Ernest Renan est souvent vu comme un laïcard forcené, n'ayant cessé de guerroyer contre la religion au nom d'une philosophie positiviste et progressiste.
Au-delà des clichés, quelles ont élé les positions de Renan sur le devenir des sciences, de la métaphysique et de la religion ?
Son positionnement risquent d'en étonner plusieurs, et l'on trouve sous sa plume des mots bien plus réalistes que ce que nous voulons bien nous souvenir.
Beaucoup a été écrit sur la question sioniste, mais bien peu d’auteurs francophones ont exploré la question de l’antisionisme juif, question semble-t-il taboue pour la communauté juive française.
Le professeur Yakov Rabkin est à l’origine du livre intitulé "Au nom de la Torah ; Histoire de l’opposition juive au sionisme". Ce premier opus jette les bases de son ouvrage paru il y a maintenant quelques mois, "Comprendre l’Etat d’Israël", qui aborde la question israélienne au travers de "l‘idéologie, la religion, et la société".
L'Agence Info Libre a donc posé quelques questions à Yakov Rabkin lors de son passage à Paris, à l’occasion de la présentation de son livre.
Un document qui regorge d’informations essentielles à la compréhension de l’idéologie sioniste et de son avatar national l’Etat d’Israël.
Jean Sévillia nous expliquent les choix, les motivations et la méthode de travail qui ont mené à la rédaction de son dernier livre.
Il nous apprend pourquoi son combat se résume principalement à lutter contre trois travers communs à un grand nombres de nos historiens actuels : l’anachronisme, le manichéisme et l’esprit réducteur.
Puisse son travail servir à ceux qui n'étudient le passé qu'à l’aune du présent – et des bons sentiments dont ils se prévalent !
Comme il fait régulièrement la "Une" des journaux, l'État d'Israël nous semble familier : une démocratie à l'occidentale armée jusqu'aux dents au cœur d'un Proche-Orient hostile, protégé par les Etats-Unis et opprimant le peuple palestinien.
Mais qu'en est-il vraiment ? Comprendre l'État d'Israël et ses fondements, voilà ce à quoi nous invite l'historien Yakov Rabkin, en remontant aux origines du sionisme, socle idéologique sur lequel repose ce pays.
Le portrait qui en ressort est celui d'un État sans frontières. Yakov Rabkin retrace les origines d'Israël et en explicite la nature en replaçant sa naissance dans son contexte historique.
Partant de ce que nous enseigne la tradition juive à propos de la Terre Sainte, l'auteur montre de quelle façon le sionisme ayant présidé à la création d'Israël marque une rupture profonde dans l'histoire juive, ayant suscité de vives critiques au sein des communautés juives.
Au-delà de la légitimité toujours contestée de l'État d'Israël, c'est aussi toute la question identitaire juive qu'aborde l'auteur.
Le message délivré par Yakov Rabkin apporte un vent de fraîcheur à l'abondante littérature déjà produite sur le sujet : rappeler les faits, mettre ou remettre à l'ordre du jour des aspects de l'histoire oubliés, c'est aussi inviter les citoyens à participer aux grands débats qui touchent Israël et les communautés juives à travers le monde. Et comprendre ce paradoxe qui veut que le territoire sur lequel les juifs sont aujourd'hui le moins en sécurité est celui sur lequel a été fondé un pays devant leur garantir cette sécurité.
Le romantisme peut être défini -dans les termes marxistes- comme une révolte contre le capitalisme, faite au nom de valeurs pré-capitalistes (destruction de la qualité par la quantité).
Cette tendance s'est souvent intégrée au mouvement révolutionnaire.
Est-il pour autant possible d'adjoindre les visions du mondes marxistes et romantiques sans friction ? Un romantisme révolutionnaire dénué d'ambiguïté est-il envisageable ?
Classiquement considérée comme un des principaux marqueurs de la gauche, la laïcité aurait-elle viré à droite, voire à l'extrême droite ? La question se pose depuis le "débat sur la laïcité" de l'UMP et les références répétées de Marine Le Pen à la séparation de la religion et de l'État.
Comment réfuter cette dérive ? Protester contre la "stigmatisation" des musulmans qui est souvent le vrai motif de cette nouvelle posture "laïque" ne suffit pas, car cette "nouvelle laïcité" de droite se pare de valeurs partagées comme la démocratie, l'égalité des sexes et la liberté d'expression.
Il est donc urgent d'analyser, point par point, comment la laïcité peut être ainsi falsifiée et pourquoi on lui fait dire aussi facilement le contraire de son message fondateur et émancipateur.
La conférence est organisée par les associations "Bruxelles-Laïque" et "Tayush".
Observateur des campagnes napoléoniennes, Clausewitz a compris la nature de la guerre moderne : les termes de "duel", d'"action réciproque" ou de "montée aux extrêmes" désignent un mécanisme implacable, qui s'est depuis imposé comme l'unique loi de l'histoire.
Loin de contenir la violence, la politique court derrière la guerre : les moyens guerriers sont devenus des fins.
René Girard fait de Clausewitz le témoin fasciné d'une accélération de l'histoire. Hanté par le conflit franco-allemand, ce stratège éclaire, mieux qu'aucun autre, le mouvement qui va détruire l'Europe.
"Achever Clausewitz", c'est lever un tabou : celui qui nous empêchait de voir que l'apocalypse a commencé. Car la violence des hommes, échappant à tout contrôle, menace aujourd'hui la planète entière.
Le livre est présenté sous forme d'un entretien conduit par Benoît Chantre.
Comment comprendre l'apparente contradiction entre les critiques menées par les libéraux "authentiques" au système étatiste français (fiscalité écrasante, bureaucratie envahissante), et la dénonciation par beaucoup -dans la lignée du travail de Michéa- de la logique libérale toujours plus prégnante (marchandisation totale du vivant, extension infinie des droits individuels) ?
Une dépassement dialectique de la question est nécessaire, et Alain Soral nous en propose une interprétation.
Marion Sigaut s'attelle une nouvelle fois à démysthifier l'histoire en s'attaquant à l'épisode de la chasse au sorcières et à la séquence inquisitoriale, deux événement souvent (volontairement?) couplés et utilisés pour discréditer l'ancien régime et la foi catholique.
La conférencière nous rappelle d’entrée qu’elle n’est pas une spécialiste du Moyen Âge, et précise qu’elle vient rendre compte des recherches et des travaux réalisés par d’autres historiens parmi lesquels :
- Norman Cohn pour son livre "Démonolâtrie et sorcellerie au Moyen Âge" édité chez Payot
- Robert Mandrou pour son livre "Magistrats et sorcier en France au XVIIe siècle" édité chez Seuil
- Jean Delumeau pour son livre "Le catholicisme entre Luther et Voltaire" co-écrit avec Monique Cottret, édité chez Puf