Beaufs et barbares : le pari du nous. Avec Houria Bouteldja et Louisa Yousfi pour Le Média.


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03.2023

Beaufs et barbares : le pari du nous, d'Houria Bouteldja, est récemment paru aux éditions de La Fabrique, quelques mois après Rester barbare, de Louisa Yousfi, chez le même éditeur. L
Elles reviennent d'abord sur les positions et l'apport du Parti des indigènes de la République (PIR), dont la contribution politique forme le contexte de leurs deux ouvrages. S'il a été très décrié, et en particulier accusé de communautarisme, le PIR est pourtant à l'origine du développement en France d'un antiracisme "politique", qui a pour la première fois pris à bras-le-corps les causes structurelles du racisme. De nombreuses catégories d'analyses désormais largement utilisées pour saisir les données du problème, à commencer par la notion de blanchité, ont été introduites par les militants "indigénistes".
En revenant sur la mauvaise réputation de l' "indigénisme", Houria Bouteldja et Louisa Yousfi rejettent les accusations d'homophobie ou de misogynie tout en expliquant pourquoi l'imposition de normes de vie extérieures obligées, dont l'émergence a correspondu à des enjeux politiques européens/blancs, peut constituer un surcroît de violence subi par des communautés déjà en situation de relégation à tous égards et miner plus encore leur capacité de survie dans la dignité.
Avec Rester barbare, Louisa Yousfi offre une méditation sur la condition des Français d'origines arabes et africaines à partir des références littéraires et musicales qui leur sont propres, loin de la culture légitime et des injonctions à l'intégration. Rejeter l'intégrationnisme, c'est, dit-elle, refuser de refermer la porte derrière soi en abandonnant à leur sort les familles du pays d'origine ou des "quartiers", et refuser de jouer le jeu d'une société capitaliste mortifère. Plutôt que l'intégration, donc, la libération ‒ laquelle implique aussi celle des Blancs en tant que parties prenantes de la domination postcoloniale.
Houria Bouteldja, de son côté, développe une réflexion historique et stratégique sur ce qui a jusqu'ici empêché les victimes du mépris de race et celles du mépris de classe, les "beaufs" et les "barbares", de faire cause commune contre la domination bourgeoise. La notion d' "État racial intégral", qu'elle construit à partir des pensées de Gramsci et de Poulantzas, lui permet de rendre compte d'une "collaboration de race" entre bourgeoisie et petits blancs qui ont longtemps eu des intérêts communs à la perpétuation de l'impérialisme. La radicalisation néolibérale du capitalisme a cependant des effets de plus en plus dévastateurs sur les classes populaires blanches, à tel point que les élites dirigeantes doivent redoubler d'effort pour stimuler l'islamophobie ‒ comme on l'a vu avec la loi "séparatisme" promue au lendemain de la crise des gilets jaunes ‒ de manière à prévenir la possible constitution d'une majorité alliant entre les perdants blancs et les indigènes.
Comment remplacer le "pacte racial" capitaliste-impérialiste et "abolir la race" pour construire une hégémonie décoloniale, nécessairement révolutionnaire ? Un tel projet imposerait l'émergence de véritables directions politiques et la constitution d'une autre "dignité blanche", non plus fondée sur un suprémacisme hérité du rapport colonial mais sur la reconstruction de communs, de valeurs et de styles de vie, loin du consumérisme et de la compétition économique comme unique culture.

Émission "On s'autorise à penser", animée par Julien Théry.Émission "On s'autorise à penser", animée par Julien Théry.

Paul Yonnet, l'antiracisme et le malaise français. Avec Marcel Gauchet pour la Nouvelle Action Royaliste.


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15.02.2023

Publié en 1993, le Voyage au centre du malaise français fit scandale par son analyse critique de SOS Racisme et de "l'immigrationnisme". L'auteur du livre, Paul Yonnet, avait pourtant mené une enquête sociologique rigoureuse, loin des polémiques politiciennes, et pointé les problèmes soulevés par l'apologie du "droit à la différence" au détriment de l'universalisme républicain et de la pratique française de l'assimilation.
Réédité en 2022 avec une préface de Marcel Gauchet, le livre de Paul Yonnet frappe par sa lucidité. Les slogans lancés par SOS Racisme ont produit une idéologie antiraciste qui procède d'un préjugé racialiste et le climat de libération intellectuelle des années quatre vingt a été remplacé par de nouvelles formes d'intolérance et de censure.

Lumière sur le nationalisme arabe. Avec Charles Saint-Prot sur Radio Courtoisie.


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14.07.2022

D'aucuns se souviennent du film Lawrence d'Arabie de David Lean et de ce qui s'y joue : la réalisation du nationalisme arabe ou "panarabisme". Ce vieux rêve fédéraliste prit naissance au XVIIIe siècle, en réaction à la tutelle ottomane ; il mena à la "grande révolte arabe" de 1916, fut trahi par les accords Sykes-Picot, puis, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, il prit une ampleur considérable avec l'action du parti Baas et la plume de Michel Aflak – ce "Maurras arabe", selon Charles Saint-Prot. L'âme arabe, ce n'est pas l'islamisme ! Au contraire, l'islamisme est né, du moins s'est développé, grâce à la chute du dernier régime baasiste qui fut celui de Saddam Hussein.
À l'heure où les Occidentaux ont pris, plus ou moins directement, plus ou moins consciemment, le parti de l'internationale djihadiste contre celui des nations arabes, il est important de revenir sur l'histoire et l'actualité du panarabisme.

Émission "Libre Journal de chrétienté", menée par l'abbé Guillaume de Tanoüarn.

Pierre-Yves Rougeyron : grand entretien pour le Cercle Aristote.


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02.2023

Dans ce grand entretien mené par Davy Rodriguez, Pierre-Yves Rougeyron revient sur l'actualité politique du mois de février de l'année 2023.
Une analyse où les actualités nationale et internationale sont passées au crible de l'intérêt français souverain.

- 0'00'00 : Introduction
- 0'03'02 : Les nouveaux livres du Cercle Aristote et nouvelle émission avec Laurent Ozon sur TVL
- 0'29'24 : Les prochaines conférences du Cercle
- 0'31'41 : Les prochaines émissions du Cercle
- 0'32'15 : Rejoignez-nous !
- 0'33'01 : Nouveau partenariat : Esthète
Actus Internationales
- 0'38'08 : Considérations sur la guerre de proxy Ukrainienne
- 0'45'40 : Le droit moral américain et la mentalité impériale
- 1'09'33 : Enterrement définitif des accords de Minsk
- 1'17'02 : La question de la corruption et la guerre des barbares
- 1'26'25 : La place de l'Europe dans l'histoire moderne
- 1'33'06 : Pause et remerciements
- 1'34'26 : Pervez Musharraf ou la tentative du Pakistan de s'émanciper
Actus Nationales
- 1'44'17 : Astérix & Obélix / Vaincre ou Mourir
- 2'06'53 : Bruno Le Maire : des chiffres et des Chiffres
- 2'18'26 : Les commissions au Sénat sur la crise du nucléaire civil français
- 2'31'12 : la balade de Edouard Philippe
- 2'42'43 : La réforme
- 2'51'03 : Michel Houellebecq chez les Bataves
- 2'54'39 : Pierre Palmade
Séance questions
- 2'56'18 : Seconde vague de remerciements
- 2'56'47 : Un avis sur le film de De Gaulle avec Lambert Wilson
- 3'04'55 : Boris Johnson, va-t-en guerre contre la Russie ?
- 3'13'02 : Comment empêcher le broyage des enfants par le système scolaire public ?

Simone Weil : grève et joie pure. Avec Charles Jacquier sur Radio Libertaire.


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24.06.2016

En mai-juin 1936, une vague de grèves spontanées éclate en France, juste après la victoire électorale du Front populaire. Elle atteint son apogée le 11 juin avec près de deux millions de grévistes dans la plupart des secteurs de l’industrie, mais aussi dans les bureaux et les grands magasins.
La revue syndicaliste La Révolution prolétarienne publie alors, sous pseudonyme, un article devenu célèbre de Simone Weil qui donne tout à la fois une description accablante de la condition ouvrière dans la métallurgie – le secteur le plus en pointe dans le conflit – et un éclairage inégalé sur la nature et le climat de ces grèves en soulignant leur caractère inédit : les occupations d’usines.
Retour croisé sur ces événements et le parcours de Simone Weil avec Charles Jaquier, préfacier du recueil d'articles de Simone Weil Grève et joie pure, datant précisément de cette période.

Émission "Offensive Sonore", animée par Patrick Marcolini.

Les émotions contre la démocratie. Avec Eva Illouz à la Librairie Mollat.


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24.11.2023

Dans ses derniers travaux, la sociologue franco-israélienne Eva Illouz débusque et démonte les ressorts qui, dans nos démocraties, nourrissent le récit des courants populistes. Elle en relève quatre : la peur, le dégoût, le ressentiment et l'amour de la patrie.
Démonstration de la mécanique à l'oeuvre.

Un entretien mené par Raphael Dupin.

Mexique et Néodémocratie. Avec Alejandro Valenzuela pour le Cercle Aristote.


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16.05.2022

Le Mexique a une histoire politique mouvementée qui, bien comprise, permet de comprendre l'état de délabrement de sa démocratie.
Alejandro Valenzuela nous présente quelques considérations sur son pays ainsi que des pistes pour un Mexique plus juste et plus libre.

Crimes et trahisons de la gauche française. Avec Xavier Moreau sur Radio Athéna.


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31.10.2022

La gauche française prétend depuis son apparition sur la scène politique à la supériorité morale non seulement sur une droite conservatrice rarement représentée mais sur le peuple français en tant que tel. Elle en serait le guide vers un meilleur des mondes progressiste.
Pourtant lorsque l'on regarde les accomplissements de la gauche depuis 1792, on n'y perçoit pour l'essentiel qu'une succession de crimes et de trahisons dont à aucun moment elle n'a eu l'intention de s'amender.
C'est cette histoire sans concession de la gauche française que retrace Xavier Moreau.

Émission "Quartier Libre", animée par Henry de Lesquen.