L'archipel français, naissance d'une nation multiple et divisée. Avec Jérôme Fourquet à la Fondation Jean Jaurès.


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11.03.2019

En quelques décennies, tout a changé : la France d'autrefois et sa matrice catho-républicaine s'est complètement disloquée. C'est un archipel d'îles s'ignorant les unes les autres qui se dessine sous nos yeux.
Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion et stratégies d'entreprise de l'Ifop, envisage d'abord les conséquences culturelles et morales de cette érosion, et il remarque notamment combien notre relation au corps a changé (le développement de certaines pratiques comme le tatouage et l'incinération en témoigne) ainsi que notre rapport à l'animalité – le veganisme et la vogue des théories antispécistes en donnent la mesure.
Mais, plus spectaculaire encore, l'effacement progressif de l'ancienne France sous la pression de la France nouvelle induit un effet d' "archipelisation" de la société tout entière : sécession des élites, autonomisation des catégories populaires, formation d'un réduit catholique, instauration d'une société multiculturelle de fait, dislocation des références culturelles communes.
Où allons-nous, dans tout cela ?

Une rencontre animée par Jérémie Peltier.

Affects et croyances : finance, économie, politique. Avec Frédéric Lordon et André Orlean pour Citéphilo à Amiens.


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07.11.2017

Que la politique soit en proie aux "passions", tout le monde l'accordera. Autrement malaisé serait de faire entendre qu'elle ne connaît que cela, que les affects sont son étoffe même. La politique n'est-elle pas aussi affaire d'idées et d'arguments, protestera-t-on, et les "passions" que distorsion de cet idéal d'une politique discursive rationnelle ?
Spinoza bouscule ces fausses évidences. En soustrayant la catégorie d' "affect" à ses usages de sens commun – les "émotions" – il en fait le concept plus général de l'effet que les hommes produisent les uns sur les autres : ils s'affectent mutuellement. Il n'y a alors plus aucune contradiction entre les "idées" et les affects. On émet bien des idées pour faire quelque chose à quelqu'un – pour l'affecter. Et, réciproquement, les idées, spécialement les idées politiques, ne nous font quelque chose que si elles sont accompagnées d'affects. Autrement, elles nous laissent indifférents.
La politique, idées comprises, n'est-elle pas un grand jeu d'affects collectifs ?

Sociologie et nature humaine. Avec Laurent Cordonier pour La Tronche en Biais.


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13.02.2019

L'humain est une chose compliquée à étudier. Il existe de multiples outils, diverses disciplines. Elles ne s'opposent pas les unes aux autres mais se complètent, et des sciences cognitives à la sociologie on peut aborder la condition humaine en tenant compte de toutes les strates d'explications que fournissent ces disciplines.
Pour une plus grande interdisciplinarité, il faut apprendre à regarder l'humain comme un animal dans un milieu naturel, et comme le produit d'une société dont il est en même temps l'artisan. Laurent Cordonier est sociologue, il est l'auteur de La nature du social qui traite de ce sujet, et nous éclaire ici sur ce que son approche peut apporter à notre effort collectif pour mieux nous comprendre.

Foucault, Bourdieu et la question néo-libérale. Avec Christian Laval pour Citéphilo à Lille.


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22.11.2018

Deux des intellectuels français parmi les plus importants de la seconde moitié du 20e siècle, Pierre Bourdieu et Michel Foucault, ont choisi de caractériser – le premier à la fin des années 1990, le second dans les années 1970 – le moment historique qu'ils traversaient par un même concept : "néolibéralisme".
Pour autant, s'ils se sont parfois croisés, leurs parcours théoriques autant que leurs styles de recherche se sont révélés très différents et, surtout, ils ont l'un et l'autre laissé inachevés leurs travaux sur cette question.
En quoi Foucault et Bourdieu éclairent-ils le projet néolibéral ? En quoi leurs analyses nous aident-elles à comprendre les nouvelles modalités de l'exercice du pouvoir et à poser une des questions centrales du XXIe siècle : quelles nouveautés faut-il inventer pour contrarier une idéologie aussi funeste ?

Immigration et racisme : notes de lecture, par Michel Drac.


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2017

Michel Drac, analyste politique et prospectiviste bien connu, étudie ici la question raciale et les dynamiques migratoires. Un accent particulier est porté sur la compréhension des origines et de la réalité du racisme anti-blanc.
Ce travail est mené par la lecture de plusieurs livres dont les contenus sont ici exposés clairement.

Mondialisme et contre-culture. Avec Olivier Piacentini au Cercle Aristote.


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01.04.2019

Depuis le funeste 11 septembre, l'Occident est entré dans une spirale infernale. Dix ans auparavant, il triomphait pourtant du communisme. Comment avons-nous pu passer si vite du triomphalisme à l'angoisse de l'avenir ?
C'est en retraçant les choix politiques qui ont été fait dès après la Seconde Guerre mondiale qu'Olivier Piacentini nous permet de comprendre la trajectoire du déclin que notre civilisation a empruntée, du keynésianisme jusqu'à la tribalisation de nos sociétés.
Alors qu'elle se trouve aujourd'hui à bout de souffle, notre civilisation saura-t-elle trouver les ressources pour survivre et prospérer à nouveau dans un monde plus hostile et périlleux que jamais ?

La mécanique des passions. Avec Alain Ehrenberg à la Librairie Mollat.


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03.12.2018

De nouvelles sciences du comportement humain ne cessent de prendre de l'ampleur et de susciter l'engouement depuis le début des années 1990 : il s'agit des neurosciences cognitives. Leur ambition est de faire de l'exploration du cerveau le moyen de traiter les pathologies mentales (comme la dépression ou la schizophrénie) mais aussi de nombreux problèmes sociaux et éducatifs, comme l'apprentissage ou la maîtrise de ses émotions.
Ces sciences sont-elles devenues le baromètre de nos conduites et de nos vies, prenant la place autrefois occupée par la psychanalyse ? L'homme "neuronal" est-il en passe de remplacer l'homme "social" ?
Alain Ehrenberg montre que l'autorité morale acquise par les neurosciences cognitives tient autant à leurs résultats scientifiques ou médicaux qu'à leur inscription dans un idéal social majeur : celui d'un individu capable de convertir ses handicaps en atouts en exploitant son "potentiel caché". Elles sont la chambre d'écho de nos idéaux d'autonomie.

La nouvelle lutte des classes. Avec Yvan Blot à l'Association Dialogue Franco-Russe.


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2018

Le paysage politique est bouleversé depuis une vingtaine d'années mais les politiciens n'ont en général pas compris ce qui se passe : l'ancienne lutte des classes, patrons contre ouvriers, a pratiquement disparu mais une nouvelle lutte des classes est apparue selon de nouveaux clivages où la dimension culturelle l'emporte sur l'économique. Car les trois maux qui affectent la grande majorité de la population sont, aujourd'hui, l'immigration de masse, l'insécurité et la relégation.
Entre la France des parasites et celle qui travaille, il y a une incompréhension croissante. Ceux qui souffrent s'abstiennent ou votent pour les partis populistes. Au contraire, ceux qui profitent des avantages de la mondialisation ont un mépris croissant à l'égard de la France périphérique (Christophe Guilluy) qu'elle juge xénophobe, raciste, inculte et repliée sur un passé mythifié.
La clé pour comprendre la nouvelle sociologie politique est donc celle de la souffrance : ceux qui ne souffrent pas ne comprennent pas et jugent ceux qui souffrent en les condamnant moralement. Cette situation nous prépare de grands bouleversements politiques devant lesquelles les élites restent aveugles...
La parole du peuple sera-t-elle entendue ? Les politiques courageuses qui doivent être mises en oeuvre seront-elles entreprises ?