La crise de la modernité selon Michel Freitag. Avec Eric Martin au Cégep Saint-Jean-sur-Richelieu.


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04.06.2024

Le sociologue et philosophe québécois Michel Freitag distingue, au sein de sa "sociologie dialectique", trois modes formels de reproduction : le "culturel-symbolique", le "politico-institutionnel" et le "décisionnel-opérationnel". La modernité, qui correspond au second de ces modes, est aujourd'hui en crise alors qu'il est acculé par le nouveau mode de reproduction cybernétique propre à la post-modernité.
Comment devons-nous comprendre cette évolution de la société prise comme totalité à la fois réelle et subjective ?

Les lois universelles de l'humanité. Avec Bernard Lahire sur Elucid.


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04.2025

Directeur de recherche CNRS à l'École normale supérieure de Lyon, Bernard Lahire a publié une vingtaine d'ouvrages, parmi lesquels Les Structures fondamentales des sociétés humaines (La Découverte, 2023) et Vers une science sociale du vivant (La Découverte, 2025).
L'homme est une espèce sociale, culturelle, et historique, mais il n'est pas moins déterminé que les animaux, et Bernard Lahire nous permet de saisir à quel point notre biologie détermine nos comportements sociaux.
Comprendre nos déterminismes et leurs effets sociaux est indispensable pour comprendre le monde, et l'orienter vers plus de justice.

 - 0'00'00 : Zapping
 - 0'01'25 : Pourquoi chercher des lois générales ?
 - 0'04'06 : Les angles morts de la sociologie
 - 0'16'07 : Le rejet du déterminisme
 - 0'22'04 : L'erreur de la dichotomie nature/culture
 - 0'34'23 : Les comparaisons inter-sociétés et inter-espèces
 - 0'54'42 : La notion de nature humaine
 - 1'03'30 : Un fondement des sociétés humaines : l'altricialité secondaire
 - 1'12'42 : La domination et le magico-religieux
 - 1'27'09 : L'opposition "eux" contre "nous"
 - 1'35'59 : Comment transformer le monde ?
 - 1'39'57 : Question finale

Un entretien mené par Carla Costantini.

Les 17 lois de l'humanité. Avec Bernard Lahire pour le Groupe de Recherche pour l'Éducation et la Prospective à Toulouse.


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31.01.2025

Le sociologue Bernard Lahire propose de mettre en évidence un certain nombre de lois qui président au fonctionnement des sociétés humaines. Sa démarche scientifique à la recherche de régularités cherche à faire la synthèse de 150 ans de résultats en sciences humaines en adoptant une approche résolument interdisciplinaire.
Un tel travail implique de se tourner également vers les sciences dites naturelles, de mener des comparaisons entre les sociétés humaines, mais aussi avec celles formées par les autres espèces animales, voire végétales et même bactériennes.
En effet, contrairement à une idée reçue bien tenace, l'organisation sociale n'est pas le propre des humains. L'interdépendance, qui implique à la fois coopération et concurrence, caractérise en effet l'ensemble du vivant et il importe de resituer les humains parmi les autres espèces pour saisir les contraintes particulières qui les caractérisent.
Il énonce et explicite ainsi successivement pas moins de :
 - cinq grands faits caractérisant les sociétés humaines (altricialité secondaire, séparation des sexes, grande longévité, socialité, historicité)
 - dix grandes lignes de force autour desquelles gravitent leurs différentes formes (modes de production, rapports de parenté, transmission culturelle, production d'artefacts, expressivité symbolique, etc.)
 - dix-sept grandes lois (tendances à la conservation-reproduction-extension, tendances à l'accroissement démographique et différenciation, prévalence de l'antérieur sur le postérieur, imitation, lutte entre groupes, etc.)
Sa thèse centrale est "qu'une grande partie de la structure et du développement des sociétés humaines ne peut se comprendre qu'à partir du mode de reproduction (au double sens de reproduction biologique et culturel) et de développement ontogénétique de l'espèce, et notamment de la situation d'altricialité secondaire propre à l'espèce humaine (lente croissance extra-utérine du bébé humain entraînant une très longue période de dépendance) prolongée par une altricialité tertiaire (voire d'altricialité permanente, renvoyant à des capacités d'apprentissage tout au long de la vie et à la dépendance permanente à l'égard des autres membres du groupe social et de sa culture accumulée), conjuguée avec une série d'autres propriétés partagées par de nombreux autres mammifères ou, au contraire, très spécifiques (vie terrestre, mobilité, bipédie et libération des mains, pouces opposables, plasticité cérébrale, partition des sexes et reproduction sexuée sans période de rut, viviparité, grossesse longue, uniparité, longévité, symétrie bilatérale, capacités langagières-symboliques et artefactuelles, cumulativité culturelle).

Comprendre les électeurs du Rassemblement National. Avec Félicien Faury pour le podcast Sismique.


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26.06.2024

Quelles sont les causes profondes du vote RN et d'extrême droite en général ? Qui sont les électeurs, quelles sont leurs motivations, leurs peurs, leurs attentes ?
Le sociologue et politiste Félicien Faury travaille sur l'extrême droite. Il est l'auteur de Des électeurs ordinaires. Enquête sur la normalisation de l'extrême droite, un ouvrage basé sur une enquête de terrain de six ans, qui analyse l'implantation électorale et partisane du Front national, puis du Rassemblement national, dans un territoire du sud-est de la France.

 - 0'00'00 : Réflexion sur la montée de l'extrême droite
 - 0'13'08 : Méthode d'enquête terrain et représentativité
 - 0'19'45 : Impact des transformations économiques sur le vote RN
 - 0'34'49 : Causes sociales et processus de racialisation
 - 0'40'42 : Vote RN comme instrument d'intégration
 - 0'45'24 : Menace sur la norme et le mode de vie
 - 0'49'21 : Inégalités sociales et territoriales en PACA
 - 0'54'08 : Politisation de l'immigration vs inégalités économiques
 - 0'55'18 : Hiérarchisation des Français et question d'identité
 - 0'59'49 : La préférence nationale et l'immigration
 - 1'05'25 : La vision des problèmes de la société par le RN
 - 1'11'55 : L'islamophobie et la stratégie du RN
 - 1'17'47 : Les perceptions concrètes du discours politique
 - 1'27'26 : Le pouvoir des médias et des électeurs
 - 1'36'20 : L'implantation locale et la solidification de l'électorat
 - 1'42'56 : Les réactions face aux discours de disqualification
 - 1'47'19 : Compétence versus amateurisme: un argument clivant

La France disloquée : un fantasme de droite ? Avec Jérôme Fourquet et François Bégaudeau sur Quartier Général.


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19.12.2024

Directeur du département Opinion à l'IFOP et analyste politique, Jérôme Fourquet est l'auteur depuis 2019 de plusieurs essais parus qui ont fait date, parmi lesquels L'Archipel français, et Métamorphoses françaises. Ses analyses ont également inspiré la série La Fièvre, récent succès d'audience sur Canal+.
Le stade ultime de la déchristianisation a-t-il produit une France totalement disloquée, "archipelisée", selon le fameux concept de Fourquet ? Qu'est-ce qui nous unit encore ? Vivons-nous au contraire un retour de flammes réactionnaire ? La France est-elle en pleine droitisation ?
Autant de questions qui sont abordées au cours d'une discussion vive et passionnée avec François Bégaudeau.

Émission "L'Explication", animée par Aude Lancelin.

La psychanalyse après son naufrage réactionnaire. Avec Frédéric Lordon et Sandra Lucbert pour Le Média.


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02.2025

Si la psychanalyse s'est invisibilisée dans le champ des sciences sociales au cours des dernières décennies alors qu'elle avait offert des outils de compréhension importants jusque dans les années 1970 et si, depuis, de multiples dérives réactionnaires l'ont largement discréditée, c'est, écrivent Frédéric Lordon et Sandra Lucbert, parce qu' "elle a seulement fait la théorie psychique d'un lieu et d'un temps" tout en se prétendant catégoriquement "science générale". Ce "général", soulignent-ils, "transpirait l'Occident patriarcal"...
Pour autant, l'engagement des forces pulsionnelles de la psyché dans les rapports sociaux demeure un élément structurant de la politique ; la compréhension du régime capitaliste, y compris et surtout des dynamiques néofascistes actuelles, ne saurait en faire l'économie.
Auteurs d'un livre ambitieux intitulé Pulsion. Capitalisme, fascisme et pulsionnalité, Frédéric Lordon et Sandra Lucbert reviennent sur les raisons pour lesquelles ils ont entrepris de "reprendre tout l'appareil conceptuel" de la psychanalyse "pour le brancher sur la variabilité des mondes collectifs" et en faire à nouveau un instrument de compréhension opératoire.

Émission "On s'autorise à penser", animée par Julien Théry.

Le 8 octobre, généalogie d'une haine vertueuse. Avec Eva Illouz au Musée d'art et d'histoire du Judaïsme.


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22.01.2025

Née à Fès en 1961, au sein d'une famille qui quitta le Maroc pour la France durant son enfance, Eva Illouz est aujourd'hui sociologue et directrice d'études à l'EHESS, après avoir enseigné notamment à l'université hébraïque de Jérusalem et à Princeton.
Chercheuse reconnue pour ses travaux sur les émotions et la condition amoureuse, ses livres sont traduits dans une vingtaine de langues. Engagée à gauche en Israël, où elle a longtemps vécu et où elle garde des attaches profondes, elle constate avec effroi la faillite de la gauche française à nommer et à dénoncer les massacres du 7 octobre, et en analyse les causes et les effets.
Quand les Lumières et leurs vertus ont été rejetées, l'antisionisme devient la seule vertu capable de rassembler ceux qui ont tout déconstruit.

Un entretien mené par Stéphane Bou.

La fabrique des derniers hommes. Avec Aurélien Berlan sur France Culture.


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29.03.2014

Curieuse époque que la nôtre, où le "progrès" – la transformation des conditions de vie liée aux applications sociales de la science – n'a jamais été aussi rapide, mais où seuls quelques idéologues croient encore que nos enfants auront une vie meilleure. Car les crises économiques, sociales et écologiques s'accumulent sans fin. Ce paradoxe s'éclaire si l'on revient à l'aube de notre temps, à l'époque où le capitalisme industriel, l'État bureaucratique et la science organisée se sont brutalement mis en place, et aux diagnostics historiques de ceux qui ont cherché à en saisir les implications pour la vie humaine.
Max Weber, Georg Simmel et Ferdinand Tönnies ont identifié avec une lucidité implacable les pathologies constitutives de notre époque : la marchandisation générale, l'érosion du lien social, la perte de sens et de liberté liés à l'emprise des organisations bureaucratiques. Tout l'intérêt de leur sociologie est d'analyser ces évolutions en se demandant, concrètement, quel monde elles créent et quels types d'être humain elles engendrent. Ce faisant, ils mettent en évidence des aspects de la modernité capitaliste en général négligés, car trop intimement liés à ce qu'elle a fait de nous.
Grâce à ce détour, on pourra se défaire des illusions véhiculées par ceux qui continuent de prôner, malgré tout, les vertus de la croissance et du développement industriel, ou qui annoncent que nous serions enfin sur le point d'accéder à la "société postindustrielle". Telle est la condition pour être à la hauteur des tâches qui incombent aujourd'hui à celles et à ceux qui n'ont pas renoncé à l'idée d'émancipation.