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Dans un texte intitulé "Être de la bonne taille", le biologiste anglais J.B.S. Haldane a montré qu’il est impossible de dissocier la forme d’un être vivant de sa taille : chaque type de forme vivante, en effet, n’est viable qu’à une certaine échelle. Il est entendu que l’analogie entre sociétés humaines et organismes est à manier avec précaution. Pour autant, l’importance déterminante de la taille pour les organismes devrait nous rendre beaucoup plus attentifs que nous ne le sommes aux questions d’échelle dans l’organisation de nos sociétés.
Selon le penseur austro-américain Leopold Kohr : "À chaque fois que quelque chose ne va pas, quelque chose est trop gros."
Le constat pèche peut-être par sa généralité, mais touche juste quant à la situation présente car, à bien y regarder, la plupart des crises contemporaines (politiques, économiques, écologiques, culturelles) sont liées à des dépassements d’échelle. De ce fait, il paraît plus urgent que jamais de s’interroger sur les causes du dédain affiché par la modernité pour les questions de taille, et sur les moyens d’y remédier, si la chose est possible.
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