Ce qui nous sépare, ce qui nous relie. Avec Pierre Caye au Banquet du livre d'été de Lagrasse.


(0)
259 Vues
0 commentaire
09.08.2016

Le philosophe Pierre Caye nous propose une méditation sur l'exeremenon, notion néoplatonicience de la séparation et de la solitude. Alors que celle-ci est habituellement comprise -et traduite- par "transcendance", elle signifie littéralement "ce qui est arraché et qui, en tant que tel, se tient en suspens".
Une notion importante à saisir qui ne s'applique directement ni à l'homme, ni à la question politique, mais au principe et à la question proprement métaphysique.

L'écriture, le langage et l'autorité. Avec George Steiner sur Espace 2.


(0)
298 Vues
0 commentaire
2005

C'est au cours d'un entretien et de deux conférences qu'Espace 2 a rendu hommage au grand penseur et passeur George Steiner, décédé le 3 février 2020.
D'abord avec un échange sur la mort de la culture et la pensée contemporaine après la shoah durant lequel il revivent sur ses origines familiales, les fondements de sa pensée et le regard quʹil porte sur lʹavenir de lʹhumanité.
Ensuite par une conférence où il développe lʹidée que le langage est un instrument de pouvoir et de domination, entre classes sociales et entre les genres.
Enfin par une autre conférence sur le futur de lʹautorité où il relie ce mot à celui dʹauteur, comme lʹétymologie le suggère (auctor/auctoritas).
De grands moments d'intelligence partagés.

Gender Studies : la première grande enquête philosophique sur ses origines et leurs conséquences. Avec Eric Marty sur France Culture.


(0)
273 Vues
0 commentaire
04.04.2021

Que l'on y adhère ou qu'on les critique, nul ne peut nier : les études de genre, les fameuses "gender studies" se sont imposées depuis trente ans comme l'évènement intellectuel le plus lourd de conséquence dans les sciences humaines. Aucun intellectuel ambitieux aujourd'hui, voire aucun artiste, et aucun journaliste s'intéressant à la société ne peut envisager de produire quelque travail que ce soit sans y faire référence. "Le genre, est le dernier grand message idéologique de l'Occident au reste du monde" écrit pour sa part Eric Marty en ouverture de son livre évènement sur le sujet, Le Sexe des Modernes (Seuil, 2021).
Les études de genre sont-elles le signe de l'influence néfaste des campus américains sur la vie intellectuelle française, comme on le dit ici, ou produit de la French theory sur le monde de la recherche américaine, comme on l'affirme aux Etats-Unis ? De quel bouleversement anthropologique sont-elles le signe ? Sont-elles le vecteur d'une nouvelle révolution sexuelle, ou le symptôme d'une désexualisation inédite des sociétés occidentales ?
Retraçant l'histoire intellectuelle des "gender studies" entre Paris et Berkeley, Le Sexe des Modernes est le premier à tenter de faire le point sur ces questions et, à défaut d'explorer de façon exhaustive l'état du monde qui en résulte et se fabrique sous nos yeux, le premier à tenter de comprendre ce que les études de genre veulent dire.

Émission "Signes des temps" animée par Marc Weitzmann.

Sur quoi fonder la valeur de l'humanité ? Avec Francis Wolff à l'Ecole Normale Supérieure.


(0)
264 Vues
0 commentaire
08.10.2018

Pour l'humanisme, l'humanité a une valeur intrinsèque et tous les êtres humains ont une valeur égale. Mais sur quoi peuvent se fonder ces deux étranges idées ? Non pas sur une idée théiste. Si Dieu existe, c'est lui qui est la source de toute valeur. Et il a peut-être "fait tous les hommes égaux" mais peut-être non : ils ne valent que s'ils le reconnaissent ou s'ils respectent ses commandements.
Non pas sur une idée naturaliste. A l'échelle de la nature, l'espèce humaine n'a pas plus de valeur que toute autre espèce de mammifères ou de moucherons ; ou peut-être même en a-t-elle moins, si l'espèce humaine est la prédatrice suprême. Et il serait contre-intuitif de soutenir que la "Nature a fait tous les hommes égaux".
Francis Wolff s'efforce de montrer que les deux thèses humanistes se fondent sur la définition même de l'être humain comme "animal rationnel", à condition d'entendre "rationnel" non pas au sens d'une quelconque aptitude intellectuelle mais au sens de "logos", faculté de dialoguer.
Plus ambitieusement, Francis Wolff propose une déduction rationnelle de l'altruisme et s'efforce de réconcilier les deux sens opposés du "bien" : "être bien" et "faire du bien" ("bonheur" aristotélicien et "moralité" kantienne).

Dépasser la crise du progrès. Avec Michaël Foessel, Régis Debray et Jean-Noël Jeanneney sur France Culture.


(0)
250 Vues
0 commentaire
12.07.2016

Le progrès est-il vraiment en crise ? Après tout nous vivons plus longtemps, les grandes épidémies régressent, la faim dans le monde recule, Internet nous facilite la vie. Sans doute ne serions-nous pas nombreux à vouloir retrouver à l'identique nos anciennes conditions d'existence...
Et pourtant, le progrès n'est plus ce qu'il était. L'idée d'une marche inéluctable de l'humanité vers un avenir radieux, où le mieux n'aurait jamais été l'ennemi du bien, a pris un coup de vieux. De nombreuses crises, sanitaires notamment, sont passées par là. La défiance l'emporte régulièrement sur la confiance, les citoyens réclament d'être partie prenante des choix qui préparent l'avenir de nos sociétés.
Mais est-ce une raison pour ne pas avoir confiance dans le futur ?

Table ronde des Rencontres de Pétrarque, animée par Hervé Gardette et Hervé Birnbaum.

Les dangers du wokisme. Avec Jean-François Braunstein à l'Institut Diderot.


(0)
452 Vues
0 commentaire
02.02.2023

Une vague de folie et d'intolérance submerge le monde occidental. Venue des universités américaines, la religion woke, la religion des "éveillés", emporte tout sur son passage : universités, écoles et lycées, entreprises, médias et culture.
Au nom de la lutte contre les discriminations, elle enseigne des vérités pour le moins inédites. La "théorie du genre" professe que sexe et corps n'existent pas et que seule compte la conscience. La "théorie critique de la race" affirme que tous les Blancs sont racistes mais qu'aucun "racisé" ne l'est. L' "épistémologie du point de vue" soutient que tout savoir est "situé" et qu'il n’y a pas de science objective, même pas les sciences dures. Le but des wokes : "déconstruire" tout l'héritage culturel et scientifique d'un Occident accusé d'être "systémiquement" sexiste, raciste et colonialiste. Ces croyances sont redoutables pour nos sociétés dirigées par des élites issues des universités et vivant dans un monde virtuel.
L'enthousiasme qui anime les wokes évoque bien plus les "réveils" religieux protestants américains que la philosophie française des années 70. C'est la première fois dans l’histoire qu'une religion prend naissance dans les universités. Et bon nombre d'universitaires, séduits par l’absurdité de ces croyances, récusent raison et tolérance qui étaient au cœur de leur métier et des idéaux des Lumières. Tout est réuni pour que se mette en place une dictature au nom du "bien" et de la "justice sociale". Il faudra du courage pour dire non à ce monde orwellien qui nous est promis.

Le pouvoir du projet ou de l'architecture comme critique du système productif contemporain. Avec Pierre Caye à l'École nationale supérieure d'architecture de Saint-Etienne.


(0)
272 Vues
0 commentaire
07.06.2016

Pierre Caye, philosophe, mène ses recherches sur le De architectura de Vitruve et sur la théorie architecturale à l'âge humaniste et classique. Il s'agit de mesurer l'importance de la discipline architecturale non seulement dans la constitution de la théorie de l'art du XVème jusqu'au début du XIXème siècle, mais, plus généralement encore, dans l'élaboration d'un paradigme inédit de la technique, distant à la fois du monde des artisans et de celui des ingénieurs, paradigme qui certes annonce par maints traits (culture du projet, emploi des mathématiques, etc.) la technique des Modernes mais en entretenant avec la nature un rapport radicalement distinct de l'approche démiurgique que propose cette dernière.
Recherche qui, à travers la perspective technique ainsi revisitée, permet de questionner différemment les rapports de l'homme au pouvoir et à son horizon métaphysique.

Le sens du dialogue. Avec Paul Ricoeur sur France Culture.


(0)
330 Vues
0 commentaire
1993

Paul Ricoeur nait à Valence en 1913. Très jeune orphelin de parents, il est élevé par ses grands-parents ou, éloigné des habituels jeux d'enfant, il se plonge dans la lecture. Roland Dalbiez, son professeur de philosophie en terminal, a sur le jeune homme une influence déterminante : Paul Ricoeur découvre alors sa vocation.
Agrégé de philosophie, il est mobilisé en 1939 et fait prisonnier en mai 1940 dans un oflag en Poméranie où il passe l'essentiel de la guerre. Il revient sur l'importance de ces cinq années dans sa formation intellectuelle, années durant lesquelles il consacre toutes ses journées à la lecture de philosophes allemands : Karl Jaspers, Martin Heidegger, Edmund Husserl.
De retour en France, il est nommé à l'université de Strasbourg ou il enseignera jusqu'en 1957 avant d'occuper la chaire de philosophie générale à la Sorbonne puis, en 1965, de rejoindre la faculté des lettres de l'université de Nanterre, dont il devient doyen en 1969 pour démissionner en 1970. Il passe trois années à l'Université catholique de Louvain puis rejoint de nouveau Nanterre où il enseigne jusqu'à sa retraite (1981). Parallèlement, il enseigne régulièrement aux États-Unis et travaille à la Revue de métaphysique et de morale.
Une série d'entretiens qui nous éclaire sur l'humanisme de Paul Ricoeur et son besoin perpétuel de faire dialoguer la philosophie avec les sciences humaines, la religion et la littérature.

Émission "A voix nue", animée par Katarina Von Bulow.