Alors que la France et l'Union européenne souffrent d'un déficit démocratique manifeste, le modèle suisse, avec ses outils de démocratie directe et ses instances de pouvoir décentralisées, pourrait constituer un modèle alternatif intéressant.
David l'Epée, intellectuel et citoyen helvétique, vient nous présenter le système politique de son pays et nous propose une réflexion sur l'esprit qui anime ses institutions.
Le père Thierry Magnin s'entretient ici avec l'auteur d'A la recherche du réel. On y découvre le riche parcours de l’académicien qui évoque ses réflexions à propos de la mécanique quantique et du « réel voilé », une conception qu’il a défendue dès les années 1960 et qui le pousse à abandonnée la vision classique du réalisme ontologique encore défendue par une majorité de physicien aujourd'hui.
Lorsque les observateurs occidentaux se penchent sur l’Orient, ils commettent fréquemment une erreur en lisant les événements égyptiens, syriens, iraniens ou irakiens à travers la grille "démocrates contre intégristes".
Selon Antoine Sfeir, ce partage n’est pas pertinent. La vraie ligne de fracture qui divise le monde arabo-islamique est celle, fort ancienne, qui sépare les deux branches de l’islam, à savoir le sunnisme et le chiisme.
Mais qu’est-ce qui distingue l’un de l’autre ? Et comment comprendre cette "guerre de religions" qui dure depuis treize siècles ?
Maurice G. Dantec, écrivain français naturalisé canadien, se définit comme "écrivain nord-américain de langue française".
Tout au long de cet entretien-fleuve, il revient sur son dernier roman de science-fiction, et nous parle plus largement de son travail d'écriture et du sens qu'il porte dans son oeuvre, notamment dans son rapport à la foi catholique.
L'entretien est mené par Christian Monnin et Jack Griffin, à la Bibliothèque Albert le Grand de Montréal.
Roger Garaudy fait le point sur l'état de l'impérialisme occidental et la mise en place du Nouvel Ordre Mondial.
Les agents actifs de ces bouleversements sont les Etats-Unis d'Amérique et la politique sioniste d'Israël. Ces stratégies poursuivent et intensifient les logiques d'exploitation du tiers-monde en général, et du monde arabe en particulier, en vertu des injonctions du monothéisme de marché.
Presque vingt ans après, cette intervention est -malheureusement- toujours d'actualité...
Alors que la résolution du conflit israélo-palestinien semble toujours plus improbable, Jacob Cohen et Charles Meyer débattent de la question et des remèdes possibles à y apporter.
Leurs points de vue radicalement différents donnent lieu à un débat viril, qui s'apparente parfois à un dialogue de sourds. Cela permet en tout cas de mesurer la difficulté d'arriver à un consensus en la matière.
La franc-maçonnerie est un réseau de pouvoir dont l'influence est aujourd'hui manifeste. Elle a joué un rôle de premier plan dans l'histoire des Etats-Unis d'Amérique et du Canada.
Comment cette structure de pouvoir fonctionne-t-elle ? Quelles sont ses origines et son histoire ? Selon quels principes, suivant quelles méthodes agit-elle ?
Sachant que l'Amérique du Nord reste le pôle de puissance le plus important du monde, il est plus que nécessaire de comprendre le phénomène maçonnique et d'en étudier la place qu'il a tenue hier et qu'il tient aujourd'hui au sein des nations qui composent cet ensemble géographique.
L'émission est consacrée à une réflexion à l’envers anthropologique de la liberté, l’aliénation, telle qu’elle est décrite et joue un rôle décisif dans les écrits de Karl Marx.
Mais est-elle réellement le contraire de la liberté ? Au sens propre, l’aliénation ne désigne pas un fait, mais un état, un processus d’incorporation d’un corps étranger.
Or l’objectivation de soi n’est pas forcément mortifère. Pour pouvoir dire : "je suis, j’existe", nous devons nous considérer nous mêmes comme objet de pensée, à propos duquel nous pouvons affirmer quelque chose.
Mais une chose est de se considérer soi-même comme objet, comme condition de possibilité de la pensée, une autre est d’être réduit à l’état d’objet par une instance extérieure.
Et c’est à partir de cette ambivalence du thème de l’aliénation que Karl Marx en a produit un concept, des Manuscrits de 1844 au magistral Capital.
Emission "Les Nouveaux chemins de la connaissance", animée par Adèle Van Reeth.
On peut regarder l’histoire politique du XXe siècle comme l’histoire du combat de la démocratie contre ses ennemis extérieurs : le fascisme et le communisme.
Ce combat s’est achevé avec la chute du mur de Berlin. D’après certains, il se prolonge contre de nouveaux ennemis – islamisme, terrorisme…
Pour Tzvetan Todorov, ces dangers, certes réels, ne sont pas des candidats crédibles à cette succession. Le principal ennemi de la démocratie, c’est devenu elle-même, ou plutôt certains aspects plus ou moins visibles de son développement, qui en menacent jusqu’à l’existence même.
Pour quelles raisons la France a-t-elle perdu, ces dernières décenniers, une part importante de son industrie ?
Pour Patrick Artus, ce phénomène n'est pas à rechercher du côté de l'Union européenne et des contraintes monétaires de l'Euro, mais bien plutôt dans un certain nombre de problèmes internes à l'économie française :
- les produits ne sont pas assez bien positionnés (milieu de gamme)
- l'accès au financement est difficile pour les PME
- de nombreuses PME dynamiques sont absorbées par de grands groupes, sans pouvoir exprimer leur potentiel de création de valeur ajoutée et d'emplois
Considérant que le protectionnisme n'est pas une solution envisageable et sachant que la production industrielle n'est pas un thème "écologique" à la mode, comment pourrons-nous remédier à la désindustrialisation de la France ?
L'entretien est animé par Laurent Guez, et deux interventions sont menées par Jean-Michel Charpin et Christel Bories.
C’est à partir de la critique du fétichisme de la marchandise et de la valeur qu'Anselm Jappe cerne notre moment social-historique.
S’il s’agit bien d’une critique marxiste, celle-ci abandonne la centralité du concept de luttes de classes considérant qu’il ne peut plus suffire de changer les modes de distribution des richesses. Cela, parce que la critique de la valeur révèle une contradiction dynamique et interne au capitalisme, dont la crise ouverte en 2008 en serait l’accomplissement. Une contradiction qui conduit nécessairement le capitalisme à la diminution continue de la valeur produite. De richesse il n’y en à plus suffisamment pour relancer le capitalisme social des années 60 : un capitalisme de plein emploi, de salaires élevés et de l’école ascenseur.
Comment comprendre la constitution de la valeur à travers le concept de travail abstrait ? Et quel est le rôle de la technologie dans la diminution de la valeur ? A quoi sert le crédit et la finance dans la prolongation de l’agonie du capitalisme ?
Anselm Jappe, en plus de répondre à ces questions, propose également une critique de la culture, de la modernité et du sujet, s’appuyant sur la théorie du fétichisme de la marchandise comme structure déterminante des formes même de l’agir et de la pensée. Ce que le capitalisme emportera avec lui dans son écroulement, c’est la socialisation telle qu’elle s’est constituée depuis la révolution du capitalisme anglais de Manchester. Un écroulement susceptible de mettre à nu le "sujet automate" du capitalisme incapable de se socialiser autrement que par l’échange d’unité de valeur...