Le mouvement syndical a-t-il su protéger les travailleurs français et européen des désastres de la mondialisation ?
Dans l'Union Européenne, la mise en concurrence des modèles sociaux induit des logiques de moins-disant social fragilisant les classes populaires. Comment les syndicats vont-ils réagir ?
Emission "Des sous... et des Hommes", présentée par Pascale Fourier.
L’économie est aujourd’hui au fondement même de notre forme de vie sociale. Totalement naturalisée, l’économie est vécue sur le mode de l’évidence. Celle-ci existerait depuis que l’homme existe.
La crise de civilisation que nous vivons est elle-même incapable d’ébranler cette certitude. Tout au plus, certains déploreront les excès d’une économie de casino qui semble échapper à l’emprise des citoyens et prôneront un retour, bien illusoire, à l’Etat Providence des Trente Glorieuses.
Mais est-ce bien le cas ? Et si au contraire l’économie était avant tout une invention historiquement datée dont il faudrait sortir au plus vite ?
De la crise financière à l'accident de la centrale nucléaire de Fukushima, la société du risque est devenue le modèle de notre monde contemporain sans cesse menacé d'effondrement écologique, économique ou politique.
Comment échapper à la fois à la catastrophe et au catastrophisme ? Quelles alternatives collectives construire pour faire face à cette crise de l'avenir ?
Slavoj Zizek analyse les différentes façons d'appréhender la crise du capitalisme. Car les quatre cavaliers de l'Apocalypse (désastre écologique, révolution biogénétique, marchandisation démesurée et tensions sociales) sont, selon lui, en train de le décimer.
Face à cette situation catastrophique, quatre attitudes semblent s'imposer : le déni (l'idée que la misère ou les cataclysmes, "cela ne peut pas m'arriver"), le marchandage ("laissez-moi le temps de voir mes enfants diplômés"), la dépression ("je vais mourir, pourquoi me préoccuper de quoi que ce soit") et l'acceptation ("je n'y peux rien, autant m'y préparer").
Or, il est possible de sortir collectivement de cette mondialisation malheureuse.
Anselm Jappe développe dans un premier temps sa réflexion sur la crise du capitalisme à partir de la critique marxienne de la valeur.
Il réagit ensuite longuement à des questions et interventions dans la salle.
La critique de la valeur n'est-elle pas une forme d'économisme ? Ne pousse-t-elle pas au pessimisme ?
Pourquoi la valeur est considérée comme une fait social total (au sens de Mauss) ?
La crise du capitalisme est-elle une opportunité pour l'émancipation sociale ?
Qu'est-ce que la lutte des classes ? Faut-il vraiment arrêter de revendiquer pour une redistribution des richesses capitalistes (argent et machandises) ?
Le capitalisme est-il vraiment en train de s'effondrer ?
Quels sont les effets du discours de la critique marxienne de la valeur ?
La discussion collective s'ouvre enfin sur la perspective de l'émancipation sociale (Que faire ? Quoi faire ?), au-delà de la forme de vie sociale capitaliste-marchande structurée par le travail socialement médiatisant, le mouvement de la valeur, l'argent et l'Etat.