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Sur un nouvel objet d'étude, la recherche scientifique commence par la publication de travaux initiaux qui sont confirmés ou non par les études ultérieures puis se diffusent dans les médias. Entre ces trois niveaux les écarts sont souvent considérables, en particulier dans le domaine de la psychiatrie biologique.
La première partie de l'exposé de François Gonon prend pour exemple le Trouble Déficitaire de l'Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH) et décrit ces écarts de discours, leurs causes et leurs conséquences.
Dans une deuxième partie, il présente une recherche en cours concernant le discours des neurosciences dans l'éducation, qui analyse la place des neurosciences dans deux corpus : les textes produits par le Conseil Scientifique de l'Éducation Nationale d'une part et les articles de presse évoquant ce Conseil, d'autre part.


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L'espace fait rêver. Mais comment ce mythe de la conquête de l'espace s'est-il construit ? L'iconique bipbip du satellite Spoutnik, en 1957, est généralement présenté comme l'acte de naissance de l'exploration spatiale : son origine nazie est plus souvent oubliée.
C'est ce que rappellent Irénée Régnauld et Arnaud Saint-Martin dans un essai marquant d'histoire des sciences : comment ces technologies prennent racines dans l'Allemagne du 3e Reich. Puis comment, en un siècle, nous avons vu l'avènement d'une "astroculture" en soutient de programmes spatiaux aux objectifs avant tout militaires. Et enfin l'éclosion d'une économie extra-atmosphérique, décorrélée de tous enjeux climatiques.
Émission "La Science, CQFD", animée par Natacha Triou.


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Depuis vingt ans, Pièces et main d'œuvre (PMO) ont publié une quinzaine de livres. Pour tout écologiste attaché à la nature et à la liberté, leur travail est aussi important que passionnant.
Pour PMO "la technocratie est la classe du savoir, de l'avoir et du pouvoir produite par le capitalisme industriel pour révolutionner constamment les produits, services et moyens de la puissance". Et "le transhumanisme est l'idéologie de la technocratie à l'ère des technologies convergentes, et à l'avènement du règne machinal".
Mais pour bien comprendre tout cela, il faut du temps. Au cours de 19 épisodes, nous faisons connaissance avec PMO, avec leur méthode de travail. Nous faisons également plusieurs voyages dans le temps, dans l'histoire de l'industrialisation de Grenoble, celle de la volonté de puissance, de l'eugénisme, du transhumanisme, de "l'emballement des technologies convergentes nous mènant au règne machinal et à l'incarcération de l'homme-machine dans le monde-machine".
Prenons notre temps, il y a beaucoup à explorer ensemble.


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L'homme avec un grand "H" est de retour dans l'espace. À la faveur d'une passion renouvelée pour l'occupation des astres et sur fond de conflits entre grandes puissances, la course à la Lune est relancée. Chine et États-Unis visent le court terme, avec des programmes colossaux (Chang'e, Artemis), alors que des puissances spatiales plus mineures suivent dans un même esprit (l'Inde, et dans une certaine mesure l'Europe). Consensuel, le traitement médiatique de cette grande vision fait la part belle aux découvertes scientifiques pléthoriques qui en découleront et autres promesses d'une "économie de l'espace" à la croissance infinie. Quant aux astronautes, hérauts historiques de la conquête, ils assurent le service après-vente : faire rêver.
Sur le versant critique, c’est le calme plat. Quelques voix émergent pour faire entendre des doutes à l'idée d'habiter Mars mais sont vite noyées dans le flot des déclarations de milliardaires du capitalisme spatial : Elon Musk, Jeff Bezos et les autres. L'idée de conquérir l'espace n'est pas nouvelle. Avant même Apollo, elle émerge dans les faits à l'ère nazie, avec des objectifs militaires. Puis s'étale sur une centaine d'années, constituant un véritable paradigme dont nous ne sommes pas sortis, lequel se décline dans les domaines culturel, militaire et économique, avec une remarquable constance. Tout du long, les projets les plus fous sont amorcés, puisant dans un même répertoire de justifications (la science, le désir d'exploration) qui masque leurs dimensions fondamentalement guerrières et spéculatives.
Arnaud Saint-Martin et Irénée Régnauld opèrent une plongée dans l'histoire de l'espace qui éclaire les directions prises par l'industrie astronautique à l'ère contemporaine. Ils montrent que les velléités d'expansion cosmique d'hier ont pavé la route à un "astrocapitalisme" qui se caractérise aujourd'hui par une fuite en avant destructrice.
Alors que des budgets pharaoniques sont fléchés vers des astres morts, s'amoncellent dans le ciel des centaines de milliers de débris qui mettent en péril l'usage de l'espace à des fins scientifiques et notamment, de surveillance du climat. Si l'enchantement perdure, c'est bien qu'une vaste fabrique du consentement est à l'œuvre. Invariablement, elle débouche sur un grand flou qui empêche tout recul critique sur l'espace, et occulte d'autres représentations d'un milieu qui demeure le patrimoine de l'humanité.
- 0'02'30 : Les balbutiements et la matrice nazie
- 0'17'15 : L’exfiltration et la récupération des nazis
- 0'36'30 : Le développement des ICBM et la fausse dualité civilo-militaire
- 1'05'00 : SpaceX et une « privatisation de l ‘espace »
Émission "Le Collimateur", animée par Alexandre Jubelin.


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Fondateur de l'école hétérodoxe de l'économie des conventions, André Orléan nous expose ici les enjeux d'un "tournant expérimental" des sciences économiques.
L'essor de l'économie comportementale, des RCT (Randomized Controlled Trials) et de l'analyse économétrique à partir d'expériences naturelles (histoire économique, développement) montre un désir d'objectivité et de scientificité qui cache des choix théoriques et épistémologiques qui ne sont pourtant pas neutres.
Selon lui, cette tentative de baser le débat scientifique sur des faits et des causalités rigoureusement établies cache un grand décalage de ces méthodes avec celles des sciences expérimentales et peut mener à des dérives.


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Comment les objectifs militaires nazis ont-ils influencé la conquête spatiale ? Le vol habité est-il nécessaire ? Qu'est-ce qui se cache derrière les projets fous d'Elon Musk ?
À l'heure de la course vers Mars, les auteurs du livre Une histoire de la conquête spatiale (La Fabrique) Arnaud Saint-Martin et Irénée Régnauld nous dévoilent l'envers de la conquête spatiale.
- 00'00 : Présentation, conquête spatiale et colonialisme d'Elon Musk
- 08'20 : L'importance des nazis et l'URSS dans le développement de la conquête spatiale
- 12'45 : Le secret bien gardé des Etats-Unis
- 17'40 : Le développement de l’astroculture
- 25'11 : Néolibéralisme et conquête spatiale
- 35'12 : L'influence de la SF sur Musk et Bezos
- 40'00 : Le problème des satellites et dangers
- 45'21 : La station spatiale ne sert à rien ?
- 54'00 : Et après ?
Un entretien mené par Samuel Fergombé.


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Plusieurs poussent des cris affolés à propos d'une Université soi-disant assiégée par les féministes et les antiracistes, qui menaceraient jusqu'à l'ensemble de la société au nom du "politiquement correct". Pour stimuler la panique collective, on agite des épouvantails – social justice warriors, islamo-gauchistes, wokes, gender studies – et on évoque les pires violences de l'histoire : chasse aux sorcières, lynchage, totalitarisme, extermination. Même des chefs d'État montent au front. Or, cette agitation repose non seulement sur des exagérations et des mensonges, mais elle relève d'une manipulation qui enferme l'esprit et entrave la curiosité intellectuelle, la liberté universitaire et le développement des savoirs.
Pour y voir plus clair, Francis Dupuis-Déri s'intéresse à l'histoire ancienne et récente de l'Université. Il appelle à considérer la place réelle des études sur le genre et le racisme dans les réseaux universitaires – des salles de classe aux projets de recherche –, et met en lumière les forces qui mènent la charge aux États-Unis, en France et au Québec. Ultimement, il s'agit d'un exercice de déconstruction d'une propagande réactionnaire.


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C'est en revenant sur les tribulations politiques que connaît l'association Memorial que l'historien Eric Aunoble détaille les problèmatiques d'une histoire partagée et de mémoires divisées entre la Russie et l'Ukraine.
- 01'20 : Les menaces pesant sur l'association Memorial
- 03'05 : Le sens et le rôle de cette association née pendant la Perestroïka
- 07'00 : La fin des années 1980, moment de passion pour les révélations sur le passé soviétique
- 08'20 : Quels sont les acteurs à l'origine de Memorial ?
- 11'20 : Le rôle fondamental de Memorial pour documenter noms, lieux, archives de la terreur d'État soviétique, avec des bases de données
- 17'00 : Les résistances à ce travail, en Russie comme en Ukraine, avec un contre-récit nationaliste russe
- 23'20 : Le travail de Memorial sur les atteintes contemporaines aux droits de l'homme, à travers les guerres de Tchétchénie en particulier, sur fond de crise économique
- 27:30 : Les soutiens à Memorial de la communauté académique internationale, et les dilemmes des libéraux en partie coupés de la société russe
- 32:00 : L'inscription de l'affaire Memorial dans un contexte plus large d'usages du passé en Russie avec des mélanges mémoriels
- 34'00 : Les déclinaisons ukrainiennes de ces enjeux mémoriels avec la figure de Makhno et ses usages
- 38'00 : Quelle réception du "roman national" russe et poutinien dans la société ?
- 46'30 : Quels effets dans le champ académique ?