Sinologue, professeur à l'Institut catholique de Paris et chercheur-associé à l'IRIS, Emmanuel Lincot donne une conférence traitant de l'histoire de Taïwan qui permet de saisir les enjeux autour de cette île peuplée de 23 millions d'habitants, très compétitive dans certains domaines industriels stratégiques, et dont l'avenir est étroitement associé à la Chine, son géant de voisin.
Entre recherches de soutiens diplomatiques, menaces d'asphyxie économique et rumeurs d'invasion militaire, le destin de Taïwan, pour être compris, doit être replacé au sein de la galaxie des intérêts stratégiques des grandes puissances de la région.
En 1949, après l'arrivée des communistes au pouvoir en Chine, Taïwan devient le refuge du gouvernement nationaliste de Tchang Kaï-chek. Pékin considère toujours Taïwan comme une partie de son territoire et le pays n'est pas reconnu à l'ONU. Xi Jinping considère l'île comme une région à reconquérir un jour, et si nécessaire par la force.
Depuis 2016 ont lieu des incursions régulières d'avions militaires chinois dans la zone d'identification de défense aérienne (ADIZ) de Taïwan qui font craindre une invasion chinoise. En avril 2023, la Chine a organisé un immense exercice militaire visant à "l'encerclement total" de Taïwan.
Ces intimidations ont fait suite à la visite quelques jours plus tôt de la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen aux États-Unis. La Chine s'oppose à toute action diplomatique susceptible de conférer une légitimité à Taïwan, qui a pour allié les États-Unis, ce qui entache régulièrement les relations Chine-États-Unis.
Le géopolitologue Matthieu Grandpierron, spécialiste de la Chine, revient sur l'histoire de ce conflit et son actualité la plus récente.
Suite à l'effondrement de la superpuissance soviétique, certains états de l'URSS ont formellement repris leur indépendance, tout en conservant des liens étroits avec la Russie.
Produit de l'histoire douloureuse de l'effondrement de l'Union soviétique, cet espace attise les convoitises et Romain Bessonnet, qui en est un excellent connaisseur, s'emploie à rendre intelligible les évolutions récentes des relations internationales de la région.
Spécialiste d'histoire de la Chine contemporaine, particulièrement sous l'angle de l'étude du soft power chinois, Emmanuel Lincot brosse un portait complet de l' "empire du Milieu" qui nous permet de comprendre les enjeux auxquels sont confrontés ce pays.
- 0'00'00 : Introduction
- 0'01'04 : Remise en contexte : la Chine post 1945
- 0'10'43 : La Chine et l'URSS, une relation ambigue
- 0'23'03 : Le développement de la Chine sous un regime totalitaire
- 0'38'53 : Les effets politico-économiques du covid-19 en Chine et dans le monde
- 0'53'01 : Le Soft Power et le Sharp Power chinois
- 1'11'55 : Le rapport de la Chine à son histoire
- 1'16'16 : Les difficultés d'être sinologue dans ce contexte
- 1'21'35 : Le rapport de la Chine aux objets
- 1'30'25 : Le renfermement de la Chine, par rapport à qui ?
- 1'31'39 : La diaspora chinoise et leur vision de la Chine
- 1'35'11 : Connaître l'Histoire, est-ce vain ?
- 1'39'05 : Le Maoïsme vu par les chinois d'aujourd'hui
- 1'42'56 : Un néo-colonialisme chinois ?
- 1'49'09 : La situation actuelle au Tibet
- 1'52'32 : La natalité contrôlée en Chine
- 1'55'49 : Une préoccupation écologique en Chine ?
- 2'04'22 : Le futur de la Chine selon Emmanuel Lincot
- 2'05'30 : Conclusion
Ancien colonel, docteur en sciences politiques, spécialiste du renseignement et de la réflexion géostratégique, René Cagnat réside en Asie centrale, région au coeur de ses travaux.
Dans son un Le désert et la source (Cerf, 2019), il évoque l'histoire récente de la région centre-asiatique, le jeu des puissances et le djihadisme.
Il nous présente son expérience et sa réflexion à propos d'une région trop souvent laissée de côté dans l'analyse des rapports de puissance internationaux.
Depuis 1991, l'Asie centrale post-soviétique connaît un retour en force des religions, notamment de l'islam. La ré-islamisation s'accompagne d'une radicalisation certaine : prédicatrice dans les années 1990, politique dans les années 2000 et violente depuis les années 2010.
Le chaudron vert de l'islam centrasiatique est aujourd'hui porté par l'Organisation État Islamique et sa branche locale "Khorasan" qui n'entendent que re-transplanter en Asie centrale une vision idéologisée et politisée de l'idée médiévale khaldûnienne d'une "revanche des ethnies combattantes et périphériques sur les centres culturels et déliquescents de l'islam".
Il est temps que les forces de la résistance locales et régionales puissent trouver un terrain d'entente et offrir un autre avenir, alternatif à la fois aux régimes autoritaires et aux nouvelles forces de l'islam radical.
15 août 1945 : l'empire colonial japonais s'effondre. Rapatriement dans des conditions épouvantables de milions de civils et de militaires, effondrement de l'idéologie impériale nationaliste, début de la décolonisation.
S'ouvre une nouvelle page de l'histoire du XXe siècle que nous raconte l'historien Pierre-François Souyri.
De nos jours, quand on évoque l'eurasisme, on a tendance à y voir une sorte d'ersatz d'idéologies russes défuntes. Ce noyau théorique, bien qu'intéressant, doit être élargi pour en faire la pratique naturelle des puissances du BRICS et donner corps à une géopolitique pragmatique conforme aux aspirations de l'Europe, du sous-continent indien, de la Chine et d'autres puissances d'Asie centrale ou d'Asie orientale.
Pour nous permettre de comprendre ce dessein, Robert Steuckers nous fait un survol rapide des mutations en cours sur la grande masse continentale eurasiatique en revenant sur les conflits au Haut-Karabakh, en Syrie, dans le Donbass et au Yémen.
L'avenir de ces régions aurait bien sûr tout à gagner à un apaisement des tensions récentes et à une réactivation des projets d'une grande "sphère de coprospérité est-asiatique".
Une émission animée par Kris Roman.