Ces produits étranges se retrouvent dans les composants d’emballages alimentaires, des encres dans les produits cosmétiques ou encore dans les ciments dentaires. Longtemps utilisés dans notre vie courante, ils sont suspectés depuis quelques années de provoquer des cancers du sein, de la prostate, d’avoir des incidences sur la croissance, le développement... d’être des perturbateurs endocriniens.
A partir de quel seuil d’exposition devenons-nous sensibles à ces produits que nous utilisons et manipulons tous les jours ? Peut-on les remplacer par d’autres qui ne soient pas nocifs pour la santé ?
Explications dans cette émission en compagnie de Claude Monneret.
Paul Jorion vient présenter un travail ambitieux qui se veut une contribution à l'anthropologie des savoirs.
Quel est le lien entre réalité et vérité ? Comment l'un dépend-t-il de l'autre ? Comment l'un entraîne-t-il nécessairement l'autre ?
L'anthropologue qu'est Paul Jorion met ainsi en lumière une confusion qui eut lieu entre ces deux concepts en montrant comment celle-ci donna naissance à la science contemporaine. Et c'est pourquoi sont interrogés, tout au long de cette conférence, les périodes de la Grèce du IV siècle av. JC et de l'Europe du XVIème siècle, et les domaines de la philosophie, de l'astronomie ou des mathématiques.
Après la controverse, largement médiatisée, entre les psychanalystes et Michel Onfray pour sa critique de Freud dans la Contre-Histoire de la Philosophie, un échange constructif et éclairé peut enfin prendre place : Boris Cyrulnik, psychanalyste, éthologue et psychiatre, ouvre ainsi le premier véritable débat sur la psychanalyse avec Michel Onfray.
Freud et son héritage sont si présents dans notre société contemporaine que l’inconscient, le complexe d’OEdipe ou l’acte manqué sont des concepts utilisés dans la vie courante et finalement peu remis en cause.
Cette rencontre de deux penseurs aux vues divergentes laisse place au libre examen de la psychanalyse, dans sa pratique actuelle comme dans ses fondements, pour nous offrir une réflexion passionnante, claire et pénétrante, qui sort du temps de la médiatisation pour se développer librement et intelligiblement dans le temps de la réflexion.
Ernest Renan est souvent vu comme un laïcard forcené, n'ayant cessé de guerroyer contre la religion au nom d'une philosophie positiviste et progressiste.
Au-delà des clichés, quelles ont élé les positions de Renan sur le devenir des sciences, de la métaphysique et de la religion ?
Son positionnement risquent d'en étonner plusieurs, et l'on trouve sous sa plume des mots bien plus réalistes que ce que nous voulons bien nous souvenir.
L’anomie de nos sociétés est aujourd’hui un fait sinon largement admis du moins globalement constaté avec une sorte de trépignement qui peut inquiéter. Ces germes de pourrissement social attirent à intervalles réguliers tout ce que la France et les sociétés dites avancées possèdent comme faune sociologique, entomologistes sociaux et autres inspecteurs de dépôt de bilan civilisationnel. Il y a quelque chose d’impudique – comme un fantasme de ruine – à contempler la tragédie avec gourmandise en priant de pouvoir abaisser le puce comme dans les arènes romaines devant la grande curée terminale censée emporter notre communion humaine dégradée en vulgaire vivre-ensemble.
C’est de cet homme délié car déraciné et par la même désincarné que Pierre-Yves Rougeyron nous esquisse ici un portrait.
Délié face à ses semblables, face à tout destin collectif, il est désorienté dans le temps et de l’espace ; venu de rien, il n’entend aller nulle part. Déraciné car ne pouvant plus avoir de rapport à la terre et aux morts ; inapte à se figurer dans une société qui, comme l’avait souligné Auguste Comte, est faite de "plus de morts que de vivants". Désincarné car ce qui fait de nous des êtres charnels, c’est ce qui nous distingue de l’autre à l’échelle individuelle, comme notre peau, ou à l’échelle collective, comme les clans, les nations, les frontières.
Comment en sommes-nous arrivés là ?
Jacques Bouveresse tente de répondre à cette question en présentant la pensée de Bertrand Russell, plus précisément les inquiétudes de cet auteur face aux promesses et aux dangers de la société scientifique.
La conférence est prononcée pendant l'université d'été 2010 ayant pour thème : "Quelle place pour la science dans le débat public ?"
Seul l’imaginaire est peuplé d’êtres monstrueux, c’est-à-dire hors proportions. Car dans la nature, chaque organisme n’est viable qu’à son échelle adéquate : une araignée géante s’asphyxierait, une gazelle de la taille d’une girafe se casserait les pattes… Idem pour les sociétés et les cultures, affirme Olivier Rey !
Ce philosophe et mathématicien nous montre en quoi la question de la "taille" devrait être au centre de la critique de la modernité technicienne et libérale.
Il réhabilite ainsi la célèbre thèse de Leopold Kohr (1909-1994) : "partout où quelque chose ne va pas, quelque chose est trop gros".