On annonce souvent son éclatement, ses transformations, voire sa disparition et pourtant la famille est toujours là. Comment expliquer la persistance de cette réalité sociale ?
Raymond Debord déboulonne les idées reçues sur les évolutions de la famille et des politiques familiales. De la Troisième République à nos jours, il montre comment la vision nataliste au service de la Nation a fait place à l'individualisme accompagnant l'avènement du néolibéralisme.
Avec les débats sur la PMA, la GPA et les nouvelles formes de parentalités, la famille demeure plus que jamais un sujet de vives polémiques. Dépassant le clivage traditionnel entre la gauche et la droite, Raymond Debord montre que la réelle opposition et les véritables enjeux sur la question familiale se situent entre d'une part les pratiques et les attentes populaires et d'autre part une vision de la famille promue par les classes dominantes.
Né en 1863, Werner Sombart a produit une œuvre considérable. En 1896, il est l'auteur d'un best-seller qui popularise la pensée de Marx dans la sphère germanique : Socialisme et mouvement social. En 1902, son maître-livre, Le Capitalisme moderne, introduit le terme de "capitalisme" dans le monde universitaire. D'autres ouvrages, dont Le Bourgeois et Les Juifs et la vie économique, compléteront l'une des analyses les plus riches et les plus profondes du capitalisme. Durant le premier tiers du XXe siècle, Sombart est aussi l'un des pères fondateurs de la sociologie, au même titre que Max Weber, Georg Simmel et Ferdinand Tönnies.
Cependant, son œuvre reste sujette à controverse. A-t-il écrit un ouvrage antisémite avec Les Juifs et la vie économique ? Et ses ouvrages plus tardifs, dont Le Socialisme allemand, le rapprochent-ils du national-socialisme ?
Loin des accusations gratuites, Guillaume Travers nous présente Werner Sombart pour ce qu'il fut : un des auteurs majeurs de la Révolution conservatrice en Allemagne, le penseur d'une authentique troisième voie, entre capitalisme et socialisme marxiste.
Auteur de plus d'une trentaine d'ouvrages portant principalement sur le statut d'artiste et la notion d'auteur, l'art contemporain et le rapport aux valeurs, la sociologue Nathalie Heinich revient sur la problématique des valeurs engagées dans la réception des œuvres d'art, réception généralement conditionnée par le travail des critiques.
Quelles sont les valeurs engagées dans ce processus ? Existe-t-il une tension entre la question du prix et celle de la valeur, dans le domaine de l'art (contemporain) ? La valeur esthétique est-t-elle prédominente dans le jugement rendu par les critiques ? Finalement : l'admiration ou le rejet des oeuvres d'art peuvent-ils s'expliquer ?
Selon Nathalie Heinich, les réponses sont à chercher dans l'activité artistique elle-même, de la création à la réception, en passant par la circulation, des œuvres d'art.
De nombreux chercheurs ont récemment interrogé à nouveaux frais le concept de "capitalisme" en se penchant notamment sur les "formes de vie" qui se cachent derrière un concept probablement trop large, et trop souvent polémique, pour qualifier adéquatement les évolutions récentes de nos sociétés.
Pour ce faire, Stéphane Haber déploie avec habileté les meilleures ressources de la philosophie, alliant une compréhension fine et critique des auteurs qui les ont précédés à une ouverture sur les implications contemporaines des théories évoquées, notamment grâce à des emprunts bienvenus aux sciences humaines et sociales.
L'idée n'est autre que de considérer adéquatement l'objet dont il est question, à savoir le capitalisme et son caractère protéiforme, ce afin de réarmer notre arsenal conceptuel encore en développement.
Pilier de la grande sociologie allemande avec Max Weber, Ferdinand Tönnies et Georg Simmel, Werner Sombart mértie d'être (re)découvert. Et s'il est relativement oublié aujourd'hui, ses contributions à l'histoire de la sociologie, de l'économie et de la pensée politique n'en sont pas moins considérables.
Contrairement à ce que l'on croit habituellement, c'est Werner Sombart lui-même qui donna au terme "capitalisme" la popularité qu'on lui connaît de nos jours, l'analysant pourtant différemment que Karl Marx. Par sa recherche d'une troisième voie, entre le capitalisme et le marxisme, permettant de sortir de "l'ère économique", Werner Sombart compte également parmi les grandes figures de la Révolution conservatrice allemande.
- 0'00'00 : Introduction
- 0'05'16 : La vie de Werner Sombart et la genèse de sa pensée
- 0'11'00 : La Methodenstreit
- 0'29'47 : Le capitalisme et l'influence de Karl Marx
- 0'43'50 : Le bourgeois
- 0'56'00 : Les origines religieuses du capitalisme
- 1'12'50 : Dépasser le capitalisme ?
- 1'19'00 : Héros et Marchands
- 1'27'47 : Le socialisme allemand et Vom Menschen
- 1'41'35 : La postérité de Werner Sombart
Née à Marseille en 1955, Nathalie Heinich est sociologue et directeur de recherche au CNRS. Titulaire d'un doctorat de l'EHESS consacré à l'histoire sociale de la notion d'artiste (1981), elle s'est spécialisée dans la sociologie des professions artistiques et des pratiques culturelles tout en développant une réflexion sur les crises d'identité, l'épistémologie des sciences sociales et la sociologie des valeurs qu'elle a fait connâitre au travers de la publication d'une trentaine d'ouvrages et de nombreux articles dans des revues scientifiques ou culturelles.
Cette vie de recherche se trouve résumée dans son récent ouvrage Des valeurs. Aux fondements de nos jugements et de nos opinions dont elle nous entretient ici.
Une conférence animée par Sylviane Dupuis.
Les nouvelles thématiques de lutte contre le racisme renouvellent l'approche du concept de race. On a ainsi pu parler d'un racialisme antiraciste. Ce renouvellement, et le nouveau vocabulaire qui l'accompagne, est à l'origine de nombreuses polémiques dont il conviendra d'examiner quelques-uns des enjeux.
Nous verrons notamment que dans sa volonté de disqualifier l'antiracisme "moral" pour lui opposer un antiracisme "politique", il prend le risque d'essentialiser des catégories que la démarche antiraciste est supposée déconstruire. Mais il manifeste également une précieuse façon de donner à entendre la parole des victimes, et il oblige à un effort définitionnel du concept de racisme.
Aussi, à condition d'éviter les impasses d'une stricte épistémologie du point de vue, peut-il servir à dégager les invariants du racisme et, corrélativement, à fournir les moyens théoriques de refuser la concurrence victimaire.
S'appuyant sur l'étude des structures familiales, le démographe Emmanuel Todd développe la thèse selon laquelle ces structures sont un déterminant essentiel des systèmes religieux ou politiques.
Il intervient régulièrement dans les débats qui agitent la vie politique française pour dénoncer le fossé qui sépare désormais les élites "post-démocratiques" des classes moyennes et populaires, préconisant le protectionnisme pour combattre la montée des inégalités et la pression que la mondialisation exerce sur les économies européennes.