Quels ont été les arguments développés à la fin du XVIIIe siècle pour combattre l'esprit des Lumières ? Qui les a portés et pourquoi ?
Dans un premier temps, Robert Legros se penche sur le romantisme qui fut une véritable révolution philosophique résidant dans le refus de l'universalisme, de l'humanisme abstrait et de l'autonomie individuelle, mais portant aussi une attention nouvelle au sensible et au corps.
La croyance est-elle opposée à la vérité, s'interroge ensuite Didier Masseau ? Les philosophes cherchent-ils à connaître ou à convaincre le plus grand monde ?
Camille Riquier poursuit l'exploration en nous invitant à étudier la richesse de la pensée de Péguy, lui dont la "conviction totale imposait le respect", selon Gide.
Enfin, c'est à un étonnant voyage chez les antirévolutionnaires en compagnie de Jean-Yves Pranchère que nous sommes conviés.
Retour, donc, sur les fondements philosophiques des critiques des illusions du progrès et de la célébration de la tradition par ces ceux qui rejetaient la Raison universelle et préféraient parier "sur l'obscurité comme force d'éclaircissement" (Annie Le Brun).
La culture de gauche -anarchiste, socialiste, communiste- s’est toujours projetée dans le futur, en y inscrivant le souvenir d’un passé de luttes. Il y a presque trente ans, la fin du socialisme réel a rompu cette dialectique entre passé et futur et engendré une vision mélancolique de l’histoire comme remembrance des vaincus, en révélant une "tradition cachée" de la gauche.
Son principal représentant est sans doute Walter Benjamin, mais elle inclut une vaste constellation d’auteurs, d’Auguste Blanqui à Rosa Luxemburg, de Lucien Goldmann à Daniel Bensaïd. Cette mélancolie de gauche n’est ni passive ni résignée ; elle tisse la trame d’un travail du deuil qui stimule la pensée critique et la refondation d’un projet émancipateur.
Huit ans. Il leur aura fallu huit ans pour réaliser leur rêve. Ils se sont mis à quatre pour mettre sur pied une édition des œuvres complètes de Henri Saint-Simon (1760-1825).
Cette entreprise éditoriale hors du commun arrive à point nommé. Car Saint-Simon est le premier grand penseur français du "changement social" et de la société industrielle. C’est un mutant qui voulait en finir avec la politique classique et mener à son terme la Révolution française. L’auteur du Catéchisme des industriels (1823-1824) est donc l’homme de la situation. Il peut nous aider après la tempête néolibérale à conserver et améliorer nos chaînes de valeur qui font appel à un capital humain d’ouvriers qualifiés, de techniciens et d’ingénieurs compétents il peut nous aider à recouvrer une confiance envers l’avenir.
C’est parce qu’il ne venait pas à bout de la crise politique, morale, et sociale qu’il traversait, que Saint-Simon a envisagé pour son époque – et aussi inventé – comment il était possible de régénérer la société, sans la détruire. L’œuvre de Saint-Simon est hors normes, c’est une œuvre de carrefour, que l’on confond souvent avec celle de son ancêtre, le mémorialiste, que l’on amalgame à ses disciples fidèles ou infidèles – les saint-simoniens de Ménilmontant ou des beaux quartiers.
Ceci est une profonde erreur. Car Saint-Simon est un pionnier, un vrai précurseur. En se prononçant pour un capitalisme industriel équitable, ainsi qu’une propriété sociale respectueuse du travail, il rétablit la compétence de tous, il décharge la société des consommateurs non producteurs, il réactive l’esprit du socialisme.
Émission "Les Chemins de la philosophie", animée par Philippe Petit.
C'est en revenant sur les expériences de l'Action française, du syndicalisme révolutionnaire français et de leur jonction au sein du Cercle Proudhon que Pierre de Brague (auteur chez Kontre Kulture et militant d'E&R), Stéphane Blanchonnet (président du Comité directeur de l'Action française) et Louis Alexandre (rédacteur en chef de la revue Rébellion) abordent les tentatives historiques d'articulation des questions nationale et sociale en France.
Sommaire des questions de la quatrième partie :
0'00'02 : La question sociale et la question nationale, deux pôles affaiblis par leur dissociation
0'02'00 : Déclin de l'AF suite au départ de Georges Valois, thèse de Bertrand Renouvin
0'04'15 : Génération Maurras, renouveau militant et question sociale
0'05'14 : Première Guerre mondiale, fracture au sein du syndicalisme et attachement à la patrie
0'11'00 : Le Front National, bénéficiaire de la négation de la question nationale par la "Gôche"
0'14'42 : Métamorphose de la lutte des classes, le peuple contre les élites
0'20'45 : La réduction identitaire, piège pour les mouvements nationalistes
0'24'30 : Le libéralisme, négation de toute détermination
0'29'10 : Faiblesse du peuple français et absence de sacré
0'33'18 : Maurras et Marx, deux visions de l’Homme
0'40'05 : Nomadisme et syndicalisme
0'42'48 : Corporatisme maurrassien et corporatisme fasciste
Le mouvement révolutionnaire s'est construit sur un refoulement : celui du socialisme utopique. Dès la fin du XIXe siècle, les propositions de Fourier, Saint-Simon et Owen ont été écartées par les marxistes car considérées comme non scientifiques.
Il est aujourd’hui grand temps de revenir à l’enseignement de ces maîtres-rêveurs, et c'est ce à quoi s'emploie Martin Buber dans son livre inspiré Utopie et Socialisme, source de réflexion incontournable sur les courants socialistes non marxistes.
À l'occasion de la parution aux éditions Kontre-Kulture de son livre Chavez, la patrie au coeur, Vincent Lapierre se confie au micro de David L'Epée et revient sur l'histoire du Venezuela et sur l'épopée du chavisme.
0:00:50 – raisons de l’intérêt de Lapierre pour Chavez, retour sur ses origines familiales
0:02:33 – Lapierre renonce à travailleur comme conseiller économique du gouvernement vénézuélien et décide de s’engager en France
0:05:18 – relations entre Chavez et l’extrême gauche européenne (Mélenchon par exemple), malentendu de cette gauche à l’égard du nationalisme émancipateur de Chavez
0:07:09 – l’idéal militaire de Chavez, à contre-courant de la tradition réactionnaire de l’armée
0:09:10 – Chavez hésite entre armée régulière et guérilla
0:12:35 – Chavez orateur et auteur de discours-fleuves, ses interventions dans l’émission Alo Presidente, le rôle de l’éloquence
0:14:52 – Chavez accomplit un tour du pays à sa sortie de prison pour renouer avec son peuple
0:17:16 – Maisanta, un héros révolutionnaire parmi les ancêtres de Chavez
0:18:35 – le populisme et la rhétorique chavistes, la notion de destin historique
0:22:12 – Chavez et les femmes, comparaison avec Robespierre, de l’amour des femmes à l’amour du peuple
0:25:51 – rapports entre populisme, homme providentiel et démocratie
0:28:16 – expériences de démocratie directe dans la Constitution vénézuélienne, la "démocratie participative et protagonique", la révocabilité des élus
0:32:15 – le pacte de Punto Fijo
0:33:44 – Chavez et de Gaulle : confiance en l’armée, méfiance dans les partis, alliance civico-militaire
0:35:40 – l’opposition trotskiste au Venezuela
0:40:03 – république bolivarienne contre république française, révolution et enracinement, le bolivarisme
0:45:35 – l’impérialisme yankee en Amérique latine et ceux qui y résistent
0:47:55 – le chavisme est-il une révolution conservatrice ?
0:49:03 – l’influence de la théologie de la libération
0:50:34 – la figure du Christ
0:52:36 – le socialisme du XXIème siècle et les noyaux de développement endogène
0:56:40 – un défi relevé : l’éducation et l’alphabétisation des masses
0:59:00 – la passion de Chavez pour la littérature
1:00:38 – le Sistema : un programme social d’éducation musicale pour les enfants
1:03:24 – une lutte culturelle contre le soft power étatsunien
1:04:44 – anti-impérialisme et anti-sionisme : les relations internationales de Chavez, l’ALBA, les accords Sud-Sud, la Chine, la Russie, l’Iran…
1:08:39 – Chavez et les dissidents nord-américains
1:10:18 – Lapierre commente des citations positives et négatives de diverses personnalités sur Chavez (Gabriel Garcia Marquez, Alexandre Adler, Jean-François Kahn, Dominique Ziegler, Ignacio Ramonet)
1:19:21 – annexe : quelques mots au sujet de la thèse de doctorat de Vincent Lapierre
Pour sa première émission et en ce 1er mai, fête des travailleurs, fête de Beltaine, "L'écho des Canuts", animée par le militant identitaire et socialiste Roberto Fiorini, reçoit Pierre Vial, historien et président de Terre et Peuple, pour évoquer les deux révoltes des Canuts de 1831 et 1834.
Car les canuts sont ces ouvriers lyonnais qui se sont révoltés pour plus de justice sociale. Et ils avaient face à eux un gouvernement dont le mot d'ordre était "Enrichissez-vous"...
On l'aura compris, "L'écho des Canuts" sera le rendez-vous de mémoire et d'actualité sociale de la radio Méridien Zéro.
Pour ce 86e numéro de "L’Heure la plus sombre", Vincent et Xavier reçoivent Alain Soral à son retour de Corée du Nord.
0:00:00 : Introduction
0:00:41 : Pourquoi se rendre en Corée du Nord ?
0:02:04 : Voyage et premières impressions
0:17:44 : L'âme du peuple
0:34:26 : Les deux Corée
0:39:34 : Le travail
0:42:07 : Monarchie socialiste : "Gauche du travail, droite des valeurs"
0:44:39 : L'économico-social
0:57:51 : L'affaire du jeune touriste américain
1:00:27 : Télévision et technologie
1:08:01 : Prison et police
1:10:28 : Les échanges internationaux
1:15:19 : La campagne
1:17:43 : Bilan
1:23:08 : Conclusion