Du milieu du XVIIIe siècle à nos jours, le mortalité maternelle a été divisée par 131, et la mortalité infantile par 69. A présent, dans les sociétés développées, les enfants qui naissent et leurs mères sont assurés de vivre. Cette nouvelle certitude a révolutionné la venue au monde des enfants, et cette transformation, qui rompt avec une condition humaine marquée par la centralité de la mort dans l'expérience quotidienne de la vie, a provoqué l'avènement de l'individu contemporain. L'enfant n'est plus un enfant de renouvellement par anticipation, appelé à s'inscrire, un parmi d'autres, dans une descendance, mais il est un enfant du désir d'enfant, individuellement décidé, à chaque fois un enfant unique appelé à développer une singularité propre dans un monde d'où la mort précoce a été chassée.
L'enfant désiré est le point de rencontre du repli de la mort, déplacée vers la vieillesse, et d'une longue histoire de contention, puis de réduction de la fécondité, un processus propre à l'Europe de l'Ouest qui s'est universalisé.
Paul Yonnet montre comment ces nouvelles conditions d'arrivée au monde des enfants organisent l'infrastructure psychique de l'individu contemporain dès ses premières années, et leurs conséquences sociales, notamment durant l'adolescence.
Yvan Blot et Etienne Chouard débattent de la réalité du gouvernement représentatif, des mécanismes institutionnels en place, de leur évolution souhaitable pour l'institution d'un système politique démocratique et des expériences historiques de démocratie directe. L'échange est intéressant dans le sens où Yvan Blot se déclare volontiers libéral, de droite, alors qu'Etienne Chouard se reconnait davantage comme l'héritier d'une tradition classiquement étiquettée aujourd'hui à "gauche".
Pouvons-nous échapper à la fétichisation de l’économique et à l’emprise de la logique de marché ? Cela est sans doute possible si on prend la peine de lire et de relire Karl Polanyi 1886-1964. Car vouloir échapper à la vision économique du monde n’est pas vouloir échapper aux marchés. Il a toujours existé des économies avec des marchés, des foires, des ports, des places financières, mais l’apparition de l’économie de marché, qui fait parler les marchés, et craint leurs réactions comme s’il s’agissait de personnes, cela n’est pas si vieux. Le mythe du marché autorégulé – désencastré du rapport social – est finalement assez récent. Il date du XIX siècle.
Et c’est pour l’avoir dénoncé et s’être opposé à la société du tout-marchand, que Polanyi, adepte d’un socialisme démocratique, est devenu aujourd’hui une référence théorique importante.
Les trois dernières décennies ont connu, en effet, à l’échelle mondiale, un nouvel épisode d’utopie libérale que nombre de penseurs appellent le néolibéralisme.
Pour en comprendre les rouages et en analyser les propositions, Karl Polanyi reste un auteur précieux.
Emission "Les Nouveaux chemins de la connaissances".
Selon une première approche, le commun serait une détermination de certains biens dont la propriété intrinsèque serait de ne pas être appropriables à titre privé. Ce qui revient à classer les choses en termes de biens "communs", de biens "publics" ou de biens "privés".
Selon une autre approche, le commun devrait être soustrait à la catégorie de l’avoir : ce que nous aurions en partage, ce serait notre condition même d’êtres finis, déterminant comme une communauté du "manque".
Mais le commun n’est ni une détermination inhérente à une certaine catégorie de biens, ni une détermination relevant immédiatement du mode d’être de l’homme. Il est une détermination de l’agir : seul l’agir commun peut donner à des choses de devenir communes tout en produisant une figure inédite du collectif.