Les deux exposés d'Annie Lacroix-Riz et de Jacques Nikonoff visent à mettre en évidence les continuités historiques de la politique allemande depuis la fin de la première Guerre Mondiale jusqu’au début de la construction européenne, depuis l’hyperinflation des années 20 jusqu'aux déflations salariales et délocalisations contemporaines. Soit le dilemne d'une nation dont le projet de domination impériale n'a jamais déserté ses classes dirigeantes.
L'époque tend à la subordination des activités scientifiques et des pratiques éducatives à la logique du capitalisme néolibéral. La connaissance, sous l'effet des politiques publiques et de la concurrence mondiale, change de statut et de fonction. Elle est mise en marché, regardée sous l'angle exclusif de sa valeur économique, soumise à un management bureaucratique oppressif.
Ce constat du basculement dans l'hyper-utilitarisme nous conduira à examiner les racines théoriques de cette conception et les facteurs historiques qui en assurent aujourd'hui le succès. Il nous amènera également à examiner les formes et les effets de cette mutation dans le champ de la recherche et dans celui de l'enseignement. Il nous invite à la résistance et, en fin de compte, à l'invention collective d'une connaissance réellement émancipée.
Au-delà de la critique marxiste du capitalisme, il pourrait être pertinent d'analyser les affects que celui-ci met en œuvre pour assurer sa perpétuation. Après l'époque de la contrainte et de la discipline autoritaire, nous voici face à une entreprise d'enrôlement du désir et du plaisir où le salarié est tenu d'adhérer à sa propre aliénation. De ce point de vue, il parait salutaire de revenir à Spinoza pour comprendre comment les affects du salarié peuvent être synonyme de domination et en un sens se retourner contre lui.
Un dépassement du capitalisme contemporain ne peut en effet se concevoir sans cette compréhension.
Réunir les auteurs de "Le savoir et la finance" et de "La nouvelle raison du monde", c’est se donner les moyens de pénétrer la logique profonde du nouveau capitalisme mondialisé.
D’une part en examinant avec D. Plihon les relations qu’entretiennent finance et connaissance : non seulement le monde engendré par le capitalisme actuel se caractérise par l’accaparement des ressources au profit d’une minorité de régions et d’acteurs, mais il provoque un appauvrissement paradoxal des connaissances et de leur diffusion.
D’autre part en faisant avec P. Dardot et C. Laval la généalogie du néolibéralisme, qui fait de la concurrence la norme universelle des conduites et ne laisse intacte aucune sphère de l’existence humaine, induisant des formes inédites d’assujettissement qui constituent, pour ceux qui les contestent, un défi politique et intellectuel majeur.
Bernard Stiegler parle de sa vie, de ses activités professionnelles, de ses préoccupations intellectuelles, notamment le rapport entre l'homme, la technique et le monde. Il développe enfin une analyse de notre moment social-historique qu'il articule autour du concept de capitalisme libidinal.
Emission "Regarde les hommes changer".
Cette intervention vise à mieux comprendre certains aspects du travail de Pierre Bourdieu ainsi que les relations qu’il entretenait avec d’autres disciplines que la sociologie.
Christian Laval tentra d'évoquer sa place parmi les théories sociologiques du politique, certains de ses objets politiques comme le néolibéralisme ou la politique éducative, ou les modalités de son engagement dans l’espace public.