Comment un certain désir s'y prend-il pour impliquer des puissances tierces dans ses entreprises ? C'est le problème de ce qu'on appellera en toute généralité le patronat, conçu comme un rapport social d'enrôlement. Marx a presque tout dit des structures sociales de la forme capitaliste du patronat et de l'enrôlement salarial. Moins de la diversité des régimes d'affects qui pouvaient s'y couler. Car le capital a fait du chemin depuis les affects tristes de la coercition brute. Et le voilà maintenant qui voudrait des salariés contents, c'est-à-dire qui désireraient conformément à son désir à lui. Pour mieux convertir en travail la force de travail il s'en prend donc désormais aux désirs et aux affects. L'enrôlement des puissances salariales entre dans un nouveau régime et le capitalisme expérimente un nouvel art de faire marcher les salariés.
Compléter le structuralisme marxien des rapports par une anthropologie spinoziste de la puissance et des passions offre alors l'occasion de reprendre à nouveaux frais les notions d'aliénation, d'exploitation et de domination que le capitalisme voudrait dissoudre dans les consentements du salariat joyeux. Et peut-être de prendre une autre perspective sur la possibilité de son dépassement.
Emission "La Suite dans les Idées".
L'oeuvre de Marx cherche à articuler deux perspectives très différentes. C'est du moins la thèse que les deux auteurs essaient de montrer. La première est la logique du capital comme système achevé : il s'agit de dégager à la fois le mouvement inéluctable par lequel le capital se développe " en une totalité " qui " se subordonne tous les éléments de la société ", et le " jeu des lois immanentes de la production capitaliste " qui conduit le capitalisme à accoucher nécessairement d'un nouveau mode de production. La seconde est la logique stratégique de l'affrontement, c'est-à-dire celle de la guerre des classes, laquelle transforme les conditions de la lutte et les subjectivités des acteurs de la lutte. Le " communisme " sera donc la formule qui permet la résolution imaginaire de cette tension. Alain Lhomme introduit la conférence.
Le projet Eurasiste vise à constituer une alternative sérieuse à l'hégémonie libérale et au monde unipolaire qu'elle entend imposer. Alexandre Douguine y défend une conception multipolaire du monde, c'est-à-dire le monde comme ensemble de grands espaces possédant leurs systèmes de valeurs particuliers. Il insiste aussi sur la nécessité de se dégager des idéologies politiques des deux derniers siècles et notamment des deux idéologies, communiste et fasciste, qui ont échoué dans leur lutte contre le libéralisme parce qu'abritant des éléments inacceptables et étant elles-mêmes trop enracinées dans la modernité.
Christian Bouchet, quant à lui, montrera en quoi la mouvance "antifa" est une courroie de transmission des intérêts mondialistes en se faisant les défenseurs de l'ordre établi.
La conférence est organisée par E&R Aquitaine.
Dans l’histoire du capitalisme (marchand puis industriel et enfin financier), le libéralisme n’est-il qu’une étape ? Une étape bientôt dépassée ? Les deux notions, capitalisme et libéralisme n’ont-elles en commun que d’être appliquées aujourd’hui dans les sociétés occidentales ?
Autre question, plus stimulante encore : la doxa libérale ne fait-elle pas fi de l’histoire des grandes nations capitalistes ? Nations qui ont construit leur puissance à coup d’intervention de l’Etat, des guerres de l’Opium britanniques au new deal américain en passant par le plan Marshall en Europe et le patriotisme économique cher à la France ou au Japon qui voient leurs gouvernements toujours soutenir diplomatiquement, et financièrement quand il le faut, leurs champions nationaux ? Quant à la réussite économique de la Chine, ne montre-t-elle pas manière éclatante que capitalisme et démocratie ne sont définitivement pas mariés mais forment plutôt une union libre et récente ?
Et puis, la crise financière de 2008 a vu, faut-il le rappeler, les Etats voler au secours des banques.
Qu'en est-il donc de la doctrine libérale ?
Emission "Du Grain à moudre".
Howard Zinn, historien militant, présente le parcours d'une nation du point de vue de ceux dont les manuels d'histoire parlent habituellement peu. Il confronte avec minutie la version officielle et héroïque (de Christophe Colomb à George Walker Bush) aux témoignages des acteurs les plus modestes. Les Indiens, les esclaves en fuite, les soldats déserteurs, les jeunes ouvrières du textile, les syndicalistes, les GI du Vietnam, les activistes des années 1980-1990, tous, jusqu'aux victimes contemporaines de la politique intérieure et étrangère américaine, viennent ainsi battre en brèche la conception unanimiste de l'histoire officielle.
Emission "Là-bas si j'y suis".
La démocratie, forme de gouvernement politique occidental, s'est globalement imposée comme l'horizon politique indépassable. Alain Caillé explique que ce succès est en grande partie due à la promesse de croissance économique accompagnant ce projet. La seule question à se poser est donc la suivante : comment éviter le retour à des formes violentes de gouvernement (totalitarisme) lorsque l'économie aura buté sur ses contradictions pour ne proposer, au mieux, qu'une stagflation et, au pire, un effondrement de l'appareil productif ?
On se représente souvent la folie comme un regrettable accident pouvant survenir dans le parcours de tout un chacun. Le philosophie prendra le parti inverse et soutiendra que la folie se trouve au cœur de la condition humaine. La folie ne serait donc pas accidentelle, mais structurelle.
La question serait alors de savoir
1° pourquoi ?
2° quels sont les effets de cette diffusion de la folie dans l'histoire ?
3° Quels seraient les remèdes ?