"Qu'est-ce que signifie être français ? Quels droits cela confère-t-il ? Quelles obligations cela implique-t-il ?" a lancé François Bayrou, le 7 février dernier sur RMC, invitant à une réflexion nationale sur le sujet dans les mois à venir, ainsi que Nicolas Sarkozy l'avait fait lors de son quinquennat. Une fois de plus les questions migratoires, le droit du sol, et les affaires d'OQTF se retrouvent sur le devant de la scène médiatique et politique, dans une France où le vote d'extrême droite explose. De quoi cette obsession est-elle le nom ? Vraie question pour l'avenir d'un pays fracturé, ou diversion utilisée par un pouvoir très impopulaire dans une France au bord de la récession ?
Émission "L'Explication", animée par Aude Lancelin.
L'État est-il neutre, de classe, ou intrinsèquement oppressif ? Quel lien entretient-il au capitalisme ? Dans une perspective révolutionnaire, l'objectif doit-il être de conquérir l'État, de l'abolir, ou de le faire progressivement dépérir ? La politique doit-elle être affaire de parti, de conquête du pouvoir d'état et de dictature révolutionnaire ou encore d'intervention politique d'une "avant-garde" ?
La question de l'État, de sa nature, de sa relation au capitalisme, de sa conquête et de son sort post-révolutionnaire sont des questions indissolublement théoriques et politiques qui, à l'ère du capitalisme néolibéral et globalisé, sont urgentes de poser.
Émission "Sortir du capitalisme".
Dans l'histoire de la gauche, Lénine représente l'exigence d'un effort intellectuel de priorisation stratégique au service de l'action. Alors que la gauche française contemporaine souffre d'un déficit de capacité stratégique dans sa manière d'envisager l'actualité politique en fonction de l'agenda électoral, faire retour à Lénine est riche d'enseignement.
À rebours d'un dogme figé, la pensée de Lénine est complexe et changeante, et son rapport au temps, à la conjoncture politique, constitue le fil rouge par lequel elle s'élabore. Sa capacité d'action est liée à son ajustement permanent aux aspérités d'une réalité sociohistorique changeante, tout en maintenant l'exigence révolutionnaire.
Lénine est le théoricien du moment opportun (kairos), ce bon moment pour agir, qui permit l'efficacité révolutionnaire de 1917.
L'Homme n'a pas de rapport direct au réel. Il passe par un intermédiaire (langage, mathématiques, idée, concept, etc.) et vit dans un monde de symboles. Mais ce dernier est-il un brouillard obscurcissant sa vue ou un outil lui permettant de mieux appréhender le réel ?
La réponse nous est donnée par la pensée dialectique. Forgée depuis Platon et poussée à son paroxysme par Hegel et Marx, la pensée dialectique est l'outil conçu par les philosophes pour disséquer ce monde de symboles.
Tout comme le bois est la matière première du menuisier, le monde de symboles est la matière première du philosophe mais également, l'objet de convoitise du pouvoir politique. La manipulation des mots dans le débat politique et l'utilisation des mathématiques dans les sondages sont autant de façons de prendre le pouvoir sur le monde symbolique et donc sur les hommes.
Mohamed Ridal, au travers de multiples "clefs de lecture", nous aide à comprendre ce qu'est la pensée dialectique et comment elle nous aide à atteindre le réel. Ce au travers de l'étude d'oeuvres réputées ardues, principalement d'inspiration hégéliennes et marxistes, avec pour principe de donner des clefs de compréhension permettant de déverrouiller le texte.
Au fil des siècles, de nombreux courants de pensée ont façonné notre conception du monde et notre manière d'appréhender l'existence : Qu'est-ce que la vérité ? Comment peut-on vivre heureux ? Dieu existe-t-il ? Quel est le sens de notre vie ?
Bien loin du jargon des spécialistes, le professeur de philosophie Charles Robin nous rend accessible les œuvres des plus grands philosophes afin d'en faciliter la compréhension et, pourquoi pas, de nous faire changer le regard que nous portons sur nous-mêmes et sur le monde.
Une initiation sérieuse à une discipline souvent difficile d'accès, dans un langage clair et une atmosphère détendue.
Inégalités grandissantes, crise économique majeure, bruits de guerres… Depuis maintenant plusieurs mois, la France vit au rythme des grèves contre la réforme des retraites, grèves qui reçoivent une approbabtion massive au sein de la population. La France est-elle en période pré-révolutionnaire ?
C'est de l'actualité du mouvement social que le philosophe Denis Collin nous entretient, et de la possibilité de faire revivre une République qui ne soit plus stérilisée par des factions ou des idéologies.
Pour penser, nous avons besoin de catégories tout comme pour parler nous avons besoin de noms, de verbes, d'adjectifs et d'autres termes grammaticaux. Et pour penser la politique, nous avons besoin de catégories politiques. Encore faut-il qu'elles soient utiles, c'est-à-dire qu'elles aident à clarifier nos propos.
Or, à l'évidence, ce n'est plus avec les mots "droite" et "gauche" que nous pouvons rendre compte de la mutation radicale qu'a connue le champ politique ces deux dernières décennies.
Décryptant les programmes et la sociologie mais aussi les jeux de pouvoir, les réseaux et les affaires, Denis Collin nous montre où se trouvent aujourd'hui les lignes de fractures qui structurent le politique.
Le communisme n'est pas une doctrine abstraite, éthérée, qui brillerait au firmament des idées pures. Ce n'est pas le "millénium de la fraternité universelle" que raillait le jeune Marx, mais dit-il, "le mouvement réel qui change l'état de choses actuel'. Force agissante dans l'histoire, il a contribué à façonner le monde dans lequel nous vivons.
Au cours du siècle écoulé, il a débarrassé l'humanité du nazisme, précipité la défaite du colonialisme et infligé un coup d'arrêt à l'impérialisme : ce triple succès suffit à lui donner des lettres de noblesse révolutionnaire. Il n'a pas instauré une société sans classes, mais mené des luttes de classes qui ont changé la société. Au prix de mille difficultés, il a arraché des millions de vies à la misère, à l'analphabétisme et aux épidémies. Semé d'embûches, le long combat des communistes a soustrait au sous-développement le quart de l'humanité. Mais son histoire n'est pas terminée.
Au lendemain de l'effondrement de l'URSS, le modèle occidental devait répandre ses bienfaits sur les nations ébahies. La chute du communisme devait prononcer la "fin de l'Histoire". Erreur de pronostic. À la place du libéralisme triomphant, c'est la Chine populaire, avec son parti communiste de 95 millions de membres, qui dame le pion à l'Occident. Balayant les idées reçues, le travail de Bruno Guigue retrace l'histoire du communisme, de son élaboration théorique à ses réalisations contemporaines. Il impose une relecture des événements du XXe siècle qui en restitue la véritable signification. À rebours du discours dominant, il montre que le communisme est loin d'avoir dit son dernier mot.