Jean Staune est spécialisé dans l’analyse des mutations de la société qu'il analyse la fois sous les angles sociologique, philosophique et scientifique.
Métaphysiquement évolutionniste, il soutient que l'évolution n'est pas uniquement darwinienne. Il montre que les dernières avancées scientifiques ré-autorisent une approche anti-matérialiste de la science qui réintroduit du sens au sein de l'expérience humaine.
La crise financière a suscité une remise en cause du cadre libéral qui dominait aussi bien à gauche qu’à droite depuis trente ans. Si cette remise en cause rend possible et souhaitable un renouveau du socialisme, elle représente également une opportunité pour l’émergence de théories politiques alternatives. Parmi celles-ci, l’humanisme démocratique appelle à un dépassement du libéralisme, tout en s’affirmant à la fois progressiste et centriste.
Conférence donnée au Collège Européen de Philosophie Politique de l'Education, de la Culture et de la Subjectivité (Ceppecs) dans le cadre du cycle "Qu'est-ce que le socialisme ?"
La connaissance d'un présent complexe, ou du moins la conscience que l'on en a, permet-elle de "savoir ce qui est promis à la décadence rapide et ce qui va germer dans le futur" ?
Convoquant tour à tour Euripide, Hegel, Pascal, Bartholomeo De Las Casas, Ortega y Grasset ou Lévi-Strauss, la philosophie des Lumières et les Droits de l'homme, les "technosciences", la biologie, la physique ou la cybernétique et même la science-fiction, Edgar Morin rend compte de la difficulté, voire de l'impossibilité, de toute prévision : "On n'est jamais sûr d'avoir une connaissance de ce qui va contribuer à l'imprévisibilité de notre futur". Les événements imprévus, perturbateurs et inassimilables tels que l'on en a connus dans l'histoire ancienne ou récente, l'évolution des courants majoritaires dominants face aux contre-courants ainsi que les interactions continues entre les événements au niveau local et au niveau mondial ne permettent pas de prédire le futur. Surtout à l'heure de la globalisation et des changements induits par les avancées de la recherche scientifique sur le vivant, sur le génome. Ce moment où "l'Humanité peut remporter une première victoire de façon non mythologique sur la mort", et où, paradoxalement, "pèse sur l'Humanité la menace d'une mort collective et totale dûe aux risques nucléaires et écologiques" ne permet aucune prévision. "Nul ne possède un observatoire d'où il puisse déclarer que l'on n'inventera pas des formes sociales nouvelles, la créativité humaine ne peut pas être déclarée comme close". Néanmoins, malgré ces facteurs d'incertitude, Edgar Morin pense que la sociologie peut proposer une "problématisation du futur" qui serait assortie de vigilance, fondée sur un pari pour certaines valeurs et qui, plutôt qu'un plan programmé, mettrait en œuvre une stratégie modifiable selon le hasard des événements... "et puis, il faut s'attendre à de l'inattendu".