En France, l'histoire est enseignée via un découpage en quatre grandes périodes : l'Antiquité, le Moyen Âge, les temps modernes et l'époque contemporaine.
Cependant, ce découpage n'est pas neutre : il est est né d'un rapport particulier à notre passé, ainsi que de choix consistant à mettre certains événements en valeur.
Retour sur les enjeux d'une telle périodisation avec François Setton.
Les racines de l'Europe ? Voilà un sujet important et d'actualité. Guy Rachet, avec sa culture, se fondant sur une vaste documentation sérieuse, diversifiée, s'attaque, souvent avec verve et toujours avec courage, à ce débat voire à ce choc des civilisations.
Textes et références à l'appui, il prouve que sur le socle des Celtes, Germains, Slaves, Latins, Hellènes s'est épanouie une civilisation novatrice et libératrice. Il atteste que le Moyen Âge européen n'a jamais été la période obscure et barbare que d'étranges "europhobes" ont professée, qu'il n'y a jamais eu de rupture avec la tradition gréco-romaine, et que, contrairement à l'islam dont le Coran a toujours été aux fondements de l'enseignement, celui des clercs du Moyen Âge était établi avant tout sur la connaissance des auteurs latins dits "profanes".
Guy Rachet met alors en valeur la prodigieuse floraison d'art, de peinture, de sculpture, d'architecture (romane et gothique), de littérature, de philosophie et de science, qui marque cette période. Un ensemble qui fait de l'Europe du Moyen Âge puis de la Renaissance un des joyaux de la civilisation.
Émission du "Libre Journal des lycéens", animée par Hugues Sérapion.
A travers ses livres et ses articles, le grand historien de l'État Ernst Kantorowicz a renouvelé l'étude de la "théologie politique" et a bouleversé notre compréhension de la genèse de l'État moderne depuis le Moyen-Âge. Admiré des médiévistes et des historiens, pour sa magistrale biographie de L'Empereur Frédéric II et pour Les deux corps du roi, Kantorowicz demeure toutefois peu connu du grand public. Une lacune que Guillaume Travers se fait fort de combler en retraçant la vie et la pensée d'une figure majeure de la "Révolution conservatrice allemande" et d'un des historiens les plus importants du XXe siècle.
- 0'00'00 : Introduction
- 0'09'39 : Les premières années de Kantorowicz
- 0'22'04 : Le cercle de Stefan George
- 0'41'59 : Frédéric II
- 0'58'32 : L'exil
- 1'05'55 : Une nouvelle conception du temps au Moyen-Âge
- 1'17'45 : Théologie politique - parallèle avec Carl Schmitt
- 1'23'17 : Les Laudes Regiae
- 1'29'40 : Kantorowicz et le maccarthysme
- 1'34'41 : Les deux corps du roi
- 1'50'07 : Les dernières années et la postérité
- 1'56'04 : Conclusion et conseils de lecture
Les racines de l'Europe ? Voilà un sujet important et d'actualité. Guy Rachet, avec sa culture, se fondant sur une vaste documentation sérieuse, diversifiée, s'attaque, souvent avec verve et toujours avec courage, à ce débat voire à ce choc des civilisations.
Textes et références à l'appui, il prouve que sur le socle des Celtes, Germains, Slaves, Latins, Hellènes s'est épanouie une civilisation novatrice et libératrice. Il atteste que le Moyen Âge européen n'a jamais été la période obscure et barbare que d'étranges "europhobes" ont professée, qu'il n'y a jamais eu de rupture avec la tradition gréco-romaine, et que, contrairement à l'islam dont le Coran a toujours été aux fondements de l'enseignement, celui des clercs du Moyen Âge était établi avant tout sur la connaissance des auteurs latins dits "profanes".
Guy Rachet met alors en valeur la prodigieuse floraison d'art, de peinture, de sculpture, d'architecture (romane et gothique), de littérature, de philosophie et de science, qui marque cette période. Un ensemble qui fait de l'Europe du Moyen Âge puis de la Renaissance un des joyaux de la civilisation.
Émission du "Libre Journal des historiens", animée par Philippe Conrad.
Inquiétudes à l'Est, remous dans le Proche-Orient, effervescence dans le monde des étudiants, réforme de l'Église, et jusqu'à la peur de la drogue, ces problèmes que nous connaissons ont été aussi ceux qui préoccupèrent notre XIIIe siècle. Et une femme domine le XIIIe siècle, au moins dans sa première partie : Blanche de Castille. Il est frappant pour nous de voir cette femme assumer la charge du royaume et mener résolument une politique différente de celle des rois qui l'avaient précédée.
Blanche de Castille, dont les manuels d'histoire ont figé la physionomie en quelques anecdotes stéréotypées, nous est présentée par Régine Pernoud non pas seulement d'après les oeuvres littéraires mais autant que possible d'après les textes proprement historiques : enquêtes, correspondances, traités, rôles de comptes,... De cette étude rigoureuse se dégage une silhouette contrastée : celle d'une forte personnalité féminine - à l'image de son aïeule Aliénor d'Aquitaine -, une beauté très courtisée en même temps qu'une épouse exemplaire et une mère parfaite, une femme impulsive et ferme, une reine attentive au peuple et passionnée de justice : au total un personnage digne de cette cathédrale Notre-Dame de Paris dont la nef et les tours s'élevèrent au rythme de sa propre existence.
Émission "Portrait d'une reine de France", produite par Denise Alberti.
Historien des "osts" des rois de France, de la guerre de Cent ans, de Jeanne d'Arc, de l'espace politique français et de l'imaginaire royal, Philippe Contamine a été amené de longue date à réfléchir et à s'exprimer sur ce que pouvaient être la "France" et les "Français" spécialement durant les trois derniers siècles du Moyen Âge.
"Je serais passé à autre chose si je n'avais constaté l'émergence, dans divers médias, de l'idée qu'employer ces termes pour cette période était faire preuve d'une naïveté non seulement déplorable mais encore coupable. Je ne citerai ici que cette phrase extraite d'une tribune libre publiée en mai 2014 dans un grand quotidien du soir, alors que la querelle des programmes scolaires d’histoire enflammait les esprits : "Enseigner l'histoire de France au Moyen Âge comme si notre pays avait été déjà là n'a absolument aucun sens". Un mois plus tard, dans le même journal, un démographe de grand renom, reprenant à son compte la thèse de l'historien américain Eugen Weber (Peasants into Frenchmen), plaidait pour l'apparition très tardive de la nation française, au tournant des XIXe et XXe siècles, juste à la veille de la guerre 14-18. Je me propose d'examiner pro et contra quelques pièces du dossier et de conclure à la validité, juxta modum, de l'usage des deux termes en question, même avant 1500, voire sensiblement plus tôt" (P. Contamine).
Après la chute de l'Empire romain d'Occident, l'Europe se rétrécit, livrée aux invasions, à l'insécurité, au délitement de ses institutions. Le féodalisme, mélange d'attachement à la terre et de serments liant les hommes, fut la réponse du Moyen Age à l'effondrement, et la source d'un renouveau éblouissant : édification des cathédrales et essor urbain, financement des croisades et de la Reconquista.
Les institutions féodales européennes - vassalité, corporations, interdit de l'usure, douanes intérieures, etc. - ont été caricaturées par les Modernes. Leur esprit nous est restitué par Guillaume Travers : celui d'un monde de communautés plus que d'individus, subordonné à des valeurs spirituelles et guerrières plutôt qu'à des intérêts matériels.
Entrer dans la société féodale, c'est donc trouver un contre-modèle au capitalisme libéral.
Émission du "Libre Journal des historiens", animée par Philippe Conrad.
On sait que le blasphème a longtemps été châtié en France. C'est d'ailleurs pendant l'affirmation de la royauté française que les blasphémateurs ont commencé à être sévèrement puni. Mais sait-on au juste en quoi consiste le blasphème ? Et quelle est son histoire ?
Gabriel Marchenoir revient sur les différents épisodes de flux et reflux de la condamnation du blasphème en France, qui aura finalement débouché sur une culture où la religion n'est plus que considérée comme une croyance privée, où le blasphème ne devrait donc plus être classée que comme une moquerie - certes fort déplaisante pour certains. En est-on si sûr ?