Au lendemain de l'élection présidentielle de 2017, le politologue et spécialiste des études d'opinion Jérôme Sainte-Marie avait expliqué que le clivage droite-gauche s'estompait au profit d'un affrontement entre "libéralisme élitaire" et "souverainisme populaire" dont les Français avait de plus en plus nettement conscience et qui pourrait conduire à de très fortes tensions si un programme ultralibéral était appliqué.
Alors que les Gilets Jaunes semblent lui donner raison, que peut-on attendre comme réaction de la part du "bloc bourgeois" derrière Macron ?
Historien, démographe, anthropologue, Emmanuel Todd est aussi un polémiste qui ferraille tout le temps et avec tous, et tente, depuis plus de 40 ans, de comprendre la finalité de notre humanité en tirant le portrait de nos sociétés. A bout portant.
Émission "A voix nue", animée par Sébastien Petitot.
Le journaliste et rédacteur en chef du magazine Éléments François Bousquet vient nous dresser le portrait d'un intellectuel atypique et finalement peu connu dans nos contrées, en l’occurrence Thorstein Veblen (1857-1929). Économiste et sociologue américain, il a fait de l'ostentation le prisme de son analyse sociale.
Le prétexte à cette "redécouverte" (Guillaume Faye en son temps en avait fait déjà une présentation précieuse) est la publication aux éditions Pierre-Guillaume de Roux de Théorie de l'entreprise d'affaire, d'ailleurs préfacé par François Bousquet.
Émission de "La méridienne", animée par Pascal Lassalle.
Du côté des élèves : absentéisme chronique, incivilités, violences, désintérêt, communautarisme. Du côté des institutions : capitulations hiérarchiques, aveuglement idéologique, consignes de notation scandaleuses au baccalauréat.
Anne-Sophie Nogaret, enseignante, nous raconte l'effondrement récent du niveau de l'enseignement secondaire, résultat d'une politique éducative impulsée par Pierre Bourdieu.
Convaincus que l'autorité est une oppression et que la bienveillance, même si elle ne sert qu'à dissimuler la lâcheté, pourra leur éviter d'affronter une réalité dérangeante, les professeurs sont les victimes d'un système qu'ils font tout pour sauver.
Mais aujourd'hui, la cote d'alerte est dépassée et un seul terme résume ce qui est en train de se passer : un gigantesque naufrage.
Qu'est-ce que les neurosciences ? Que nous apprennent-elles ? Pour parler des neurosciences cognitives, il faut d'abord les définir. Il s'agit de l'association des sciences du cerveau et de la psychologie avec comme but de faire le lien entre le cerveau et le comportement. Elles sont aujourd'hui très à la mode, plus que d'autres sciences qui touchent aux mêmes questions, comme la psychanalyse.
On peut même dire que les neurosciences bénéficient de l'engouement dont bénéficiait la psychanalyse il y a 30 ans. Ce déplacement de l'intérêt peut venir d'un changement dans la manière de vivre dans la société. Mais après un affrontement entre les tenants des deux sciences, on voit aujourd'hui des alliances se nouer.
Le sociologue Alain Ehrenberg, dans son dernier ouvrage La mécanique des passions : cerveau, comportement, société, essaie de dépasser le clivage entre sciences dures de la médecine sur le cerveau et travaux sociologiques, souvent taxés de non-scientifiques. Il veut montrer qu'il y a des connexions inaperçues entre des conceptions spécialisées et des représentations collectives, des idéaux sociaux. Car pour que la nature fonctionne, il faut des conventions, c’est-à-dire de la vie sociale...
Émission "Décryptage", animée par Thibault Lecoq.
L'approche critique n'a pas toujours bonne presse et les lieux du culte sociologique se prêtent parfois à son encontre au jeu des anathèmes et des excommunications. Ce qui la rend la plus dérangeante, c'est certainement son inscription dans une culture du dévoilement, de la résistance et du changement social. Cette solidarité de principe avec le progrès social entendu comme une lutte contre les dominations visant l'émancipation se couple par ailleurs à d'autres formes d'exigence, notamment celle de démystifier le principe de neutralité axiologique.
La nécessité de la critique se fonde également sur un principe empirico-théorique tenant le chercheur à égale distance des affres de l'empirisme sans concept et du théoricisme qui fait l'économie de l'administration de la preuve.
C'est aussi celle du refus de l'hyperspécialisation et de la lutte contre la dispersion des sciences sociales et humaines.
Entre nécessités et vertus de la critique, Nathalie Heinich et Luc Boltanski discutent quelques aspects parmi les plus importants de la sociologie contemporaine.
Omniprésente, l'obsession pour le "vivre-ensemble" n'exprime plus qu'une inconsistance intellectuelle et politique lénifiante.
Au travers d'exemples récents tirés des champs philosophique, sociologique, historique et littéraire, l'essayiste Paul-François Paoli nous montre comment cette idéologie implose en faisant la promotion de la censure et niant la liberté d'expression, condition nécessaire à l'exercice démocratique et à la pratique scientifique.
Le recul du catholicisme en France depuis les années 1960 est un des faits les plus marquants et pourtant les moins expliqués de notre histoire contemporaine. S'il reste la première religion des Français, le changement est spectaculaire : au milieu des années 1960, 94 % de la génération en France étaient baptisés et 25 % allaient à la messe tous les dimanches ; de nos jours, la pratique dominicale tourne autour de 2 % et les baptisés avant l'âge de 7 ans ne sont plus que 30 %. Comment a-t-on pu en arriver là ?
Au seuil des années 1960 encore, le chanoine Boulard, qui était dans l'Église le grand spécialiste de ces questions, avait conclu à la stabilité globale des taux dans la longue durée. Or, au moment même où prévalaient ces conclusions rassurantes et où s'achevait cette vaste entreprise de modernisation de la religion que fut le concile Vatican II (1962-1965), il a commencé à voir remonter des diocèses, avec une insistance croissante, la rumeur inquiétante du plongeon des courbes.
Guillaume Cuchet a repris l'ensemble du dossier : il propose l'une des premières analyses de sociologie historique approfondie de cette grande rupture religieuse, identifie le rôle déclencheur de Vatican II dans ces évolutions et les situe dans le temps long de la déchristianisation et dans le contexte des évolutions démographiques, sociales et culturelles des décennies d'après-guerre.