Diffusé entre 2007 et 2015, Mad Men est vite devenu un phénonème culturel mondial sans équivalent. Les raisons sont nombreuses : elles tiennent au charisme de Jon Hamm dans le rôle de Don Draper, publicitaire énigmatique et séducteur, au soin apporté à la reconstitution – le récit va de 1959 à 1972 –, ainsi qu'à une description particulièrement fine d'une société à la fois éloignée et proche de la nôtre. Mad Men invite en effet à poser des questions d'histoire culturelle et politique, et à les poser au passé comme au présent.
L'américaniste Sylvie Laurent se pose plus particulièrement la question de la place de la minorité noire dans Mad Men en analysant la façon dont la série traite de la lutte pour les droits civiques et, particulièrement, de l'assassinat de Martin Luther King, et en confrontant ces représentations à celles que proposent d'autres séries, films ou livres, ainsi qu'à des faits divers ayant récemment secoué l'actualité américaine.
Qu'ont donc en commun les plateformes logistiques d'Amazon, les émissions de Stéphane Plaza, les restaurants de kebabs, les villages de néo-ruraux dans la Drôme, l'univers des coaches et les boulangeries de rond-point ? Rien, bien sûr, sinon que chacune de ces réalités économiques, culturelles et sociales occupe le quotidien ou nourrit l'imaginaire d'un segment de la France contemporaine.
Or, nul atlas ne permet de se repérer dans cette France nouvelle où chacun ignore ce que fait l'autre. L'écart entre la réalité du pays et les représentations dont nous avons hérité est dès lors abyssal, et, près d'un demi-siècle après l'achèvement des Trente Glorieuses, nous continuons à parler de la France comme si elle venait d'en sortir.
Pourtant, depuis le milieu des années 1980, notre société s'est métamorphosée en profondeur, entrant pleinement dans l'univers des services, de la mobilité, de la consommation, de l'image et des loisirs.
Même s'ils en ont peu, les pauvres ont de l'argent. Cet argent est source de fantasmes : on l'imagine mal dépensé, mal utilisé, mal alloué. Pourtant, on s'interroge peu sur la manière dont ils le gèrent, ce qu'il devient et qui il enrichit.
Des émeutes du Nutella à la baisse des APL, en passant par le steak doré de Franck Ribéry, le travail de Denis Colombi déconstruit notre perception de la pauvreté et interroge notre rapport à la consommation : la place du luxe ou du superflu dans nos vies, les dépenses contraintes, la nécessité – ou non – des "petits plaisirs" que l'on s’octroie, ou encore l'influence du regard de l'autre sur nos achats.
S'appuyant notamment sur les travaux de Ruwen Ogien et de Michel Clouscard, Romain Roszak intervient sur les questions d'éthique et de morale.
Conférence :
- 0'00'00 : Introduction de Loïc Chaigneau
- 0'05'15 : Introduction Romain Roszak
- 0'08'43 : Principes de l'éthique minimale d'Ogien
- 0'18'51 : Principes de l'éthique de la praxis
- 0'22'21 : Quel lien y a-t-il entre l'éthique et les rapports de production-consommation ? À propos de quoi l'éthique de la praxis s'oppose-t-elle à l'éthique minimale (et à l'ambiance morale dominante en général) ?
- 0'31'33 : Explicitation du rapport entre plaisir et exploitation. Pourquoi le minimalisme est intenable
- 0'42'10 : L'éthique de la praxis comme suppression et accomplissement de la morale (répressive ou émancipatrice)
Questions :
- 0'55'11 : Le Frivole et le Sérieux de Clouscard est-il idéaliste ?
- 1'06'29 : Quelle application individuelle de l'éthique de la Praxis ?
- 1'12'01 : Quel rapport entre l'éthique minimale et certaines activités amorales visant uniquement le gain ?
- 1'17'18 : La polarisation et la décadence morale de la bourgeoisie est-il annonciateur de sa fin proche ?
- 1'26'01 : Clouscard réalise t-il un retour marxiste à l'impératif catégorique kantien ?
- 1'33'32 : Clouscard met-il à jour le marxisme-léninisme ?
Qu'ont donc en commun les plateformes logistiques d'Amazon, les émissions de Stéphane Plaza, les restaurants de kebabs, les villages de néo-ruraux dans la Drôme, l'univers des coaches et les boulangeries de rond-point ? Rien, bien sûr, sinon que chacune de ces réalités économiques, culturelles et sociales occupe le quotidien ou nourrit l'imaginaire d'un segment de la France contemporaine.
Or, nul atlas ne permet de se repérer dans cette France nouvelle où chacun ignore ce que fait l'autre. L'écart entre la réalité du pays et les représentations dont nous avons hérité est dès lors abyssal, et, près d'un demi-siècle après l'achèvement des Trente Glorieuses, nous continuons à parler de la France comme si elle venait d'en sortir.
Pourtant, depuis le milieu des années 1980, notre société s'est métamorphosée en profondeur, entrant pleinement dans l'univers des services, de la mobilité, de la consommation, de l'image et des loisirs.
Une conférence animée par Jérémie Peltier.
Le travail du sociologue Jean-Pierre Le Goff met en lumière les postures et les faux-semblants d'un conformisme individualiste qui vit à l'abri de l'épreuve du réel et de l'histoire, tout en s'affirmant comme l'incarnation de la modernité et du progrès.
En effet, une nouvelle conception de la condition humaine s'est diffusée en douceur à travers un courant moderniste de l'éducation, du management, de l'animation festive et culturelle, tout autant que par les thérapies comportementalistes, le néo-bouddhisme et l'écologisme. Une "bulle" angélique s'est ainsi construite tandis que la violence du monde frappe à notre porte.
Albert Camus disait : "Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu'elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde se défasse." Cet impératif est plus que jamais d'actualité.
L’art, nous savons tous ce que c’est, et nous avons l'impression qu'il a toujours existé tel que nous l?entendons. Pourtant, c'est loin d'être le cas.
Cette série d'interventions nous permet de parcourir l'histoire du concept d'art, dans une volonté de assumée de vulgarisation portant sur l'art et les théories esthétiques. Elle a pour but d'interroger nos idées reçues et nos lieux communs sur le sujet, car ils sont nombreux...
De Pasolini, les Français ont surtout retenu son oeuvre cinématographique. Mais en Italie, c'est le Pasolini poète qui est célébré. Poète, mais aussi romancier, critique d'art, engagé politique, Pasolini est extrême, excessif, scandaleux, mais jamais provocateur. Gare aux âmes sensibles !
En quatre temps, ces émissions nous emmènent aux limites du figurable avec le film Salò ou les 120 Journées de Sodome de Pasolini, dans sa poésie, ses écrits autobiographiques, et enfin sa pensée philosophique.
Émission "Les Chemins de la philosophie", animée par Adèle Van Reeth.