La nature humaine ? Fiction dangereuse. La raison analytique ? Instrument d'uniformisation culturelle. La vérité ? Objet relatif masquant les dispositifs de pouvoir. Le langage ? Geôlier de la créativité. L'universalisme ? Alibi de l'Occident pour dominer le monde. Le corps ? Pâte à modeler au gré des innovations technologiques. Tels sont les lieux, devenus communs, de la pensée de la déconstruction.
Déconstruire... D'un concept plutôt ésotérique, les gauches "radicales" ont fait un programme systématique consistant à suspecter un rapport de domination sous chaque idée ou comportement. Si elles permettent de redoubler de subtilité sur les questions de moeurs - le domaine "sociétal" -, les théories de la déconstruction rendent les armes devant la marchandisation généralisée, l'emprise des industries culturelles et l'artificialisation du monde.
Qui évoque la nécessité d'une décélération, parle d'aliénation, remet au coeur de l'analyse le corps vécu dans un environnement limité, commet dès lors le crime ultime : réintégrer un moment conservateur dans la critique.
Occupées à déconstruire et à se déconstruire à l'infini, les gauches "radicales" ont négligé le terrain du social, qu'une extrême-droite opportuniste a investi en exploitant la détresse des perdants de l'histoire.
Renaud Garcia tente de comprendre comment nous en sommes arrivés là, de donner les raisons de ce sabordage intellectuel et politique, en analysant l'influence de la déconstruction sur la critique sociale contemporaine. Il en appelle par là même à un renouveau de la lutte contre le capitalisme sur de tout autres fondements théoriques.
Premier numéro de l'émission "Guerre & Paix" organisée par le Cercle des Volontaires, focalisée sur les thèmes géopolitiques.
Et c'est le thème de l'État Islamique dont il est ici question, État islamique qu’une coalition internationale emmenée par les États-Unis est censée combattre depuis un an, coalition qui semble déjà dépassée par l’intervention russe en Syrie.
Pour tenter de comprendre quels sont les acteurs locaux et régionaux, aussi bien en Syrie qu’en Irak, les deux pays où s’est implanté l’État Islamique, sont reçus Bruno Guigue, Jean-Maxime Corneille et Youssef Hindi.
Ce que nous avons pour habitude de désigner sous le nom d'École de Chicago -au singulier- contient en fait une réalité plurielle où de nombreuses pensées se sont exprimées.
Pierre Manent nous présente ici l'un de ses intellectuels majeurs, Allan Bloom, celui qui fumait 5 paquets de cigarettes par jour, portait un kimono et surtout, lisait Platon et Rousseau pour y trouver l’exemple de liens amicaux et amoureux emprunts de vertus et pour se consoler de l’âme désarmée de ses contemporains.
Émission "Les Nouveaux chemins de la connaissance", animée par Adèle Van Reeth.
Qui sont les adversaires désignés des "chéquards", des "ventrus", des "cumulards" ? Veulent-ils abolir le régime parlementaire ou le réformer ? Jean Garrigues et Jean-Claude Caron interrogent ce qui donne corps à l'antiparlementarisme de la Restauration à nos jours.
Qu'il soit d'extrême gauche ou d'extrême droite, voire qu'il provienne des députés eux-mêmes, il est à la fois plastique et composée d'invariants : démocratie directe, pouvoir de la rue...
Ce registre appartient-il à un passé révolu ou résonne-t-il avec le temps présent ?
Pour ce premier numéro de Sécession, Julien Rochedy revient sur l’actualité de l’été mais aussi sur des sujets qui méritent approfondissement et réflexion.
Sommaire de l'entretien :
0:00:41 : Présentation et parcours
0:08:40 : Pronostics pour 2017
0:29:39 : La stratégie du FN est-elle la bonne ?
0:36:48 : Quelle réponse face au terrorisme ?
0:41:54 : La France otage des syndicats ?
0:48:53 : L’Église et le pape
0:55:55 : Trump et les élections américaines
0:59:52 : Brexit et Frexit
1:09:09 : Situation en Syrie
1:16:39 : Le bonapartisme aujourd’hui
1:27:32 : Assimilation, remigration, communautarisme… vers un néo-féodalisme
1:43:57 : Avis sur la peine de mort
1:47:22 : Livres de chevet
Un an après la mort de Philippe Muray, une émission est consacrée a celui qui prenait un malin plaisir à dénoncer les platitudes de notre modernité, ainsi que les précieuses ridicules qui l'incarnaient jusqu'à la caricature.
Un dernier voyage en compagnie de celui qui nous manquera pour nous moquer de ceux que nous sommes devenus.
Pourquoi et comment Donald Trump, sur lequel personne ne pariait un dollar, est-il devenu en quelques mois le candidat des républicains à l'élection présidentielle ?
Par quel sortilège les caciques du parti républicain, qui avaient amassé des centaines de millions de dollars pour assurer la victoire de leurs poulains, Jeb Bush, Marco Rubio et enfin, Ted Cruz, n'ont pu éliminer ce vorace qui a pulvérisé, l'un après l'autre, tous les coriaces, dans des débats et une médiatisation où Facebook, Twitter et Instagram ont joué un rôle au moins aussi important que la télévision, la presse et la radio ?
André Bercoff répond et raconte comment des dizaines de millions d'Américains, aux revenus plus que moyens, à la fois croyants et déboussolés, citoyens de l'hyper-puissance mais inquiets pour leur avenir, suivent aujourd'hui un trublion hors norme qui leur promet le retour à la grandeur, alors que la classe politico-médiatique le voue aux gémonies.
Le multiculturalisme serait l’alpha et l’oméga de la démocratie, le seul visage possible de la modernité. Mais comment en sommes nous arrivés là ? Comment des intellectuels ont imposé à la France et aux nations occidentales la notion d’ "identités particulières", et comment lui ont-ils retiré celle d’ "identité commune" ? Qu’est-ce qui se cache derrière le culte de la diversité ?
Pour Mathieu Bock-Côté, mai 1968 marque le début d’une révolution inventée par une gauche métamorphosée. Constatant l’effondrement du marxisme, elle a inventé l’égalitarisme identitaire. Critique de l’Occident, déconstruction des traditions, invention de l’antiracisme, telles ont été les étapes d’un redoutable projet : la confiscation de la démocratie par une minorité.
Mathieu Bock-Côté nous propose le décryptage lucide et sévère d’un autoritarisme qui ne dit pas son nom.
Jean-François Dobelle, ambassadeur de France en Norvège, souligne dans cette conférence les enjeux de la délimitation des frontières maritimes de la France, enjeux "d’ordre géographique et juridique si on considère les raisons des accords passés par notre pays, et d’ordre économique et politique si on analyse les finalités".
La France possède en effet un immense territoire maritime avec "des côtes d’une longueur de trait de 18'450 km" et "une superficie de plus de 10 millions de km2 si on inclut la mer territoriale, la zone économique exclusive et le plateau continental".
Tout en présentant les principes posés par les conventions de Genève (1958) et Montego Bay (1982) pour tracer des frontières maritimes équitables entre différentes États, Jean-François Dobelle nous rappelle que l'expression de la souveraineté française se joue aussi sur les espaces maritimes.
Passé l’âge d’or, en France, des années 1960-1980, la psychanalyse a perdu régulièrement de son influence et de son attrait, que ce soit auprès des intellectuels, des acteurs de la santé mentale ou de l’opinion publique. Comment expliquer cet affaiblissement?
Il ne tient pas simplement à des oppositions extérieures, comme le montre Sébastien Dupont. Il a sa source dans les dysfonctionnements et les dérives internes du mouvement psychanalytique lui-même.
Un débat qui se révèle être une analyse méthodique et sans complaisance de la psychanalyse, afin d’en appeler à un sursaut qui lui rendrait sa crédibilité pratique et sa vitalité théorique.
Les Européens sont victimes d'un déni de nation. Alors que le modèle de l'État-nation est dominant dans le monde, les peuples européens sont sommés d'y renoncer pour se dissoudre dans l'universel.
Mais chaque groupe humain a besoin d'un cadre correspondant à son identité, et dont la forme la plus adéquate est aujourd'hui l'État-nation. Jugée normale pour les États-Unis, la Chine ou l'Inde, la fierté nationale est interdite à la France. Celle-ci, reniant son histoire et sa culture, devient un insipide Hexagoland à la dérive, noyé dans une calamiteuse Union européenne qui n'aime pas les Européens et ne veut pour identité collective qu'une ouverture inconditionnelle à l'autre.
L'exemple de petites nations hères de leur particularisme et résolues à le préserver, comme Israël ou la Suisse, montre que, pour un pays, mieux vaut être seul et déterminé plutôt que mêlé à un groupe confus et tyrannique qui le fait mourir à petit feu.
Le salut de l'Europe passe par la réintroduction d'un nécessaire et légitime particularisme national. Il faut faire revivre les peuples d'Europe, en recentrant l'État sur la nation.
Emission du "Libre journal des Droits et des Libertés", animée par Jean-Philippe Delsol, assisté de Nicolas Lecaussin.
Jacques Ellul, dont les réflexions sur la technique se sont imposées comme les plus importantes, a été l'un des tout premiers à mettre en évidence le caractère omniprésent et multiforme de la propagande.
Dépassant les définitions classiques, il a montré que la propagande n'était pas l'apanage des dictatures, mais une nécessité pour tous les régimes, qu'elle ne se limitait pas à la guerre psychologique, mais englobait aussi les "public and human relations" destinées à adapter l'homme à une société.
Plusieurs années après la publication du livre Propagandes (1962), l'universitaire Randal Marlin vient l'interroger sur l'actualité de cette technique.