La volonté nazie de refaçonner le monde avait beau être délirante, elle était strictement réglée et se voulait rationnelle. L'idéologie national-socialiste était paranoïaque, théoriquement indigente, mais elle promettait l'épanouissement d'un peuple élu.
Sinon, comment expliquer l'engouement des allemands pour un projet aussi monstrueux ? Comment de nombreux soldats ont-ils pu combattre, planifier, conquérir et tuer autant en aussi peu de temps ?
Les deux invités de cette émission se proposent de renouveler notre compréhension du nazisme. Frédéric Rouvillois envisage le nazisme sous l'angle de l'utopie et Johann Chapoutot revient sur ses fondements normatifs qui, jusqu'ici, avaient été peu étudiés.
Une réflexion salutaire qui permet de sortir de traditionnel procès en irrationalité et de la réduction psychologique.
Philippe Conrad, historien et journaliste, ancien rédacteur en chef de La Nouvelle Revue d'Histoire et actuel président de l'Institut Iliade, revient sur les origines, la trajectoire et les grands noms du nationalisme français.
- 0:00:22 : Définition du nationalisme
- 0:02:29 : Nationalisme et révolution française
- 0:06:09 : La Révolution française fut-elle nationaliste ?
- 0:09:07 : Le nationalisme de gauche au XIXeme siècle
- 0:14:39 : Le nationalisme français germanophobe
- 0:19:43 : Le nationalisme français et le colonialisme
- 0:23:47 : Le général Boulanger
- 0:27:56 : L'affaire Dreyfus
- 0:32:32 : Édouard Drumont
- 0:34:23 : Déroulède et Barrès
- 0:38:39 : Le nationalisme français et la question de la race
- 0:42:15 : Charles Maurras
- 0:45:15 : Le nationalisme français : une préfiguration du fascisme ?
- 0:49:24 : Le colonel de La Rocque
- 0:52:37 : La tentation fasciste
- 0:56:03 : Le Parti Populaire Français
- 1:00:47 : Marcel Déat
- 1:03:49 : Gaullistes et pétainistes : une lutte pour la légitimité
- 1:08:46 : Le discrédit du nationalisme après-guerre
- 1:10:45 : le renouveau du nationalisme en France dans les années 60
- 1:13:52 : Le Front National
- 1:18:43 : La "Nouvelle Droite" et la voie européenne
- 1:23:18 : Souverainisme et nationalisme
- 1:25:04 : L'avenir du nationalisme
Après un travail d'édition titanesque, le premier des trois tomes de la Correspondance très attendue entre Paul Morand et Jacques Chardonne est enfin publié dans la collection Blanche de Gallimard. Il présente plus de 800 lettres parmi le millier échangé par les deux hommes entre 1949 et 1960.
À la Libération les deux écrivains deviennent deux infréquentables : le premier Paul Morand fut un collaborateur du régime de Vichy et son ambassadeur à Bucarest et à Berne, le second, Jacques Chardonne, fut du voyage à Weimar en 1941 sur l'invitation de Goebbels, avec Drieu la Rochelle, Marcel Jouhandeau, Ramon Fernandez, Robert Brasillach et André Fraigneau.
Leur sulfureuse Correspondance publiée après plus de 40 ans d'attente, nous plonge dans la droite littéraire et intellectuelle de l'époque, dans un après-guerre vu par deux vaincus qui en incarnent les tensions et les contradictions. C'est aussi l'occasion de redécouvrir le puissant lien entre deux comparses partageant tout, y compris le quotidien le plus intime. Au delà des propos rances, cette Correspondance est aussi un exercice de style, un monument littéraire écrit à quatre mains.
Émission "La Grande table", animée par Caroline Broué.
Constatant chaque jour un peu plus la dérive de notre société vers un totalitarisme orwellien, Jean-Michel Vernochet, Pierre Hillard, Youssef Hindi, et Hervé Ryssen nous dressent le portrait de ce que fut réellement la révolution bolchevique, afin de nous aider à réfléchir à la question cruciale : ce cauchemar est-il notre avenir ?
Une fois la Seconde guerre mondiale passée, qu'est-il resté de la réalité de l'engagement de Lucien Rebatet et Jacques Chardonne en faveur de l'Allemagne nazie d'une part, et de Paul Morand en faveur du gouvernement de Vichy d'autre part ?
Émission du "Libre Journal des enjeux actuels", animée par Arnaud Guyot-Jeannin.
La publication des Cahiers noirs de Heidegger en Allemagne a mis au jour plusieurs passages, écrits dans les années 1938-1941, au contenu antisémite incontestable. Il est donc temps d'affronter le choc de ces pages mettant en question la thèse prédominante jusqu'à aujourd'hui qui voudrait que l'engagement de Heidegger dans le national-socialisme n'ait pas impliqué de sa part une adhésion à l'antisémitisme.
Car si Heidegger s'écarte de l'antisémitisme "vulgaire" des nazis, il pourrait en donner une reformulation en termes d' "histoire de l'être". Autrement dit, il intègrerait l'antisémitisme à son interprétation philosophique de l'Histoire mondiale.
Comment penser alors ce désastre du jugement de la part d'un des plus grands philosophes du XXe siècle, qui a exercé une profonde influence sur tant de grands esprits ?