Comment l’envolée du savoir humain, en particulier celle des sciences physiques, a-t-elle déterminé l’évolution de l’espèce humaine assujettie depuis ses origines aux processus darwiniens ?
Balayant son histoire du néolithique à nos jours, du chasseur-cueilleur au paysan puis à la révolution industrielle mise en œuvre par l’entreprise, Alain Cotta explore l’âge nouveau, la révolution digitale née des progrès accélérés de la biologie et de l’informatique.
Cette dernière évolution ne peut rester sans effets sur la sociabilité humaine : il dépeint en ce sens les différents niveaux de domestication auxquels l’être humain est astreint par la toute-puissance de l’entreprise et l’avènement des oligarchies dans des sociétés mondialisées, gouvernées par l’avidité financière et la hantise de la mort.
Plutôt qu’épris de liberté, les être humains ne sont-ils pas davantage attirés par une égalité semblable à celle des fourmis, des abeilles et des termites – leur reine exceptée ? Et, "roués pour le confort", ne seront-ils pas satisfaits d’une domestication de plus en plus stricte, génératrice d’un ordre social assurant la sécurité individuelle et collective ?
La France perd une usine par semaine, et celles créées ont de moins en moins de salariés, 49 en moyenne en 2014 contre 84 en 2012.
Si aujourd’hui les commentateurs admettent que la France est la grande perdante de l’industrie européenne depuis 1990, ils se gardent bien d’en détailler les causes.
Et parmi les causes principales il y a l’euro qui a permis à l’Allemagne d’utiliser le sous-développement de l’Europe de l’est pour ruiner les industries du continent. Aujourd’hui la stratégie allemande se retourne contre tous les Etats de la zone euro et particulièrement contre la France.
Pour reconstruire il nous faudra affronter cette question : comment en sommes-nous arrivés là ?
L'adoption prochaine d'une nouvelle motion par le Parti Socialiste sera-t-elle le Bade-Wurtemberg des socialistes français ?
Un panel d'invités aux opinions fort différentes débattent de l'histoire et de l'avenir de ce parti qui aura en grande partie façonné la vie politique française au XXe siècle.
Émission du Libre Journal d'Henry de Lesquen.
En quoi consiste la philosophie ? Quel(s) dessein(s) sert-elle ?
Alors que notre modernité technicienne semble avoir adopté l'utilitarisme comme seul critère de jugement, et alors que la production intellectuelle d'après-guerre avait évacué la notion de sujet, Paul Ricoeur nous ramène à l'essence de la philosophie, inlassable travail de la pensée qui cherche -et aime- la sagesse.
La France est aujourd'hui gouverné par une équipe sortant du Parti Socialiste. Mais de quel héritage politique parlons-nous ?
En se penchant sur l'histoire du mouvement socialiste (et en particulier sur l'oeuvre de Jules Guesde Essai de catéchisme socialiste), David Mascré s'emploie à comprendre quelles sont les grandes idées qui mènent l'idéologie socialiste.
C’est parce qu’il est un espace vital du "nous" dans le "Je", que Régis Debray réserve au sacré une place de choix. Nous avons besoin de sacré, qu’il soit religieux ou non, nous dit en substance Debray. On a tenté de créer, sans jamais y réussir, des consensus autour de principes sacrés tels les droits de l’homme, "religion de l’Occident contemporain", mais autour du sacré il existe une unanimité sans faille; car il est ce qui unit, interpelle et dure.
Car "le sacré précède le religieux et lui survira" relève Debray. Dans son livre Jeunesse du Sacré, il prend soin de dépouiller ce dernier de ses mystères pour le remettre sur terre. Et voilà que notre modernité hypertechnique redonne à cet "immémorial" une nouvelle jeunesse - quitte à le faire glisser de l’histoire à la nature.
Et si le XIXe siècle était la matrice de notre modernité ? Flaubert disait : "La Magie croit aux transformations immédiates par la vertu des formules, exactement comme le Socialisme".
Comme le montre Philippe Muray, c’est au XIXe siècle que se forme le socialoccultisme, ce mélange détonnant et inouï de socialisme et d’occultisme, et c’est le XXe siècle qui fait un triomphe éternel à cette idéologie, comme lors de la descente de Mitterrand, à peine élu, une rose au poing, dans la crypte du Panthéon.
L’occultisme, c’est le culte des morts ; le socialisme, qui se marie à cet occultisme, c’est la croyance à la possibilité de créer un ordre social parfait, surtout dans les seuls mots, ordre conforme à l’idéal de progrès et fondé sur le culte des grands ancêtres, c’est un prophétisme de pacotille annonçant le bonheur de tous, c’est une confiance excessive dans les vertus du Verbe, comme l’exprime si bien le slogan célèbre "changer la vie".
Emission "Les nouveaux chemins de la connaissance".
Prisonnier sans barreaux d'un univers infini, l'homme a perdu ses marques. Tel un condamné attendant son arrêt, il est dans le désarroi.
Pourtant ses compagnons, voués au même sort, se divertissent en cherchant dans le jeu une manière d'abolir le hasard et de rouvrir espace et temps perdu. Étrange contraste.
N'y aurait-il pas moyen de voir le dessous du jeu ? - Oui, répond Pascal, l'Écriture. Question alors d'herméneutique, car si la Nature est un "chiffre", l'Écriture en est un autre. Le grand livre des créatures, écrit de la main de Dieu, est-il plus lisible que la Bible inspirée par l'Éternel aux patriarches et aux prophètes ?
Disposés en miroirs, les deux livres s'entrexpriment et dénouent leurs énigmes respectives, comme si l'un était la clé de l'autre. Le palimpseste des deux graphies divines se retrouve dans le rapport entre les deux Testaments, le face-à-face des deux miroirs donnant lieu à une mise en abîme qui délivre le sens caché et en développe la puissance infinie.
Emission "Les nouveaux chemins de la connaissance".
Pour beaucoup, le néolibéralisme constitue le phénomème majeur de notre temps. C'est lui qui donnerait la clé de la crise économique et financière, des nouvelles formes de management, ou encore de la "privatisation du monde". Il est pourtant difficile d'y voir clair à travers cette notion. Le néolibéralisme, est-ce le "laisser-faire" ou bien l'avènement d'un Etat fort au service de la concurrence ? S'agit-il d'un modèle hyper-individualiste et libertaire, ou bien d'un nouveau conservatisme normalisateur ?
Pour s'y retrouver, Serge Audier nous propose une généalogie internationale des idées néolibérales depuis les années 1930, à travers ces moments que furent le Colloque Walter Lippmann (1938) et la société du Mont Pèlerin (1947). Il montre comment la crise du libéralisme, après le Krach de Wall Street, a entraîné des révisions et des réaffirmations doctrinales visant à sauver les idées libérales. Mais, loin de toute vision complotiste et linéaire, il soutient aussi que la redéfinition du libéralisme a fait l'objet de conflits féroces entre ceux que l'on appellera les "néolibéraux".
Sur cette base sont établies des distinctions historiques et conceptuelles entre des mouvements que l'on confond trop souvent : le conservatisme, le néo-conservatisme, le libertarisme et le néo-libéralisme.
Alors que la "droitisation" de l'Europe semble aujourd'hui en marche, une telle mise en perspective permet de mieux déchiffrer la crise de légitimité du capitalisme et les réponses politiques qui lui sont données.
Emission "Les nouveaux chemins de la connaissance".