Selon une première approche, le commun serait une détermination de certains biens dont la propriété intrinsèque serait de ne pas être appropriables à titre privé. Ce qui revient à classer les choses en termes de biens "communs", de biens "publics" ou de biens "privés".
Selon une autre approche, le commun devrait être soustrait à la catégorie de l’avoir : ce que nous aurions en partage, ce serait notre condition même d’êtres finis, déterminant comme une communauté du "manque".
Mais le commun n’est ni une détermination inhérente à une certaine catégorie de biens, ni une détermination relevant immédiatement du mode d’être de l’homme. Il est une détermination de l’agir : seul l’agir commun peut donner à des choses de devenir communes tout en produisant une figure inédite du collectif.
Le sujet n’est pas une création moderne. Ce n’est pas davantage un concept psychologique. Moins encore l’invention de Descartes.
C’est le produit d’une série de déplacements, de transformations et de refontes d’un réseau de notions. Une histoire de la subjectivité ne peut donc être qu’une archéologie du sujet.
Inconsidérément délaissée par les penseurs libéraux contemporains, la problématique de l’individu et de l’individualisme est désormais en France l’objet d’un investissement théorique spectaculaire de la part de la gauche intellectuelle antilibérale.
A ceux qui y persistent à soutenir la thèse voulant que l’individu ne soit qu’une "illusion" ou une pure "construction sociale" à… déconstruire s’opposent de plus en plus de nouveaux venus pour qui, sur les ruines d’un individualisme libéral prétendument dépassé, il importe de construire un nouvel individu(alisme) calé sur des "supports" sociaux, institutionnels et étatiques sans lesquels il serait impensable et impossible.
Alain Laurent, intellectuel libéral, s'emploie à déconstruire cette récupération-contrefaçon. Il rappele que le paradigme individualiste (tant sociologique et méthodologique que moral) bien compris constitue la base matricielle objective de la philosophie libérale.
Le thème retenu pour les rencontres de l'année 2011 était la vérité. Francis Wolff met en perspective ce concept dans les trois ordres dans lequels il a été abordé dans les autres conférence :
- la vérité comme opposition au mensonge, dans l'ordre moral
- dans l'ordre scientifique, la vérité comme opposé à l'erreur, au faux
- enfin dans l'ordre ontologique, en tentant une définition de ce qu'est la vérité
Francis Wolff en revient aux conclusion d'Aristote, permettant selon lui de parer aux critiques du concept de vérité, critiques qui ont parcouru toute l'histoire de la philosophie.
Marcel Gauchet explicite la théorie qu'il utilise dans son travail d'analyse (qu'il s'agisse de réflexion politique, d'interprétation de l'histoire où d'observation de l'actualité) : il la nomme "anthroposociologie transcendentale" et la définit comme conditionnée par les progrès de diverses disciplines (sciences du langage, phénoménologie, herméneutique, structuralisme).
Ce projet veut s'éloigner à la fois d'un structuralisme trop centré sur la question du langage, d'un structuralisme trop atomiste et centré sur l'évènement particulier, qui enlèverait à l'histoire son unité et son intelligibilité, et d'un structuralisme confiné à la stricte recherche de lois qui ne rendent pas compte de leurs conditions de possibilité.
Gauchet désir pourtant conserver la tonalité initiale du structuralisme, à savoir l'élaboration d'une théorie scientifique unifiée de l'homme qui saurait articuler l'histoire universelle et l'évènement particulier via les lois propres à la dynamique structurale. Il est donc fidèle à la volonté qui consiste à lier l'évènement empirique et particulier à l'universel pour en dégager les lois qui unifient, ordonnent et régularisent les différentes pratiques sociales.
L'enjeu est donc de comprendre le déploiement de l'être-collectif comme du sujet, en en dévoilant les conditions de possibilité de son avènement, soit la condition du politique.
Le philosophe expose le cœur de l'anthropologie libérale était cette formule : "Les vices privés font la vertu publique", l'idée en somme qu'il ne faut pas d'instances de répression des pulsions, et que celles-ci, laissées à elles-mêmes, généreraient une organisation bénéfique à tous. Le libéralisme économique, qui a trouvé sa pleine expansion dans les années 80, s'est appuyé sur les valeurs anti-répressives portées par le mouvement de 68 et congruentes de fait avec les valeurs libérales.
On se représente souvent la folie comme un regrettable accident pouvant survenir dans le parcours de tout un chacun. Le philosophie prendra le parti inverse et soutiendra que la folie se trouve au cœur de la condition humaine. La folie ne serait donc pas accidentelle, mais structurelle.
La question serait alors de savoir
1° pourquoi ?
2° quels sont les effets de cette diffusion de la folie dans l'histoire ?
3° Quels seraient les remèdes ?