Au début du XIXe siècle, avant les révolutions de 1848 et l'élan d'un "socialisme scientifique" apporté par Marx et Engels, des figures françaises et britanniques tentèrent de former une société nouvelle.
Charles Fourier, Robert Owen, Saint-Simon : qui sont les "socialistes utopiques" ? Et quels étaient leurs projets ?
Émission "Avec philosophie", animée par Géraldine Muhlmann.
Dans un entretien en deux temps, la philosophe Stéphanie Roza revient sur ses deux ouvrages La Gauche contre les Lumières ? et Le marxisme est un humanisme.
1. Depuis plusieurs années déjà s'élèvent des critiques d'une radicalité inouïe contre le coeur même de l'héritage des Lumières : le rationalisme, le progressisme, l'universalisme. Ces critiques se revendiquent de l'émancipation des dominés, marqueur traditionnel des différents courants de gauche. Mais s'inscrivent-elles dans le prolongement de celles qui, depuis l'émergence des mouvements socialiste, communiste ou anarchiste, avaient pour horizon un prolongement et un élargissement des combats des Lumières "bourgeoises" ?
2. À partir des années 1930, la découverte des textes de jeunesse de Marx (les Manuscrits de 1844 et L'Idéologie allemande) amorce une réflexion sur la place de l'humanisme dans le marxisme, qui culmine vingt ans plus tard avec Jean-Paul Sartre et Georg Lukács qui, chacun à sa manière, tentent alors de réintroduire la subjectivité individuelle et son irréductible liberté dans une conception matérialiste et révolutionnaire de l'histoire. Il s'agit de régénérer un projet d'émancipation individuelle et collective après la terrible période de glaciation stalinienne.
La Grande Guerre a mis à bas la conviction que les socialistes pouvaient empêcher un tel conflit qui aura vu, majoritairement, des prolétaires tuer d'autres prolétaires.
Cependant, Jean-Numa Ducange remet en question la présentation souvent bien trop simpliste des positions tenues par les socialistes européens face à la Première Guerre mondiale.
Retour sur une histoire tragique qui aura vu l'espérance révolutionnaire se briser contre la force des nationalismes d'Europe.
Proudhon, les socialistes utopiques, les insurgés de la Commune, les syndicalistes révolutionnaires, Georges Sorel, Édouard Berth, Georges Valois et bien d’autres ont constitué les jalons d’un socialisme français, un socialisme enraciné en lutte contre la transformation du monde opérée par la bourgeoisie.
Une histoire riche qu'exhume avec bonheur l'intellectuel indépendant David L'Épée, collaborateur régulier des revues Éléments et Rébellion et rédacteur en chef de la revue Krisis.
Au fil des siècles, de nombreux courants de pensée ont façonné notre conception du monde et notre manière d'appréhender l'existence : Qu'est-ce que la vérité ? Comment peut-on vivre heureux ? Dieu existe-t-il ? Quel est le sens de notre vie ?
Bien loin du jargon des spécialistes, le professeur de philosophie Charles Robin nous rend accessible les œuvres des plus grands philosophes afin d'en faciliter la compréhension et, pourquoi pas, de nous faire changer le regard que nous portons sur nous-mêmes et sur le monde.
Une initiation sérieuse à une discipline souvent difficile d'accès, dans un langage clair et une atmosphère détendue.
Georges Sorel est un des penseurs politiques français les plus curieux, les plus inclassables et, ce faisant, les plus surprenants. Tout à tour conservateur, socialiste, nationaliste ou encore bolchévique, Sorel est tout cela à la fois, et aucune de ces étiquettes ne lui convient néanmoins tout à fait.
Un tel personnage méritait donc qu’on s'intéressât à nouveau à lui afin d'apporter un regard neuf sur son œuvre. C'est justement ce qu'a tenté de faire Rodolphe Cart dans son livre Georges Sorel, le révolutionnaire conservateur, qui examine en détails la vie et la pensée de Sorel ainsi que l'apport de ce dernier au combat politique de notre temps.
"La religion est le soupir de la créature opprimée, l'âme d'un monde sans cœur, comme elle est l'esprit de conditions sociales d'où l'esprit est exclu. Elle est l'opium du peuple. L'abolition de la religion en tant que bonheur illusoire du peuple est l'exigence que formule son bonheur réel", écrivait Karl Marx en 1843. Depuis, communisme et christianisme semblent incompatibles.
C'est oublier que la doctrine communisme s'est en partie inspirée du christianisme social et que l'un des premiers théoriciens communistes importants, Etienne Cabet voyait dans le communisme la réalisation des principes chrétiens. Christianisme et communisme pourraient-ils faire bon ménage ?
A partir du Nouveau Testament, mais aussi des écrits des pionniers du communisme, le journaliste et écrivain Kévin Boucaud-Victoire revient sur les liens entre deux doctrines qui ne s'opposent moins qu'on ne pourrait le croire.
Pour penser, nous avons besoin de catégories tout comme pour parler nous avons besoin de noms, de verbes, d'adjectifs et d'autres termes grammaticaux. Et pour penser la politique, nous avons besoin de catégories politiques. Encore faut-il qu'elles soient utiles, c'est-à-dire qu'elles aident à clarifier nos propos.
Or, à l'évidence, ce n'est plus avec les mots "droite" et "gauche" que nous pouvons rendre compte de la mutation radicale qu'a connue le champ politique ces deux dernières décennies.
Décryptant les programmes et la sociologie mais aussi les jeux de pouvoir, les réseaux et les affaires, David L'Epée, politologue suisse, nous montre où se trouvent aujourd'hui les lignes de fractures qui structurent le politique.