Qui est cet ancien haut fonctionnaire qui conseille Nicolas Sarkozy sur ses priorités économiques et sociales, après avoir intrigué, en d'autres temps, pour être secrétaire d'Etat dans un gouvernement de gauche ? Bref, à la confluence de la vie des affaires, de celles des médias et de la politique, qui tire autant de ficelles à la fois ? Qui pèse autant, dans l'ombre, sur les affaires publiques et sur les affaires privées ? Dans un étrange mélange des genres, dans d'incessants conflits d'intérêts, qui dispense ainsi ses "petits conseils" et symbolise à ce point le capitalisme de connivence français ?
Emission "La Suite dans les Idées".
Dans les années 1960 et 1970, partout dans le monde, des révoltes éclatent contre l'emprise grandissante de la marchandise et de l'État sur tous les aspects de la vie.
Les situationnistes ont contribué à forger les outils critiques de ce soulèvement généralisé, aux côtés d'intellectuels et de groupuscules influencés par le marxisme et l'anarchisme. Mais à la différence de ces derniers, ils ne venaient pas tant du mouvement ouvrier que des avant-gardes artistiques du XXe siècle : Dada, le surréalisme, le lettrisme.
Artistes en rupture de ban, mi-rebelles mi-voyous, les situationnistes s'étaient réunis sur la base d'un programme radical : le refus des conditions de vie faites à l'homme moderne, aussi bien dans les sociétés capitalistes avancées que dans les régimes dits communistes, et la volonté d'expérimenter de nouvelles formes d'existence et de communauté en rupture avec l'ordre établi.
Cette émission analyse les racines culturelles des théories et des pratiques situationnistes.
Est également exploré la postérité diverse et souvent contradictoire : entre récupération et radicalisation, du côté des intellectuels postmodernes ou de l'art contemporain, chez les stratèges du pouvoir néocapitaliste comme dans les rangs des révoltés d'aujourd'hui.
Impossible de comprendre l'histoire depuis 1945, et surtout la guerre froide qui domine la politique mondiale, sans tenir compte de la crise profonde qui, entre 1914 et 1945, avait bouleversé les structures de l'Europe du XIXe siècle (mais aussi le capitalisme global), et qui se prolonge après 1945 par la désintégration de ses empires.
Dans la guerre froide il ne s'agit plus de survie des systèmes politiques et économiques en crise, mais d'un affrontement global de deux superpuissances militaires et idéologiques, bientôt stabilisé, sauf dans le Tiers Monde où il n'y a pas d'enthousiasme pour le capitalisme à l'occidentale, trop lié aux impérialistes.
Au contraire, la guerre froide rend de plus en plus visible la fragilité des bases des systèmes socialistes, dont la majorité, privée de l'affrontement, s'effondre. Au demeurant le Monde depuis 1945 se transforme par une révolution mondiale (globalisée), économique, sociale et finalement culturelle, de loin plus puissante que celle rêvée ou redoutée par les combattants des guerres de religions laïques du XXe siècle : celle portée par le rythme accru, explosif, de la croissance productive, qui commence à se dessiner dans les années 1950 et qui continue.
Il y a chez Hayek (1899-1992) une théorie originale de l’évolution culturelle, qui reprend des traits essentiels de la théorie darwinienne de l’évolution biologique tout en se distinguant d’elle par certains aspects très importants.
Il y a aussi une théorie élaborée du droit, de sa nature, des grandes catégories de règles entre lesquelles il se divise, et de ses modes d’évolution.
Il y a par ailleurs une psychologie cognitive et une analyse approfondie de ce qu’on appelle les savoirs pratiques, c’est-à-dire sur la faculté qu’a l’esprit humain – proche en cela de l’esprit animal – de se repérer efficacement dans un environnement complexe sans passer par la médiation d’une représentation théorique, "cartésienne", de la réalité.
Il y a enfin chez Hayek une épistémologie élaborée, mettant l’accent sur la complexité sociale, les limites de la raison humaine, l’impossibilité de parvenir à l’omniscience et les erreurs fatales auxquelles conduit l’illusion qu’on le peut – notamment les illusions du positivisme juridique.
En faisant conjointement usage de ces différents éclairages théoriques proposés par Hayek, on peut parvenir à une vue précise de ce que sont en général des normes de comportement dans un groupe, que ce soit un groupe restreint (normes professionnelles, "culture d’entreprise"…) ou la société dans son ensemble (normes morales et juridiques). Le problème de la norme juridique est ainsi situé dans le contexte d’une philosophie sociale plus générale, par rapport à laquelle ses spécificités se découpent d’autant mieux.
Conférence donnée dans le cadre du cycle "Gouverner par les normes - de Hume au ranking".
A la suite d'un mois de mai 2013 agité (manifestations contre le "mariage pour tous"), Lucien Cerise et Francis Cousin prennent du recul et jettent un regard philosophique sur l’actualité. C'est principalement des méthodes modernes de gestion des populations par le chaos dont il est question, dans un monde ou le règne de la marchandise ne cesse de s'étendre.
La conférencière présente l'oeuvre de Max Weber en essayant de la dégager de certains débats jugés dépassés et caricaturaux (holisme contre individualisme méthodologique, ou matérialisme contre idéalisme), afin de voir en quoi les concepts wébériens les plus connus permettent d'appréhender la réalité sociale du XXIème siècle.
Plus qu'une série de catégories toutes faites et prêtes à l'emploi, l'oeuvre de Weber est le produit d'une démarche toujours inachevée, collection d'idéaux-type construits sur une pluralité de liens causaux historiques.
C'est la richesse des outils que Weber a légués qui justifie de s'intéresser à son oeuvre aujourd'hui.
Séminaire "Qu’est-ce qui fait société : l’économique, le droit, le politique, le religieux ?"