Notre société libérale prétend que l'individu a désormais le pouvoir de prendre, pour lui-même, toutes les décisions. Les "choix de vie", tant loués par la publicité ou la presse psychologique, font figure de libertés fondamentales arrachées héroïquement au conservatisme. C'est ainsi, par exemple, que nous pouvons changer de sexe comme on change d'apparence ou de fond d'écran. N'y aurait-il pas là une confusion, voire un mensonge ?
Si le sexe relève de l'anatomie et du réel biologique, le genre obéit quant à lui à la culture et à la sexualité – deux réalités très différentes. Or le concept postmoderne de genre, si cher à l'individualisme ambiant, introduit une grande nouveauté : une "simple" opération chirurgicale permettrait d'effacer la différence sexuelle. Dans le même ordre d'idée, on tient à présenter le transsexualisme comme une nouveauté. C'est oublier que depuis toujours, sous toutes les latitudes et pour mille raisons, des hommes se sont fait passer pour des femmes, des femmes pour des hommes. Le droit de fabuler sur son sexe et d'adopter des pratiques sexuelles sur-mesure s'avère aussi ancien que le droit de se tenir debout.
Dany-Robert Dufour décrypte avec précision les véritables enjeux du phénomène "trans". Où l'on se rappelle que le fonctionnement de l'économie de marché dépend de désirs toujours renouvelés. Et où l'on comprend assez vite que le changement de sexe n'est qu'une option de plus dans le catalogue libéral. Peu importe son coût : sociétal, médical et anthropologique.
colloque "Ethique et questions contemporaines", organisée par des associations de Formation Psychanalytique et de Recherches Freudienne.
Analyste du discours féministe depuis 2018, Mos Majorum nous donne ici un historique des droits des femmes et interroge l'existence de ruptures dans la pensée féministe afin de comprendre les enjeux autour du terme de "néo-féminisme".
- 0'00'00 : Contexte de la conférence
- 0'01'05 : Introduction de la conférence
- 0'03'40 : Pourquoi ce sujet ?
- 0'05'25 : Définition(s) du féminisme
- 0'13'10 : Le féminisme après 1918
- 0'18'20 : Le féminisme de 1800 à 1914
- 0'30'15 : Le féminisme avant 1800
- 0'41'45 : Les grandes ruptures du féminisme
- 0'57'25 : Le piège politique du "néo"
- 1'05'15 : Conclusion
Avec l'explosion d'Internet et des chaînes câblées, rien de plus banal aujourd'hui que d'avoir accès à des images X. Il faut en prendre conscience : la majorité des adolescents, à l'âge de treize ans, a déjà vu du porno. Questionnaires et entretiens à l'appui, Michela Marzano a mené une enquête rigoureuse auprès de filles et de garçons, âgés de quinze à dix-neuf ans.
Cette étude sociologique révèle des réactions très diverses, parfois pertinentes, parfois déroutantes, qui aideront les adultes à mieux comprendre les doutes et angoisses que nourrit tout adolescent au sujet des rapports sexuels. Certains sont persuadés que la pornographie "colle avec la réalité". D'autres banalisent l'acte sexuel au point que des garçons croient "pouvoir tout faire avec les filles faciles, celles qui portent des minijupes". D'autres encore pensent que les images X servent à "donner aux garçons envie de coucher avec leur copine".
Comment faire alors pour que les jeunes, dont l'imaginaire sexuel s'est construit bien loin des points de repère de leurs aînés, ne se réfèrent plus à des idées confuses ou déformées ?
Émission "Planète Féministe", animée par Marie-Anne Juricic.
L'âge venant, la liberté de George Steiner grandit et il dit sans hésiter parfois avec sarcasme ce qu'il pense de l'évolution de notre société. C'est à une vision pessimiste qu'il nous convie en analysant la perte de l'écrit, l'absence de désir de se réalimenter aux sources de la haute culture et l'avènement du règne de l'immatériel. Toutefois Steiner tempère ce pessimisme par une croyance au développement des sciences exactes et au progrès médical mondial !
Steiner revient sur ses deux passions essentielles qui lui permettent d'envisager le lendemain : la musique qu'il écoute chaque jour - il en fait et c'est une vocation manquée à cause d'une disgrâce de naissance - et les mathématiques.
Il évoque sa passion d'enseignant et comment sa vie chaotique de juif européen l'a conduit depuis des décennies à enseigner dans toutes les universités du monde pour se fixer enfin à Cambridge.
Enfin, lui qui est profondément antisioniste constate l'impossibilité de l'existence d'un état palestinien et dit son inquiétude d'une montée de l'antisémitisme...
George Steiner : un penseur libre.
Une série d'émission animée par Laure Adler.
Les livres changent le monde. En douteriez-vous ? C'est en compagnie de l'écrivain philospohe Régis Debray et du haut fonctionnaire Didier Leschi qu'au travers de cette série d'émissions nous allons comprendre pourquoi, mais surtout comment.
Cette série sur l'histoire des idées, l'histoire du monde, l'Histoire donc tout simplement dessine le paysage (subjectif) de la trentaine de livres qui ont bouleversé, depuis 1900, la marche des choses et transformé les représentations à l'échelle internationale.
Introduite par une émission sur l'histoire de la diffusion des textes, l'étude se termine sur une tentative de dessiner l'avenir. Il y a des livres qui font tomber des murs.
Oeuvrant depuis de nombreuses années dans le champ de l'anthropologie économique et sociale, Christophe Darmangeat applique avec profit la grille de lecture du matérialisme historique pour comprendre la question de la division sexuelle, de la violence et de l'exploitation du travail dans les sociétés pré-étatiques.
Il n'a cessé d'interroger la manière dont les sociétés traditionnelles s'organisent et ses conséquences directes en terme de domination, montrant par là tout l'intérêt d'une discipline comme l'anthropologie.
D'abord pigiste pour Paris Match lorsqu'elle monte à Paris, c'est finalement à l'enseignement que Sylviane Agacinski se consacre. Agrégée de philosophie après avoir notamment suivi les cours de Gilles Deleuze, elle pratique bientôt dans les environs de la région parisienne.
Revenue dans la capitale, elle participe alors à la fondation et à la direction du Collège international de philosophie, aux côtés notamment de Jacques Derrida, son époux de l'époque, avant, en 1991, d'obtenir un statut de chercheur à l'école des hautes études en sciences sociales.
Marqués par un certain existentialisme, ses ouvrages prônent une philosophie concrète, qui ne doit délaisser ni la pensée, ni l'expérience. Sa philosophie politique est avant tout celle du choix et de la décision, une philosophie ouverte riche en perspectives.
Femme d'hommes exposés, puisqu'elle a, en 1994, épousé Lionel Jospin, elle traite également, au fil de ces essais, des rapports entre les sexes.
Émission "Hors-champs", animée par Laure Adler.
L'apport de Roswitha Scholz à la théorie critique de la valeur n'est pas un apport secondaire ou un développement cumulatif, mais une révolution totale de la théorie critique. Le passage de la critique de la valeur à la critique de la valeur-dissociation est un changement de qualité et de cadre théorique.
C'est alors non seulement la critique de l'économie politique qui s'en trouve bouleversée, mais plus largement la critique de la forme sociale capitaliste, qui doit alors être thématisée en tant que patriarcat-producteur de marchandises ou capitalisme-patriarcat.
Ce cycle de conférences se veut une introduction à cette théorie critique fondamentale, devant permettre ensuite une entrée plus facile dans les textes Roswitha Scholz.