Le choc des civilisations dans l'Histoire. Avec Jacques Népote, Dominique Venner et Philippe Conrad chez Bernard Lugan sur Radio Courtoisie.


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Enregistré le 09.07.2003
Posté le 12.10.2015
Durée : 1 heures 36 minutes 41 secondes


Description :
Si l’histoire donne des instruments pour interpréter le présent, elle n’a pas le pouvoir d’anticiper l’avenir. Les prévisions les plus sérieuses sont toujours démenties par les inattendus. Ce qu’offre l’histoire à l’égard du futur, c’est autre chose. Elle permet d’ouvrir l’imagination à la variété des possibles avec une ampleur qui surclasse la prospective politique ou économique. Elle enseigne notamment que rien n’est jamais écrit, que l’imprévu est la règle. C’est pourquoi, dans les périodes sombres, quand l’avenir semble irrémédiable, la connaissance du passé se révèle le meilleur antidote au désespoir et à la fatalité. 
L’histoire montre par exemple que les retournements sont une constante. Aucun siècle ne se termine comme il a commencé.
Oui, l’imprévu est la règle dans l’histoire des États et des nations. En revanche, à l’échelle toute différente des civilisations, c’est moins l’imprévu qui domine que les longues permanences, sous l’apparence des changements. Fernand Braudel, l’historien français qui s’est le plus intéressé à leur destin, dit fort justement que les civilisations sont des réalités de très longue durée. N’en déplaise à Paul Valéry, elles ne sont pas “mortelles” à l’échelle d’une vie individuelle. Leurs pathologies n’ont pas non plus le catactère irréversible imaginé par Spengler. Et si des catastrophes géantes sont capables de les détruire, comme pour les Aztèques et les Incas, c’est l’exception, tant la capacité de survie des civilisations est grande. Le plus souvent, ce que l’on interprète comme une mise à mort est une mise en sommeil. Le périssable, ce sont les formes apparentes, telles les institutions, alors que les racines des civilisations sont pratiquement indestructibles.
La part romaine de la civilisation européenne avait semblé mourir quand lui fut imposé le christianisme. Mais un regard non convenu repérera sa survivance en Occident durant les siècles chrétiens et au-delà. Les révolutionnaires et Napoléon ne se voulaient-ils pas romains jusqu’à la caricature ?
On a pu dire encore que la Renaissance avait mis au cœur de la Chrétienté une civilisation païenne qui en était la négation. En réalité, née en Grèce sur le rameau hellène des Indo-Européens, se survivant ensuite à Rome, cette civilisationn’a jamais été déracinée. En Occident, l’Église s’est coulée dans le moule impérial dont elle tire sa force. La philosophie d’Aristote lui offrit ses justifications rationnelles. Son enseignement moral était calqué sur celui des stoïciens. Et pour s’attacher l’immense peuple des campagnes, elle reprit à son compte les anciennes fêtes rituelles, le culte des sources sacrées et celui des divinités familières auxquelles elle donna des noms de saints.
Il en a été de même partout ailleurs. Les religions nouvelles ont rarement remplacé ou supprimé les civilisations anciennes. Elles ont été le moyen par lequel les civilisations ont survécu à la ruine de structures épuisées. Même l’islam, la plus violente des croyances nouvelles et la plus fermée aux compromissions, n’a pas échappé à cette règle. 
Civilisation, culture, tradition, sont des notions voisines au point d’être interchangeables dans le langage courant. La culture est première dans l’ordre chronologique. Elle se rapporte à la permanence des mentalités profondes. Elle est créatrice de sens. La civilisation est une culture qui a reçu une forme historique, fondatrice d’un ensemble de qualités propres dans l’ordre matériel, intellectuel, artistique et moral. La tradition est l’âme d’une culture et d’une civilisation.
Comme les cultures, les civilisations sont irréductibles les unes aux autres. Ce sont des personnes ayant leur destin. Dans l’espace, elles s’étendent au-delà des limites des États et des nations. Réalités de longue durée, elles survivent aux bouleversements politiques, économiques ou religieux. Elles dépassent en longévité les autres réalités collectives. Elles ont l’éternité pour elles. Il en est ainsi de la civilisation européenne, en dépit de ce qui la défigure aujourd’hui et des menaces qui l’assaillent.



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Dominique Venner Philippe Conrad Bernard Lugan Radio Courtoisie Radio Courtoisie Jacques Népote

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