De l'Ancien Régime des physiocrates aux Cent-Jours : l'émergence du capitalisme français (1774-1815). Avec Armel Campagne à Paris.


(0)
1090 Vues
0 commentaire
16.05.2015

L'Ancien Régime n'était guère capitaliste. Appropriation monarchico-féodale du (sur)labeur paysan, rapports de production non-déterminés "objectivement" et contraints structurellement ; rentes "démographiques" non-capitalistes, barrières internes, douanes intérieures, non-libéralisation commerciale, droits d'usages, communaux, marchés fragmentés, monopoles royaux, corporations, artisanat précapitaliste, "industries d'Ancien Régime" de luxe et/ou d’exportation… Autant d'indices d’une "synthèse sociale" (Sohn-Rethel) non-capitaliste.
La crise financière de l'Ancien Régime, néanmoins, conduit une "secte d’économistes" (Voltaire) s'intitulant physiocrates, régulièrement au pouvoir sous Louis XVI, à promouvoir l’importation du "modèle anglais" des rapports de production agro-commerciaux (capitalistes, en l'occurrence), avec au programme des enclosures massives, une concentration foncière au profit de "capitalistes agraires", l'abolition des droits d'usages paysans... ; ainsi que l'abolition des barrières internes, douanes intérieures, régulations commerciales (entraînant même, une fois appliquée, une "guerre des farines" en 1775 !), monopoles royaux, corporations... L'ensemble devant être imposé d'une main de fer sous l'égide d'un absolutisme royal devenu "despotisme éclairé".
La révolution française réalise, sous l'égide d'une centralisation étatique "absolutiste" enfin réalisée, une partie importante du programme "proto-capitaliste" des physiocrates (interdisant, de plus, grèves, syndicats et autres résistances), tandis que Napoléon "l'exporte" militairement dans l'Europe entière...
S'agit-il de l'émergence du capitalisme français proprement dit, ou plutôt du début d'un processus (incertain, violent, non-nécessaire) d'émergence du capitalisme français ?

Les primaires de l'élection présidentielle française 2017. Avec Alain Soral à L’Heure la plus sombre pour E&R.


(0)
1271 Vues
0 commentaire
30.01.2017

Pour ce 64ème numéro de "L'Heure la plus sombre", Vincent donne la parole à Xavier, de la revue Faits & Documents, avant de commenter l'actualité en compagnie d'Alain Soral.

0:00:00 : Introduction
0:01:10 : La destruction du PS pilotée depuis l’Élysée
0:04:45 : Le paradoxe Macron
0:09:00 : Henri de Castries, au centre des réseaux d’influence
0:13:00 : le "PénélopeGate" malgré la Téchouva de Fillon
0:16:15 : Macron, protégé par le Système
0:18:20 : Benoît Hamon et le revenu universel
0:20:00 : Mélenchon et Marine Le Pen
0:22:20 : La confirmation de Glucksmann
0:25:15 : François Hollande, un homme de la Quatrième République
0:26:30 : Les réseaux derrière Macron
0:27:50 : À quand le parti "progressiste" ?
0:29:15 : L’ascension des énarques de la promotion Senghor
0:32:00 : De la centralité de l’élection française
0:34:10 : Trump, Fillon, et la Chine
0:38:40 : Alain Soral nous rejoint !
0:41:20 : La communauté de lumière lâche ses soutiens grillés
0:43:40 : Hamon, que fait-il là ? Quel est son électorat ?
0:46:40 : Mélenchon, le seul candidat sérieux avec le FN
0:48:00 : Sur le revenu universel
0:50:20 : Fillon, gagne-petit
0:53:20 : Prendre la suite de Valls...
0:55:00 : L'antisémitisme selon Jakubowicz
0:56:00 : Forces et faiblesses de Mélenchon et du FN
1:04:00 : Les cartes sont rebattues
1:07:00 : Les traitements d'exception contre Marine
1:09:30 : Les élections, Internet et E&R

Une histoire du roman national. Avec Stéphane Blanchonnet au Cercle Jean-Baptiste Lynch à Bordeaux.


(0)
1182 Vues
0 commentaire
10.12.2016

Depuis 1793 et l'exécution du roi Louis XVI par la République, la France n'a plus de figure vivante pour incarner de façon évidente la continuité de l'histoire nationale.
Certains historiens ont remplacé le roi par un roman, glorieux hier et finalement repentant aujourd'hui.
C'est de cette substitution et de son évolution, mais aussi des récits qui l’ont précédée avant la Révolution que nous parle Stéphane Blanchonnet, agrégé de Lettres et président du Comité directeur de l'Action française.

Du gouvernement par les lois à la gouvernance par les nombres. Avec Alain Supiot au Collège de France.


(0)
1837 Vues
0 commentaire
2013

Le sentiment de "malaise dans la civilisation" n’est pas nouveau, mais il a retrouvé aujourd’hui en Europe une intensité sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale.
La saturation de l’espace public par des discours économiques et identitaires est le symptôme d’une crise dont les causes profondes sont institutionnelles. La Loi, la démocratie, l’État, et tous les cadres juridiques auxquels nous continuons de nous référer, sont bousculés par la résurgence du vieux rêve occidental d’une harmonie fondée sur le calcul.
Réactivé d’abord par le taylorisme et la planification soviétique, ce projet scientiste prend aujourd’hui la forme d’une gouvernance par les nombres, qui se déploie sous l’égide de la "globalisation". La raison du pouvoir n’est plus recherchée dans une instance souveraine transcendant la société, mais dans des normes inhérentes à son bon fonctionnement.
Prospère sur ces bases un nouvel idéal normatif, qui vise la réalisation efficace d’objectifs mesurables plutôt que l’obéissance à des lois justes. Porté par la révolution numérique, ce nouvel imaginaire institutionnel est celui d’une société où la loi cède la place au programme et la réglementation à la régulation.
Mais dès lors que leur sécurité n’est pas garantie par une loi s’appliquant également à tous, les hommes n’ont plus d’autre issue que de faire allégeance à plus fort qu’eux. Radicalisant l’aspiration à un pouvoir impersonnel, qui caractérisait déjà l’affirmation du règne de la loi, la gouvernance par les nombres donne ainsi paradoxalement le jour à un monde dominé par les liens d’allégeance.

Le Sang du Père : un meurtre au service du libéralisme. Avec Sylvain Durain et Charles Robin à Reims.


(0)
1213 Vues
0 commentaire
31.10.2015

Un sujet fondamental est ici abordé par le réalisateur Sylvain Durain et le professeur de philosophie Charles Robin : l'évolution et la mort de la figure du Père à travers les époques et sa destitution contemporaine.
Cette disparition peut se percevoir sur tous les plans, qu'ils soient historique, sociologique, philosophique, spirituel ou encore artistique.
Mais l'effacement de cette figure tutélaire, qui fait les affaires de la (dis)société libérale, aurait-elle été voulue et orchestrée ?

Léo Strauss (1899-1973). Avec Corine Pelluchon au Collège des Bernardins.


(0)
1713 Vues
0 commentaire
01.02.2017

Juif Allemand, Léo Strauss s'exile aux USA à la fin des années 30 et s'impose comme philosophe politique.
Grand lecteur des textes classiques, de Platon à Spinoza et Hobbes en passant par Maïmonide, il livre de précieuses analyses sur la généalogie du nihilisme.
Ses méditations sur les Lumières, la crise du rationalisme moderne, le rapport entre religion et politique, et le libéralisme sont peut-être inégalées au XXe siècle.

Héroisme et philosophie. Avec Yvan Blot à l'Association Dialogue Franco-Russe.


(0)
1309 Vues
0 commentaire
12.01.2016

Dans cette conférence, Yvan Blot traite des rapports de l’héroïsme et de la philosophie de quatre points de vues différents.

 1. Héroïsme et christianisme
Le christianisme est une religion héroïque. Le Christ est la figure héroïque par excellence puisqu’il donne sa vie pour sauver les autres hommes. Sa mère, la Vierge Marie, est héroïque pour avoir accepté le sacrifice de son fils. Beaucoup de saints sont en même temps des héros (mais tous ces héros ne sont pas des saints). Jeanne d’Arc est l’exemple français par excellence. Pour les philosophes existentiels chrétiens comme Pascal et Kierkegaard, le héros chrétien donne du sens à sa vie en se tournant vers l’immortalité. Saint Jean Climaque (VIIe siècle de notre ère) décrit le cheminement héroïque du chrétien qui se rapproche de Dieu. Dans son livre L’échelle sainte il décrit la montée de l’échelle qui mène à Dieu par la maitrise des instincts, des passions et de l’intellect. Il y a de l’héroïsme dans ce mysticisme.
 2. Anthropologie et personne héroïque
Elle est au centre d’une bonne partie de notre littérature et notamment dans les tragédies. Elle fait l’objet du célèbre livre de Carlisle Les Héros. L’anthropologie de Gehlen montre l’importance de la personnalité héroïque dans notre civilisation.
 3. Tradition et héroïsme
Les traditions cultivent l’héroïsme comme le montrent Hayek, Burke, Dumézil ou Ilyine. Les traditions contiennent une sagesse sélectionnée par l’histoire : les peuples qui honorent leurs héros survivent mieux aux épreuves.
 4. L’héroïsme et la philosophie de l’être.
Pour ses philosophes, l’authenticité est dans l’héroïsme : Nietzsche propose aux humains qui ont perdu Dieu un succédané sous la forme du Surhomme. Berdiaev voit l’étincelle divine dans l’homme dans sa capacité de création. Soloviev voit dans l’héroïsme la façon de cultiver le bien face à la tentation utilititariste (voir son livre sur La justification du Bien). Heidegger, comme Nietzsche, remonte à la Grèce antique qui a le culte des héros depuis Homère et les Tragiques. Il tire sa vision de l’homme de Sophocle dans Antigone : l’homme est l’être le plus dangereux qui s’aventure partout et qui emploie la violence, technique, pour s’affirmer dans l’histoire face à la justice cosmique. L’homme est le site de l’œuvre qui est risquée mais qui est le signe de sa part de divinité.

En ce sens, l’homme héroïque incarne la plénitude de l’être humain. Le refus de l’héroïsme est un refus d’assumer pleinement la condition humaine sur terre.

L'Église et le ralliement. Avec Philippe Prevost chez E&R à Nantes.


(0)
1200 Vues
0 commentaire
29.10.2016

Le lent et continu déclin de l’Église n’est pas la conséquence d’attaques extérieures contre lesquelles elle pourrait se défendre, comme elle l’a toujours fait. Le constat est bien plus grave : l’Église est rongée de l’intérieur et sa chute, commencée il y a plus d’un siècle, a été précipitée par trois causes que l’on peut identifier.
La "doctrine du ralliement" est née en 1892, lorsque Léon XIII demanda aux catholiques, qui dans leur grande majorité étaient monarchistes, de devenir républicains, pour des raisons électoralistes qu’il pensait favorables à l’institution. Mais l’enfer étant pavé de bonnes intentions, cette politique aboutit à la loi de 1905 séparant l’Église et l’État avec les suites que l’on connaît. Car la République n’était pas neutre, elle était laïque – on pourrait dire laïciste –, naturaliste, maçonnique et anti-catholique.
Pour des raisons similaires, le pape Pie XI condamna l’Action française en 1926. Cette condamnation d’un mouvement fédérant de nombreux catholiques préoccupés par les questions politiques permit l’essor de l’Action catholique, ensemble de mouvements créés par l’Église en direction de diverses catégories de la société – la JOC, Jeunesse ouvrière chrétienne, en est un des exemples les plus connus –, portés principalement par des laïcs et s’orientant rapidement à gauche de l’échiquier politique.
Le concile Vatican II acheva le déclin de l’Église. Convoqué entre 1962 et 1965 par le pape Jean XXIII dans le but affiché de procéder à son aggiornamento – littéralement sa mise à jour –, il consomma en réalité sa soumission aux vainqueurs idéologiques de la guerre, c’est-à-dire aux hérésies apparues entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle : modernisme, américanisme, œcuménisme.
Ce sont ces trois phases – et les liens qui les unissent – qu’analyse ici Philippe Prevost pour nous faire comprendre quel mal décime l’Église. Car ce n’est pas en épousant toujours plus le siècle, comme certains le préconisent, qu’elle se relèvera : elle doit au contraire s’élever au-dessus de lui, au risque de mourir.

L'homme en question. Avec Raymond Abellio sur France 3.


(0)
1426 Vues
0 commentaire
13.02.1977

Après un autoportrait lors duquel Raymond Abellio tente de faire comprendre sa pensée, s'ensuit un débat qui le confronte à Jacques Lacarrière, François Dagognet, Marie-Thérèse De Brosses et Antoine Faivre.
Au fil des questions qui lui sont posées, Raymond Abellio aborde son passé marxiste, sa jeunesse mystique et son passage de la science à la gnose. Il explicite les fondements théoriques de la "structure absolue" et relate sa "seconde naissance" après sa rencontre avec son maître spirituel Pierre de Combas.
Il aborde enfin le problème de l'enseignement de la philosophie, la tradition ésotérique et la Cabbale, le Yi King, la pensée de Mao Tse Toung et la puissance de conversion du marxisme chinois.
Une pensée complexe pour un penseur qui ne l'est pas moins !

Le jeu de l'antagonisme mondial, ou l'agonie de la puissance. Avec Jean Baudrillard au Círculo de Bellas Artes de Madrid.


(0)
1776 Vues
0 commentaire
2005

Existe-t-il encore quelque chose comme le Capital, et, si crise il y a, quelle est l'essence de cette crise ? Y a-t-il encore de l'exploitation ? Peut-on encore parler d'aliénation ? Sommes-nous devenus les otages (non plus les esclaves, mais les otages) d'un marché mondial, sous le signe définitif de la mondialisation ? Mais peut-on encore parler de "marché" ? Et le capitalisme n'est-il pas arrivé au point de détruire ses propres conditions d'existence ?
Le problème est celui de l'échange généralisé, dont le marché serait le lieu à la fois idéal et stratégique. C'est peut-être d'ailleurs la destination fatale du capital que d'aller au terme de l'échange - vers une consommation totale de la réalité.
Le Système, parvenu à son point de réalisation intégrale, d'accomplissement définitif, puisque nulle négativité ne peut désormais le mettre en échec, est incapable désormais de se dépasser "vers le haut" (Aufhebung), et il entame un processus d'annulation de lui-même (Aufhebung encore, mais dans le sens de dissolution).

La laïcité est-elle un rempart au fanatisme ? Avec Jean-Paul Brighelli au Lazaret Culture Club à Ajaccio.


(0)
1098 Vues
0 commentaire
19.02.2016

Les récents attentats du mois de janvier 2015 ont donné aux vrais partisans d'une laïcité sans concession l'espoir vite déçu que le gouvernement avait enfin pris au sérieux les avertissements circonstanciés qui depuis quinze ans nous prévenaient de la radicalisation des jeunes.
Nous avons laissé filer la laïcité, sous prétexte de nous adapter aux "nouveaux publics", nous avons abandonné la culture aux confessions de toutes origines sous prétexte d'œcuménisme, et pour respecter le "droit à l'expression" et nous avons laissé la place à des fanatiques en puissance.
C'est cet émiettement de la laïcité qu'analyse Jean-Paul Brighelli.

Grandeur et misère de l’État social. Avec Alain Supiot au Collège de France.


(0)
1400 Vues
0 commentaire
29.11.2012

L'histoire juridique de l'édification de l'Etat social donne une idée de sa grandeur. Mais ce souverain débonnaire, tolérant la contestation et répondant du bien-être de ses sujets, semble aujourd'hui frappé de misère. Exposé par l'ouverture de ses frontières commerciales à des risques financiers systémiques, il voit ses ressources s'effriter et ses charges augmenter.
D'inquiétants docteurs se pressent à son chevet. Certains lui prescrivent saignée sur saignée, tandis que d'autres dressent déjà son acte de décès.
Plutôt que de cette médecine létale, c'est d'un diagnostic précis de l'Etat social dont nous avons besoin.