Guerres, inflation, crises financières, pandémies, violences, pénuries, insécurité chronique... Voilà de quoi l'avenir semble être fait. Il y a effectivement de quoi flipper ! Mais qu'en est-il, spécifiquement, de la situation suisse ? Avons-nous suffisamment de contrôle sur nous-même pour survivre à une crise majeure ?
Ce sont ces interrogations qui motivent la conférence de Piero San Giorgio, spécialiste reconnu dans le domaine du survivalisme, dans laquelle il délivre un message qui s'adresse à ceux qui souhaitent conserver leur indépendance et leur lucidité en contexte de tensions collectives.
L'anthropologue et historien américain Joseph Tainter étudie l'effondrement des sociétés par une analyse systémique dans la longue durée. Ainsi, il se focalise d'abord sur l'évolution des sociétés plutôt que de restreindre son étude à l'effondrement. Cette approche permet d'identifier plusieurs principes et dynamiques universelles comme la complexité, l'énergie, les rendements décroissants et la compétition. Tainter en dégage une typologie d'évolution et de disparition des sociétés s'appliquant tant aux sociétés passées que présentes.
Dans ce cadre, la perspective tainterienne interroge à nouveau la nature et les conditions de la durabilité. Joseph Tainter est significativement critique des approches actuelles de la durabilité. Pour être précis, son cadre d'analyse suggère que les approches actuelles de la durabilité reposent sur une fiction et ne sont fondamentalement pas applicables à long terme.
- 0'00'00 : Introduction
- 0'01'52 : Plan de l'intervention
- 0'02'44 : Présentation de l'Intervenant
- 0'04'02 : Présentation de Joseph Tainter
- 0'05'51 : Le modèle d'évolution des sociétés
- 0'06'03 : Composants des sociétés complexes
- 0'06'59 : Complexité
- 0'12'34 : Énergie
- 0'13'54 : Interactions énergie/complexité
- 0'16'36 : Dynamique
- 0'16'48 : Les rendements décroissants
- 0'27'27 : Le cadre d'évolution
- 0'31'52 : Trajectoire d'évolution-type
- 0'41'39 : Récapitulatif
- 0'42'18 : Évaluation
- 0'42'39 : Évaluation du modèle (revue des critiques)
- 0'54'51 : Évaluation de la situation actuelle
- 1'02'08 : La durabilité selon Tainter
- 1'02'33 : Critique de la durabilité
- 1'06'23 : Durabilité tainterienne
- 1'07'29 : Implications de la durabilité tainterienne
- 1'13'52 : Conditions de réussite d'une simplification sociétale
- 1'17'02 : Exemple de l'Empire Byzantin
- 1'20'55 : Conséquences pour les sociétés contemporaines
Journaliste scientifique et essayiste spécialiste de l'approche historique globale, et plus spécialement de l'interaction de l'homme avec la planète sur le temps long, Laurent Testot nous présente ici l'oeuvre de Jared Diamond, historien pionnier des questions d'effondrement et expert en histoire environnementale.
- 0'00'00 : Introduction
- 0'01'44 : Qui est Diamond ?
- 0'06'35 : Qu'est-ce que "l'histoire globale" ?
- 0'17'19 : Quelles méthodes pour l'histoire globale ?
- 0'20'11 : Le début de l'aventure de Diamond
- 0'24'24 : Diamond et la collapsolgie
- 0'26'01 : Histoire globale vs. universelle vs. totale
- 0'28'33 : Types d'histoire environnementale
Cas d'effondrement :
- 0'32'08 : Ile de Pâques
- 0'38'42 : Ile(s) Pitcairn
- 0'42'08 : Anasazis
- 0'43'49 : Mayas
- 0'48'00 : Vikings
- 0'55'17 : Tikopia [évité]
- 0'56'52 : Papouasie [évité]
- 0'57'37 : Japon [évité]
- 1'00'22 : Rwanda [actuel]
- 1'00'52 : Haïti/St Domingue
- 1'01'50 : Chine [actuel]
- 1'02'08 : Montana [actuel]
- 1'02'25 : Nouveaux travaux de Diamond et ouvertures
Echanges avec le public :
- 1'05'10 : Diamond vs. Tainter vs. Crosby
- 1'10'38 : Petites îles vs. sociétés globalisées
- 1'12'25 : Harmonie et résilience sociétale ?
- 1'13'40 : Quels récits pour une régulation de la société ? - 1'13'40 : Quels récits pour une régulation de la société ?
Les énergies fossiles ont façonné notre civilisation. Leur déclin, inéluctable, pose la question du monde d'après. Devons-nous nous attendre à des crises démographiques, sanitaires, et économiques, climatiques ? Comment limiter les conséquences de cette pénurie ?
Pour répondre à ces questions, Jean-Marc Jancovici, président du Shift Project, échange avec Véra Nikolski, docteur en science politique et auteur du récent Féminicène (Fayard).
Philosophe de tradition anarchiste, Renaud Garcia revient sur les théories de l'effondrement des sociétés industrielles à l'aide des penseurs que sont Pierre Kropotkine et Murray Bookchin.
L'occasion d'étudier la façon dont ils articulent les préoccupations écologiques aux perspectives d'émancipation sociale et de porter un regard critique sur la collapsologie, discipline relativement récente au succès médiatique important.
Une conférence organisée par le Centre Ascaso-Durruti.
L'effondrement serait inéluctable à courte échéance et il faudrait s'y préparer. C'est ce à quoi s'emploie la collapsologie qui, depuis quelques années, draine notamment des écologistes, des décroissants, des défenseurs du climat et des survivalistes tout en ayant une audiance croissante au sein des médias et autres organismes de recherche institutionnels. Pour se faire, il conviendrait de créer une science appliquée et interdisciplinaire de l'effondrement ; s'y préparer psychologiquement afin d'avoir la capacité de ce remettre du choc inéluctable (résilience) ; et de mettre en place un réseau d'initiatives locales préfigurant une survie en petits groupes.
Renaud Garcia vient présenter le thème central de la prochaine livraison de la revue Réfractions qui, après avoir donné la parole à l'un des principaux animateurs de cette nébuleuse (Pablo Servigne), développe un argumentaire résolument critique contre une démarche qui peut conduire au fatalisme en renonçant à la lutte à mener aujourd'hui contre les fauteurs de ce désastre annoncé.
Une réflexion à connaître pour comprendre les collapsologues et les réserves que l'on peut avoir à leur encontre.
Émission "Trous noirs".
La société industrielle menace de rendre le monde inhabitable. Son dernier avatar, l'utopie cybernétique organise la prison digitale gérant l'intégralité de nos existences, de la maternité au cimetière, de l'entreprise au foyer, du corps à l'âme. Sa force destituante est telle qu'aucune institution n'échappe à son travail d'érosion, qu'aucun frein ne semble en mesure de lui opposer la résistance d'un contre-courant.
Quelle attitude faut-il alors adopter ? En toute logique, celle du "conservateur ontologique", au sens de Günther Anders, qui sera alors luddite et royaliste : luddite quand il s'agit de se cabrer devant l'empire technique du Réseau et de se rebiffer contre le principe de l'Efficacité ; royaliste afin de poser les premières pierres d'une nouvelle Fondation. Le conservateur ontologique ourdit, patiemment mais résolument, l'irruption du "Roi qui vient".
Émission du "Libre Journal de la résistance française", animée par Catherine Rouvier.
René Barjavel est né en 1911 à Nyons, dans la Drôme. Ses parents sont boulangers, ses grands-parents agriculteurs, mais il préfère les appeler "paysans". Des racines rurales, manuelles, dont il s'arrache avec tristesse, lui qui part étudier à la ville et écrire à Paris.
Il va alors devenir un incontournable de la science-fiction française, même si, quand les éditions Denoël publient Ravage et Le Voyageur imprudent, en 1943 et 1944, le terme de science-fiction n'existe pas. Appelons alors ses ouvrages des romans d'anticipation ou, comme le sous-titre l'indique sur les éditions originales : romans extraordinaires. Chacun d’entre eux répond à une question, celle que se pose la science-fiction : Que se passerait-il si… ?. Que se passerait-il si l'électricité disparaissait ? Que se passerait-il si l'on tuait son ancêtre ? Que se passerait-il si l'on trouvait une civilisation sous la glace de l’Antarctique ? C'est que René Barjavel raisonne par induction.
Et dans tout ce qu'il imagine, ou presque, il y a un cataclysme, une apocalypse, une fin du monde… Et une nouvelle société qui, après avoir réussi à se frayer un chemin dans les cendres de l'ancienne, survit comme elle peut. Barjavel est peut-être un collapsologue avant l'heure. Et les mondes qu'il imagine sont de drôles d'utopies. Parce qu'elles sont régressives. C'est celle du retour à la terre, de la polygamie et du repeuplement du monde dans Ravage.
Ses romans se terminent mal. Parce qu'il s'inspire du monde qu'il voit, et qu'il y voit la destruction du vivant. Il voit l'industrialisation à outrance, le travail qui disparaît et l'Homme qui se coupe de la nature. Et pourtant, contrairement à ce qu'il laisse penser, René Barjavel n'est pas un pessimiste… Parce qu'à chaque horreur qu'il imagine, à chaque monstruosité qu'il anticipe, il colle une pointe d’humour, un trait d'ironie, un peu de sarcasme. Et qu'il trouve toujours des raisons d'espérer. Parce que si le monde est dans le pétrin, il reste toujours du temps pour le pétrir.
Émission "Toute une vie", produite par Romain Weber.