La gouvernance par les nombres. Avec Alain Supiot à l'Institut d'Etudes Avancées de Nantes.


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24.03.2015

Le sentiment de "malaise dans la civilisation" n’est pas nouveau, mais il a retrouvé aujourd’hui en Europe une intensité sans précédent depuis la seconde guerre mondiale. La saturation de l’espace public par des discours économiques et identitaires est le symptôme d’une crise dont les causes profondes sont institutionnelles. La Loi, la démocratie, l’Etat, et tous les cadres juridiques auxquels nous continuons de nous référer, sont bousculés par la résurgence du vieux rêve occidental d’une harmonie fondée sur le calcul. Réactivé d’abord par le taylorisme et la planification soviétique ce projet scientiste prend aujourd’hui la forme d’une gouvernance par les nombres, qui se déploie sous l’égide de la "globalisation".
La raison du pouvoir n’est plus recherchée dans une instance souveraine transcendant la société, mais dans des normes inhérentes à son bon fonctionnement. Prospère sur ces bases un nouvel idéal normatif, qui vise la réalisation efficace d’objectifs mesurables plutôt que l’obéissance à des lois justes. Porté par la révolution numérique, ce nouvel imaginaire institutionnel est celui d’une société où la loi cède la place au programme et la réglementation à la régulation. Mais dès lors que leur sécurité n’est pas garantie par une loi s’appliquant également à tous, les hommes n’ont plus d’autre issue que de faire allégeance à plus fort qu’eux. Radicalisant l’aspiration à un pouvoir impersonnel, qui caractérisait déjà l’affirmation du règne de la loi, la gouvernance par les nombres donne ainsi paradoxalement le jour à un monde dominé par les liens d’allégeance.

La crise après la crise : subir ou agir ? Avec Hervé Juvin pour le Crédit Agricole des Côtes d’Armor.


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10.2011

Si la crise qui frappe le monde entier est certes une crise bancaire et financière, c'est d'abord la première crise de l'unification planétaire, affirme Hervé Juvin, qui cherche à montrer les logiques, les intérêts et les passions à l'œuvre derrière le désordre des systèmes, des actions et des comportements.
Le système occidental dominait le monde, mais c'en est fini. Il n'a plus le monopole du bien ni des certitudes. Nous vivons le renversement du monde. Cette crise le rend sensible avec acuité, si elle n'en est pas la cause : elle révèle que l'économie ne peut constituer le fondement, hors marché, des sociétés.

Élites économiques et collaboration. Avec Annie Lacroix-Riz sur Polemix.


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2014

1.  1938-1940 : De la politique munichoise à la drôle de guerre.
 – Pourquoi la France perd-elle aussi facilement la guerre de 1940 ?
 – L’histoire et son enseignement sont-ils sous contrôle ?
 – Comment un historien sérieux travaille-t-il ?

2. Au-delà des mythes : les dessous de la collaboration et de Vichy
 - Comment, dès les années 20, le noyau dur du capitalisme français finance les fascismes d’Europe.
 - L'histoire fort gênante des dynasties financières qui gouvernent toujours la France.

3. Comment les crises du capitalisme engendrent les guerres.

L'être contre l'avoir : analyse de l'actualité. Avec Francis Cousin interviewé par Maurice Gendre pour le Cercle des Volontaires.


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06.2013

C'est en en comprenant le mouvement de la modernité comme déploiement du fétichisme de la marchandise que Francis Cousin commente divers points d'actualité : l'antifascisme, le terrorisme d'Etat, la gauche du capital, la "banlieue de la thune", l'immigration, ou encore la Turquie.
Une manière originale d'insérer ces événements dans une logique qui leur donne sens : la dynamique du capital.

La société de l'indistinction. Avec Francis Cousin au Local.


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19.11.2009

Le fétichisme de la marchandise est l'universelle domination sociale du quantitatif qui partout désormais développe l'exclusion spectaculaire du qualitatif dans la luxuriance aliénatoire de la dépossession humaine.
Aujourd'hui, dans ce monde du falsifié triomphant et de l'inversion généralisée, le krach inévitable du système des fictions faramineuses de l'économie spéculative s'annonce de plus en plus proche. Aussi, le gouvernement du spectacle mondial n'a t-il rien d'autre à offrir à la planète pour échapper à la faillite et tenter de sauver un dollar sur-hypothéqué que le chaos de la guerre sans fin par la mise en scène permanente de coups montés terroristes de vaste ampleur, menés de l'intérieur même des services spéciaux de la provocation étatique.
En ce temps où le spectacle mondial de la marchandise est en train de coloniser tous les espaces d'expression afin de les réduire à ne plus être que des champs duplicatifs de ce qui est conforme au despotisme démocratique de l'argent, il convient de dire haut et fort ce que tout le monde tait.

Comment la France détruit sa puissance. Avec Christian Harbulot au Cercle Aristote.


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26.05.2014

À l'occasion de la sortie de son dernier livre "Sabordage", Christian Harbulot nous livre son analyse du déclin de l’influence française dans le monde.
La question qui se pose est la suivante : comment expliquer notre absence de réflexion sur les schémas de stratégie d'accroissement de puissance ? Force est de constater que le concept de "puissance" reste un tabou chez nos hommes politiques.
L'exemple de l'ascension et du déclin -relatif- des États-Unis illustre la réalité et la complexité d'une politique de puissance.

Actualité économique et financière. Avec Michel Drac pour E&R Reims.


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23.05.2015

Index chronologique de la partie 1 :
 - 00mn00 : Sommes-nous sortis de la crise de 2008 ?
 - 07mn05 : Quels sont les impacts économiques de la récente chute du cours du pétrole ?
 - 14mn20 : Pouvons-nous prédire un krach obligataire à venir prochainement ?
 - 18mn35 : Dans la situation financière actuelle, où placer son argent ? L’or et l’argent sont-ils de bonnes options ?
 - 25mn00 : Pensez-vous que la Grèce va prochainement sortir de la zone euro et la faire exploser ?

Partie 2 :
 - 00mn00 : La Chine peut-elle amener le yuan à remplacer le dollar ?
 - 03mn15 : Une révolution énergétique relancerait-elle l’économie ? Le nucléaire au thorium est-il prometteur en ce sens ?
 - 09mn05 : Concernant le concept de BAD (Base autonome durable), quel est votre objectif ? Quel bilan en faites-vous aujourd’hui ?
 - 13mn00 : Selon votre expérience, quels sont les schémas de BAD qui fonctionnent et ceux qui ne fonctionnent pas ?
 - 18mn25 : Quelles sont vos impressions sur le dernier livre d’Emmanuel Todd, Qui est Charlie ?

Partie 3 :
 - 00mn00 : Pouvez-vous détailler ce qui nous a amenés à cette crise de la dette ?

De l'égoïsme moutonnier à l'individualisme éclairé. Avec Dany-Robert Dufour sur RFI.


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23.02.2012

Le philosophe et essayiste Dany-Robert Dufour explique que nos sociétés ne sont pas individualistes, mais seulement égoïstes. Les individus, sous l'influence des innombrables injonctions de la publicité, cèdent égoïstement à leurs envies et à leurs pulsions.
Dany-Robert Dufour pointe du doigt la philosophie libérale : celle-ci trouve son origine au XVIIe siècle dans les idées de Bernard de Mandeville, reprises par Adam Smith, et résumées par l'aphorisme "Les vices privés concourent au bien  public".
Cette idéologie conduit évidemment aux crises contemporaines -financières, écologiques, sociétales-. Pour nous sortir de cet inéluctabilité, nous devons développer notre individualisme, en d’autres termes notre discernement, notre maîtrise de soi et notre sens de la responsabilité, afin de redonner place aux autres systèmes d'échanges symbolique ou solidaire que l'économie fondée sur l'égoïsme individuel entend éliminer.
Le philosophe cite enfin la Grèce antique en exemple : on y apprenait aux jeunes gens à contrôler leurs pulsions afin que ceux-ci résistent à la croyance que tout est possible (l’hubris).