10 mai 1940, la France avait-elle subi une si rapide, si totale débâcle en un mois seulement face aux armées de Hitler ?
Laurent Schang, Max Schiavon, Jacques Bernot et Gilles Ragache retracent la débacle politique et militaire de l'année 1940 et décryptent les causes d'un désastre annoncé, de l'impréparation et des erreurs du commandement à la supériorité militaire allemande, en passant par le rôle ambigu joué par les alliés de la France.
Émission du "Libre Journal des Chevau-légers", animée par Luc Le Garsmeur.
Aujourd'hui, chaque moyen supplémentaire que nous donnons à l'Etat au prétexte de nous protéger des effets de sa politique (migratoire, économique, etc.) se retourne contre nous : l'Etat n'est plus la solution, mais fait désormais partie du problème.
Il s'agit alors de comprendre la généalogie et les fonctions objectives de l'Etat, afin de saisir le contexte politique général et les enjeux vitaux à venir
Émission du "Libre journal de géopolitique profonde", animée par Nicolas Stoquer.
Depuis son assassinat en 1987, la légende de Thomas Sankara a pris le pas sur celle de Nelson Mandela ou de Patrice Lumumba, de Martin Luther King ou même Malcom X, les quatre grands héros modernes des peuples noirs. À leurs yeux, Thomas Sankara n'a pas fait que libérer un peuple. Il a construit les bases de l'Afrique du XXIe siècle et l'a payé de sa vie.
En quatre années de pouvoir, Thomas Sankara a transformé son pays, que la France avait nommé Haute Volta, en modèle alternatif planétaire. Le baptisant Burkina Faso, littéralement "Le pays des hommes intègres", Thomas Sankara lui a forgé un destin en inventant un modèle de développement qui embrassait le féminisme, l'écologie, l'art et la culture, avec le refus de payer la dette, en s'affranchissant rapidement des idéologies pour s'appuyer sur une politique de la morale.
La profondeur du mythe Sankara tient dans ce paradoxe : écologie et féminisme comme principes de gouvernance ont été imaginés et mis en œuvre pour la première fois sur terre par un jeune capitaine des commandos parachutistes africains, dans l'un des pays les plus pauvres du monde.
À travers l'épopée de Thomas Sankara se dévoile une histoire enfouie sous les cendres du colonialisme français, une géopolitique complexe, des logiques de pouvoir sophistiquées, une atmosphère de complot permanent. Entendre l'histoire de Thomas Sankara, c'est prendre au sérieux la politique en Afrique, en passant par la face la plus noire de l'exercice du pouvoir : les intrigues, les passions, les haines et les jalousies, tout en regardant l'horizon, vers l'utopie concrète incarnée.
Émission "Une Grande Traversée", produite par Christophe Nick, Somany Na et Somany Na.
Tout le monde a entendu parler de la "malédiction des Kennedy", mais peu se demandent, au-delà de l'irrationnel d'une telle lecture de l'histoire, ce qui se cache derrière cette injonction de fatalité. Ou plutôt qui. Car JFK et son frère Bob ne sont pas morts fortuitement ou à cause d'une quelconque damnation : ils ont été assassinés. Ceci est peut-être également vrai pour le fils de JFK, John, décédé dans un accident d'avion dont les causes pourraient bien ne pas être celles retenues par l'enquête officielle.
Savoir qui est derrière leur mort est une question essentielle que tous devraient se poser, car le destin de l'Amérique – et sans doute du monde – en a été changé. De père en fils, ceux qui avaient fait leur la parole du patriarche, Joe, en 1938 : "Je suis pour la paix, je prie, j'espère et je travaille pour la paix", étaient déterminés à se battre contre les faucons du Pentagone. Il faut donc se demander qui avait intérêt, de manière si impérieuse et nécessaire à leurs yeux, à ce que le destin des Kennedy, avec leur vision de l'Amérique et de son rôle dans le monde, s'achève dans le sang.
Laurent Guyénot, par une analyse étayée mettant en lumière les différents scénarios de ces assassinats, les événements qui les ont entourés et les incohérences des conclusions officielles, dévoile la terrifiante vérité cachée derrière cette "malédiction", révélant ainsi les forces profondes qui asservissent l'Amérique.
Émission de l' "Anthologie de la création", animée par Daniel Habrekorn.
La guerre entre l'Ukraine et la Russie nous offre la possibilité de réfléchir aux questions et aux principes qui nous animent à partir d'un cas concret et incarné. En effet, avant de comprendre la nature et les racines de ce conflit, il est important de se référer à la longue mémoire des peuples Ukrainien et Russe, de connaître leur histoire et leurs rapports avec la civilisation européenne.
Sont donc abordés, tour à tour, l'histoire de l'Ukraine et de la Russie depuis la Rus’ de Kiev ainsi que la genèse de leurs traditions politiques respective, la place de la Russie elle-même dans l'Europe et les enjeux idéologiques et conséquences politiques à tirer de cette guerre.
Monument inachevé et donc infidèle à la pensée de son auteur, Vom Kriege (en français De la guerre) continue, deux siècles après sa rédaction, de plonger ses lecteurs dans des abîmes de réflexion, de l'amateur éclairé à l'expert en stratégie.
L'historien Laurent Schang, spécialiste d'histoire militaire, nous présente ce chef-d'œuvre de Carl von Clausewitz (1780-1831) qui, deux siècles après sa rédaction, n'en finit pas de fasciner.