D’ici une vingtaine d’années, l’automatisation va déferler sur tous les secteurs de l’économie mondiale et signer la mort définitive de l’emploi. Et si c’était une vraie bonne nouvelle ?
Parce que l’emploi, cette activité privée de sens qui est sanctionnée par un salaire, a détruit le travail, explique le philosophe Bernard Stiegler. Et parce que la fin de l’emploi est l’occasion de réinventer le travail au cœur de nos sociétés du numérique, de construire une économie contributive en lieu et place de cette "économie de l’incurie" qui nous détruit à petit feu.
Un entretien mené par Ariel Kyrou.
Le Bréviaire des patriotes nous propose son grand entretien mensuel en compagnie de Pierre-Yves Rougeyron, dans le but de décrypter l’actualité (tant française qu'internationale).
D'Hollande et l’arme atomique aux attaques de Manuel Valls contre Michel Onfray en passant par l'affaire Alstom et l'assassinat de Boris Nemtsov à Moscou, Pierre-Yves Rougeyron décripte les points chauds du moment.
Suite à la sortie de leur ouvrage "La Grande dévalorisation. Pourquoi la spéculation et la dette de l'Etat ne sont pas les causes de la crise", Ernst Lohoff et Norbert Trenkle se prêtent au jeu des questions/réponses afin de préciser leurs positions théoriques au sein du mouvement de la critique de la valeur.
1. Les divergences avec Moishe Postone
2. Les divergences avec Robert Kurz dans son double article "La substance du capital"
3. Concept et crise du capital fictif
4. Perspectives politiques, transformation sociale et postcapitalisme (distinction entre valeur d’usage et richesse sensible matérielle)
La thèse développée par Emmanuel Dion repose sur un constat, formulé par le personnage principal de Plateforme : "L’économie est un mystère". Ce mystère, on peut le voir comme un mystère tragique, mais aussi comme un mystère comique. Il devient alors une scène : la scène d’une nouvelle Comédie Humaine, que Houellebecq a magnifiquement su décrire.
Partant d’une lecture précise de l’œuvre romanesque de Michel Houellebecq pour en extraire d’abord l’essence anthropologique, puis le contenu économique et managérial, Emmanuel Dion s'appuie sur les passages que l’auteur a consacrés à la vie des cadres moyens, au fonctionnement des entreprises, aux coulisses de la gestion, et en propose une lecture structurée autour d’une idée : non, Houellebecq n’est pas manipulateur, c’est au contraire un auteur d’une honnêteté intellectuelle rare. Non, ce n’est pas un auteur nihiliste, c’est un auteur aussi humaniste qu’on peut le rester une fois débarrassé de toutes ses illusions au sujet de l’homme.
Il faut pouvoir lire à plusieurs niveaux ce Molière de notre époque, observer avec lui les Précieuses Ridicules des "boîtes de com", les Monsieur Jourdain des grandes entreprises, et les Tartuffe du consulting, pour réaliser pourquoi il a pu être successivement adulé et honni, en étant souvent si mal compris.
Alors que le contexte économique international semble toujours plus incertain, il est intéressant de s'interroger sur la place que la France occupe au sein de l'économie-monde, avec ses avantages et ses faiblesses.
Après avoir livré un état des lieux, Michel Drac tente d'imaginer les scénarii d'évolution possibles et leurs conséquences les plus plausibles, sans oublier qu'elles seront grandement conditionnées par des ruptures qui ne sont pas prédictibles.
En effet, les tendances économiques lourdes, tout comme les psychologies collectives, suivent des évolutions relativement linéaires. Ce n'est pas le cas des comportement des classes dirigeantes, qui conditionnent pour une part non négligeables le déroulement de notre futur, et qui restent très difficiles à anticiper.
Un exposé magistral pour comprendre la marche de nos économies.
Pour beaucoup, le néo-libéralisme constitue le phénomène majeur de notre temps. C’est lui qui donnerait la clé de la crise économique et financière, des nouvelles formes de management, ou encore de la "privatisation du monde". Il est pourtant difficile d’y voir clair à travers cette notion. Le néo-libéralisme, est-ce le "laisser-faire" ou bien l’avènement d’un Etat fort au service de la concurrence ? S’agit-il d’un modèle hyper-individualiste et libertaire, ou bien d’un nouveau conservatisme normalisateur ?
Pour s’y retrouver, Serge Audier nous propose une généalogie internationale des idées néo-libérales depuis les années 1930, à travers ces moments que furent le Colloque Walter Lippmann (1938) et la Société du Mont Pèlerin (1947). Il montre comment la crise du libéralisme, après le krach de Wall Street, a entraîné des révisions et des réaffirmations doctrinales visant à sauver les idées libérales. Mais, loin de toute vision complotiste et linéaire, il soutient aussi que la redéfinition du libéralisme a fait l’objet de conflits féroces entre ceux que l’on appellera les "néolibéraux".
Sur cette base sont établies des distinctions historiques et conceptuelles entre des mouvements que l’on confond trop souvent : le conservatisme, le néoconservatisme, le libertarisme et le néolibéralisme.
Emission "La suite dans les idées".