Poser le problème du numérique dans l'enseignement supérieur aujourd'hui, c'est d'abord poser celui de l'organologie de la sphère académique dont le numérique est la dernière période. Bernard Stiegler définit le savoir académique, les conditions de sa production et de sa transmission et propose, pour que la France et l'Europe se saisissent réellement de ces enjeux, une démarche méthodique qui repose sur une nouvelle organologie académique numérique. Cette dernière s'appuie en premier lieu sur une politique massive de recherche sur le numérique, dans toutes les disciplines.
Quels sont aujourd'hui, dans le champ historique, les sujets qui nous sont interdits d'explorer ? Ou pire, seulement dans un certain sens ?
Comment y expliquer la prise de pouvoir de la pensée unique depuis une trentaine d'années ?
Annie Lacroix-Riz a vécu ce renversement et s'applique ici à en expliquer les causes.
Comment comprendre la division entre l'étude de l'histoire des sciences, traditionnellement réservée aux facultés de philosophie, et l'étude de l'évolution des techniques, dont la responsabilité est assumée pour une grande part par des clubs d'ingénieurs à la retraite ?
Ces deux disciplines peuvent-elles être pratiquées sans un dialogue commun ?
Remarque : le volume de la conférence est particulièrement bas.
La découverte des antibiotiques constitue une des plus grandes avancées scientifiques du XXème siècle. Durant l’âge d’or qui a suivi, ces médicaments miracles ont sauvé des millions de vies.
Nous sommes aujourd’hui confrontés à une situation inédite, celle de voir un immense progrès pour l’humanité disparaître devant l’évolution des bactéries et l’absence d’innovations.
Les bactéries ont rapidement muté ces dernières années sous l’effet des traitements multiples, de l’automédication, des indications contestables, des erreurs de posologie. De plus en plus résistantes aux antibiotiques, elles ont profité de nos erreurs, en communauté comme à l’hôpital, chez l’homme comme chez l’animal, et menacent tous les continents, voyageant comme nous par avion.
Dans le même temps, les efforts de recherche ont fortement diminué et peu de progrès majeurs sont attendus. Certaines infections bactériennes graves ne peuvent désormais plus être traitées avec la panoplie de molécules disponibles.Pour faire face à cette épidémie silencieuse, véritable tsunami prêt à ramener nos sociétés aux années 1930, à une ère sans antibiotique, l’urgence est désormais à la prise de conscience, à des changements importants de comportements et à une reprise de l’innovation et de la recherche.
Rappeler rapidement et avec précision les bases nécessaires pour comprendre les différents usages et enjeux liés à l'utilisation des OGM, nous décrire la réalité de ce qui se trame au sein des laboratoires actifs dans la manipulation du vivant, ce sont les tâches auxquelles s'est assigné Christian Vélot.
OGM et recherche fondamentale, OGM et médecine, OGM dans l'agro-alimentaire : autant de catégories clairement différenciées afin d'éviter certains amalgames récurrents.
Les problématiques diffèrent grandement dans chacun des cas, notamment les risques sanitaires et environnementaux.
Une vulgarisation nécessaire.
Les nouvelles représentations du vivant et l’explosion des biotechnologies ont créé des problèmes éthiques radicalement nouveaux sur la légitimité de leurs applications.
Mais il existe en outre d’autres enjeux : ceux liés aux interactions difficiles bien qu’indispensables entre les trois pouvoirs de la parole : la scientifique, la politique et la médiatique.
L'époque tend à la subordination des activités scientifiques et des pratiques éducatives à la logique du capitalisme néolibéral. La connaissance, sous l'effet des politiques publiques et de la concurrence mondiale, change de statut et de fonction. Elle est mise en marché, regardée sous l'angle exclusif de sa valeur économique, soumise à un management bureaucratique oppressif.
Ce constat du basculement dans l'hyper-utilitarisme nous conduira à examiner les racines théoriques de cette conception et les facteurs historiques qui en assurent aujourd'hui le succès. Il nous amènera également à examiner les formes et les effets de cette mutation dans le champ de la recherche et dans celui de l'enseignement. Il nous invite à la résistance et, en fin de compte, à l'invention collective d'une connaissance réellement émancipée.