La littérature est-elle morte ? C'est en effet le constat auquel on pourrait arriver après examen de la production littéraire actuelle.
Mais quelle est la cause de cette "déconfiture" ?
La discussion s'est d'abord portée sur le cadre de l'écriture pour s'attarder ensuite sur la question du déclin et du pourrissement des sociétés occidentales.
Une conférence commune pour tordre le cou aux nombreux mythes enveloppant le siècles des lumières, sur la "secte des philosophes" comme sur la "monarchie absolue" ou le pouvoir tyrannique de l' "alliance du trône et de l'autel".
C'est également l'occasion d'étudier plus en détails l'histoire des physiocrates et de se remémorer les résistances populaires farouches qui ont tenté de resister à cette prise du pouvoir tout au long du funeste XVIIIe siècle.
Un éclairage salutaire pour comprendre en profondeurs les causes véritables de nos "crises" modernes.
Remarque : la qualité audio de l'enregistrement est mauvaise.
L'heure est à la démocratie fondée sur la garantie des droits individuels et sur le gouvernement au nom de la collectivité.
Ces deux principes ont coexisté, jusqu'à ces derniers temps où l'on constate que le principe du consentement remplace la logique du commandement. D'où une dépolitisation de la société moderne.
Cette garantie des droits individuels, toute-puissante, amène inexorablement à l'expression des valeurs privées, que les individus veulent fédérer dans des protestations identitaires de plus en plus marquées, qu'elles soient locales, régionales ou autres.
Les utopies multiculturalistes, libérales et communistes ont bon ton, elles oublient paradoxalement que la démocratie suppose un espace commun.
La situation actuelle, postpolitique, laisse place à la toute-puissance du droit et de la morale : l'on n'est plus citoyen d'un pays, mais citoyen du monde.
L’une des raisons pour lesquelles la vérité et la démocratie ne semblent pas faire bon ménage est qu’on a tendance à confondre, d’une part, la liberté d’opinion et de parole avec l’égale vérité des opinions, ce qui revient à adopter une forme de relativisme, et, d’autre part, la règle de majorité avec une règle de vérité, ce qui revient à adopter une forme de théorie de la vérité comme consensus.
Parce que la démocratie libérale repose sur le principe de la pluralité des valeurs et sur la neutralité axiologique, on a tendance à penser qu’elle exige de traiter toutes les opinions comme également respectables et, moyennant une confusion de plus, comme également vraies.
Parce que la démocratie suppose la règle selon laquelle, en matière de décisions, la majorité doit l’emporter, on suppose que les opinions majoritaires ont le plus de chances d’être vraies, et qu’elles sont vraies parce qu’elles sont celles de la majorité.
Comment donc envisager le rôle de la vérité dans la démocratie ?
Une discussion profonde s'articulant en 5 moments :
1) La philosophie déplacée : ou comment on passe de Marx aux ouvriers. D'Althusser à Foucault. De la philosophie à l'histoire, de l'histoire à la sociologie, de la sociologie à la politique et à l'esthétique.
2) Le partage du sensible : ou comment la sécession des plébéiens sur l'Aventin en 494 av. J.-C. rapportée par l'historien Tite-Live, et réinterprétée au XIXème siècle par un autre historien, Pierre-Simon Ballanche, permet enfin de comprendre ce qui lie esthétique et politique.
3) L'âge démocratique : ou comment on échappe aux Cassandre qui claironnent depuis trente ans la fin du politique, et à quelques autres qui, depuis Platon, c'est-à-dire depuis toujours, déplorent les errements de la démocratie.
4) La parole muette : ou comment on passe des Belles-Lettres à la littérature et de la littérature aux Beaux-arts. Comment en peinture on passe de la figuration à l'abstraction via Diderot et les Frères Goncourt. Mais aussi comment on passe de Balzac et Flaubert à la photographie et au cinéma.
5) Politique de l'art : ou comment l'art s'affranchit de la politique... pour mieux y retourner
Discussion animée sur la question de la censure dans les média.
Certains des interlocuteurs expliquent cet état de fait en raison du réflexe d'autocensure animant la plupart des journalisme (esprit moutonnier, manque de culture) alors que d'autres soutiennent que les grands organes d'information sont, à des degrés divers, directement contrôlés par des réseaux d'influence (états, lobbies).