Le philosophe et sociologue Herbert Marcuse s'intéresse ici aux tendances lourdes des sociétés contemporaines que sont principalement caractérisée par leur technicisme : il cherche ainsi à établir les liens entre la technique, l’homme et la nature.
Pour Herbert Marcuse, la société contemporaine se soumet aux règles de la libéralisation économique et d’une administration de plus en plus totalitaire. Cependant son avenir dépend surtout du devenir de l'appareil technologique.
Deux tendances contraires sont alors analysées : l’abolition ou la perpétuation du travail pénible. En effet, la défense contre tout ennemi extérieur, l’accélération du progrès technique, une productivité toujours plus grande et une augmentation du niveau de vie mènent, par souci de contrôle de l’individu, à la répression sociale par un travail pénible. Herbert Marcuse poursuit sa démonstration philosophique en discutant la théorie freudienne de la civilisation.
Aurons-nous la capacité de modifier la structure de la société afin de reconstruire un monde qui se rapproche de la rationalité et de la liberté ?
En ce mois d'août 2009, Dominique Rousset a reçu Régis Debray pour une série d'entretiens sur France Culture.
Debray, avant de prendre la parole, la rend à celles et ceux qui l'ont inspiré, instruit ou contredit. Les plus pointus ou les mieux informés. Dans tous les camps et dans chaque champ.
Un demi-siècle en revue. De l'école au théâtre, des maquis sud-américains aux lambris élyséens, du souci religieux au plaisir littéraire. Ces amicales confrontations remettent à chaque étape les choses et les idées en place. En mariant rigueur et bonne humeur.
Il est urgent de proposer à l'honnête homme de reprendre sa réflexion sur le lien entre le "comment" scientifique et l'expérience personnelle. C'est ce que propose Pierre Perrier en nous aidant à contempler le Monde extérieur et et le monde intérieur du cœur de l'homme.
En montrant la correspondance entre ces deux mondes, il permet de discerner la validité et les limites des modèles qui renforcent et expliquent notre émerveillement devant la Nature.
En effet, les nouveaux savoirs et la connaissance de leurs limites explicatives ouvrent à une réflexion qui peut se dégager des idéologies du passé et du présent. Ces idéologies sont moribondes mais elles sont encore capables de maintenir une certaine confusion...
D’ici une vingtaine d’années, l’automatisation va déferler sur tous les secteurs de l’économie mondiale et signer la mort définitive de l’emploi. Et si c’était une vraie bonne nouvelle ?
Parce que l’emploi, cette activité privée de sens qui est sanctionnée par un salaire, a détruit le travail, explique le philosophe Bernard Stiegler. Et parce que la fin de l’emploi est l’occasion de réinventer le travail au cœur de nos sociétés du numérique, de construire une économie contributive en lieu et place de cette "économie de l’incurie" qui nous détruit à petit feu.
Un entretien mené par Ariel Kyrou.
Qu'est-ce que la science ? Quelles sont les spécificités de cette démarche de connaissance ? Ses liens avec la nature ? Quelles évolutions majeures sont apparues depuis le début du XXe siècle ?
Même si officiellement, la science demeure le socle de nos sociétés dites modernes, elle reste relativement méconnue et est en pratique souvent questionnée, voire critiquée !
Revenant sur les grandes révolutions scientifiques que sont les théories de la mécanique quantique, de la relativité, ou les nouvelles approches en cosmologie, Étienne Klein nous offre une réflexion personnelle et passionnante sur l'histoire des sciences, le progrès, la civilisation et la condition humaine.
La destruction des liens symboliques entre les hommes attise la haine et la xénophobie. En de telles circonstances, la lutte contre les discriminations semble rendre possible une société multiculturelle, tolérante et ouverte.
Illusions. Ces mots sont en réalité ceux de l'idéologie libérale. Leur seule fonction véritable est la réalisation d'un marché du travail libre et non faussé, pour une exploitation maximale de la main d'œuvre, pour une humanité de consommateurs. La lutte contre les discriminations est un dispositif de domination, qui brise les liens existants non conforme au marché : il s’agit de diviser pour régner. Les valeurs n'y ont aucune place ; seuls sont réels les rapports de force.
Vincent Chapin propose un changement de paradigme à ceux qui refusent l’emprise de ce Système. Rupture avec les perspectives de la tradition de droite, axée sur une perception biologique de la pluralité humaine ; mais rupture aussi avec les perspectives de la tradition de gauche, qui se trouve désormais recyclée dans l'ingénierie sociale capitaliste. Nous devons nous unir pour résister, non en réconciliant les traditions politiques du passé, mais en les dépassant.
Le tissage des sociétés humaines, c'est le lien. Et le lien ne se réduit pas aux libres contrats : c'est la langue, les symboles, les histoires. Une pensée de l'homme qui permette une résistance efficace au totalitarisme contemporain sera, nécessairement, une pensée du lien. C’est précisément pour l’interdire que le Système conduit une très fumeuse "lutte contre les discriminations" : cette lutte est, en fait, menée contre de nouvelles encyclopédies, encore à construire. Libérons-nous de l’emprise sournoise de ce discours en trompe-l’œil : écrasons l’infâme !
A l’aune du XVIIe siècle naissait la science dite moderne, celle initiée par Galilée. Il s’agit désormais de découvrir les lois qui régissent la nature en saisissant toujours plus finement leur langage mathématique. Dès lors, les promesses de la science modernes se veulent gigantesques, fabuleuses. Elles jurent de révéler aux hommes la réalité des hommes. Elles s’engagent même à calmer leurs tourments.
Dans la lignée de Galilée, Descartes affirmait dans le Discours de la méthode que l’homme devait devenir comme maître et possesseur de la nature.
Mais si l’objectif alors recherché était de tirer de la maîtrise technique de la nature un meilleur confort pour les hommes, il semblerait qu’il ait quelque peu dévié. Sans conteste depuis Descartes, notre emprise sur le monde s’est amplifiée de manière prodigieuse à tel point que le développement techno-scientifique s’emballe, nous donnant l’impression d’échapper à notre contrôle.
Comment comprendre le devenir de ce que nous appelons un peu rapidement "la sience" ? Ce projet philosophico-scientifique initié par Galilée et Descartes nous a-t-il mené dans une impasse ?