C'est dans une perspective communiste que Loïc Chaigneau montre que la récupération de la seule souveraineté nationale sans mobilisation sur le terrain économique est vaine. De même, la reprise en main de l'outil de travail sans cadre national à même de la préserver l'est tout autant.
La souveraineté intégrale se présente comme un moyen de dépasser les contradictions de la modernité pour réaliser un humanisme total et, pour la France, l'ébauche d'une voie particulière.
C'est avec cet objectif en tête que le rapport à l'Union européenne doit être remis en cause : il devient alors urgent de ré-interroger des notions comme l'internationalisme, le patriotisme et le Frexit dans une lecture actualisée du marxisme et de la théorie politique.
Quatre émissions en compagnie du philosophe français Jacques Rancière, pour mieux comprendre son leg intellectuel :
1. Souvent qualifiés de post-marxistes, Jacques Rancière et Étienne Balibar ont œuvré à un renouvellement de la théorie politique, gardant comme optique l'émancipation collective. Près de soixante ans après le séminaire de Louis Althusser à l'ENS Ulm en 1965, ont-ils dit adieu à Marx et au marxisme ?
2. Jacques Rancière définit l'émancipation comme la sortie d'une situation de minorité qui, loin de se réduire à un résultat, implique une autre manière d'être au monde. Comment expliquer le déclin de l'intérêt porté à l'émancipation aujourd'hui ? N'est-elle pas masquée par la notion de domination ?
3. Jacques Rancière tente de contrer l'idée selon laquelle l'image est quelque chose de passif. En tant qu'elles sont des relations, et non de simples copies, les images de l'art agissent. Pour autant, il soutient aussi que l'image peut résister à la façon dont on veut la regarder et la penser.
4. Pour Jacques Rancière, la littérature est une révolution qui s'installe en Occident en opposition aux belles-lettres. Sa politique tient au désordre qu'elle institue dans le partage du sensible : la littérature opère une destruction des hiérarchies, notamment entre les sujets nobles et les sujets vils.
Émission "Avec philosophie", animée par Géraldine Muhlmann.
Dans l'histoire de la gauche, Lénine représente l'exigence d'un effort intellectuel de priorisation stratégique au service de l'action. Alors que la gauche française contemporaine souffre d'un déficit de capacité stratégique dans sa manière d'envisager l'actualité politique en fonction de l'agenda électoral, faire retour à Lénine est riche d'enseignement.
À rebours d'un dogme figé, la pensée de Lénine est complexe et changeante, et son rapport au temps, à la conjoncture politique, constitue le fil rouge par lequel elle s'élabore. Sa capacité d'action est liée à son ajustement permanent aux aspérités d'une réalité sociohistorique changeante, tout en maintenant l'exigence révolutionnaire.
Lénine est le théoricien du moment opportun (kairos), ce bon moment pour agir, qui permit l'efficacité révolutionnaire de 1917.
C'est en compagnie de Jean-Marc Jancovici, ingénieur et spécialiste des énergies, que l'on revient sur la montée de l'extrême droite en Europe et les causes profondes, notamment énergétiques, qui donnent sens aux grandes tendances politiques en Europe et aux Etats-Unis.
- 0'00'00 : En préambule
- 0'01'30 : Teaser
- 0'02'20 : Début de conversation !
- 0'04'00 : Les conférences de Janco
- 0'08'30 : @thegreatsimplification
- 0'11'00 : Le conflit de nos pensées sur le système
- 0'15'50 : Accepter de ne pas forcer
- 0'21'00 : L'avantage de court-terme
- 0'23'00 : Le déterminisme géographique
- 0'26'00 : Les USA en déclin
- 0'28'31 : Le revenu des ménages et la production industrielle
- 0'32'00 : Le cordon sanitaire belge et la montée de l'extrême-droite
- 0'33'50 : Décrue du pétrole dans l'OCDE
- 0'35'30 : Y a-t-il encore de la croissance ?!
- 0'38'00 : Gestion des ressources et transformation
- 0'41'50 : Payer pour ne pas toucher aux ressources ?
- 0'43'00 : Le Pétrole de Schiste
- 0'44'00 : L'économie est un système physique ayant besoin d'énergie
- 0'48'00 : Sortez les sortants
- 0'52'55 : Marine Le Pen, enfant du carbone
- 1'00'16 : La culture et le sens
- 1'03'00 : Pic ou pas pic du Pétrole ?
- 1'08'15 : Transition, possible ou impossible ?
- 1'16'35 : Débat sur le solaire l'éolien et les défis liés à la transition énergétique
- 1'23'58 : L'énergie nucléaire
- 1'31'46 : Conclusion
- 1'37'08 : Jean-Marc en Politique ?
Dans leur livre L'illusion du bloc bourgeois, Stefano Palombarini et Bruno Amable citent L'Art de la guerre de Machiavel : "Celui-là est rarement vaincu, qui sait mesurer ses forces et celles de l'ennemi." À partir de cette prise de position "néoréaliste", essayons de mesurer la dynamique et l'histoire des forces de l'ennemi en dissipant les nuages du chaos apparent.
La crise que nous traversons semble, désormais, se réduire et se résumer dans la "décision" devenue presque arbitraire du président Macron. Elle semble atteindre une forme paroxystique. Voire extatique. Les stratagèmes électoraux du macronisme, devenus inopérants, font place à ce qu'il reste lorsque la stratégie semble morte : le pur pari – l'action votive – le coup de poker.
Ce qui est en jeu dans cette dissolution, c'est bien tout le paradoxe d'une victoire par deux fois d'un président dont le soutien est une base sociale minuscule, obligé d'essayer de se rallier non seulement le "bloc bourgeois", ni de droite ni de gauche, mais, à terme, le "bloc identitaire" - seul bloc "populaire" encore compatible avec le libéralisme autoritaire.
En bref : il y a, depuis 40 ans, une vaste crise d'hégémonie et de dominance sociale.
Suite à l'annonce, par le président de la République après le résultat des élections européennes, de la dissolution de l'Assemblée nationale, le monde politique français est en ébullition.
Entre guerre des partis, trahisons, calculs de boutiquers, manipulations, alliances et coups bas, il s'agit de garder la tête froide pour comprendre le sens de la recomposition du paysage politique.
C'est ce que Pierre-Yves Rougeyron se propose de faire, en commentant, semaines après semaines, l'évolution des rapports de forces au sein d'une 5e République moribonde.
Dans un contexte géopolitique particulièrement tendu, l'Union européenne continue de chercher à repousser les frontières de son empire, particulièrement dans la région des Balkans.
Alors que les élections européennes de 2024 viennent de se dérouler, l'historien Olivier Delorme, spécialiste de la région, nous propose de passer en revue l'équilibre politique précaire des pays alentours.