Tenter de faire croire que le prolétariat deviendrait fascisant lorsqu'il cesse de marcher dans les clous de l'organisation totalitaire du mensonge spectaculaire démocratique, c'est la dernière et piteuse mystification mise en œuvre par la classe capitaliste pour tenter d'échapper à la grande correction sociale qui se prépare.
Retour avec Francis Cousin sur les dernières évolutions du mouvement des Gilets Jaunes, animé d'une rage insurrectionnelle qui ne s'est pas encore manifestée dans son essence radicale.
Le 17 novembre 2018 restera une date historique dans l'histoire française récente. Depuis le début du mouvement des Gilets jaunes, la société française a basculé dans une situation de crise inédite. En accélérant l'emprise du cadre de gouvernance lié à la mondialisation et à l'Union européenne, Emmanuel Macron a fait émerger un climat de conflictualité sociale qu'on pensait disparu.
Par sa politique, son comportement et un ensemble de raisons que nous connaissons tous, il a donné naissance au mouvement des Gilets jaunes, dont la colère populaire qui l'anime le fait encore perdurer chaque week-end et semble le rendre invincible.
Qui de plus approprié pour analyser la crise sociale actuelle, penser son avenir et celui du quinquennat d'Emmanuel Macron, que les deux penseurs à l'origine du concept de la "fracture sociale" ? Marcel Gauchet et Emmanuel Todd, deux grands sismographes des mutations du monde contemporain, nous permettent de prendre du recul afin d'analyser avec finesse les enjeux de la période actuelle.
Une conférence organisée par l'association "Critique de la raison européenne".
Pour l'économiste Jean-Marie Harribey, le travail est le seul créateur social de valeur économique, laquelle ne peut être validée socialement que par l'échange monétaire, qu'il soit marchand ou non. Si le travail est le père social de toute richesse, la nature en est la mère. Mais tout comme la force de travail, la nature ne peut être exploitée à l'infini. Si la force de travail a un coût pour le patronat, la nature peut-elle être évaluée comme une marchandise ayant un prix ? N'est-ce pas devenu écologiquement insoutenable ?
Le sociologue Bernard Friot, quant à lui, nous propose un changement de paradigme radical mais réaliste : au lieu de fiscaliser par l'impôt, il s'agit de généraliser à l'ensemble du PIB le modèle de la cotisation sociale inventé à la Libération : affecter à toute personne un salaire à vie de la majorité jusqu'à sa mort, indexé sur sa qualification en lui conférant un statut de co-propriétaire et de décideur politique dans toute entreprise publique ou privée. Ce commun sera financé par une caisse d'investissement et pourra emprunter à taux zéro : il s'agit ainsi d'abolir le patronat et non pas le salariat qui, lui, sera libéré de la contrainte du marché du travail.
À partir de ces deux positions différents, Jean-Marie Harribey et Bernard Friot débattent des questions suivantes :
- Comment distinguer le travail concret du travail abstrait dont parle Marx ?
- Si la nature est inestimable, est-il moral de chercher à la transformer en marchandise qui a un prix ?
- En voulant donner un prix à tout et en affirmant que rien n'a de valeur, le libéral n'est-il pas cynique ?
- La valeur économique peut-elle être instituée par une décision politique, autrement que par l'échange ?
Après deux ans de questions-réponses en vidéo sur ERTV, l'émission Soral répond revient sous un nouveau format sur ERFM, la radio en ligne et en continu d’Égalité & Réconciliation.
Le principe : les auditeurs qui le souhaitent posent leurs questions sur le répondeur du polémiste qui choisit ensuite les meilleures et y répond !
Cet échange rievient sur l'un des aspects les plus novateurs du travail de Razmig Keucheyan dans son livre La nature est un champ de bataille, à savoir le concept de racisme environnemental qui entend souligner les liens existants entre la problématique environnementale et la question du racisme.
L'un des aspects de ce livre consiste à montrer que la nature n'est pas quelque chose de parfaitement séparé de l'homme mais au contraire un lieu de vie riche de rapports sociaux et donc politisé : nous ne sommes pas tous égaux face à la crise écologique !
Sont abordés également les réactions potentielles du capitalisme face à cette crise, comme la valorisation marchande des déchets.
Enfin, est critiqué une certaine approche réactionnaire de notre rapport aux besoins et inspirée de Heidegger, régulièrement présente dans les mouvements écologique.
Michel Drac, analyste politique et prospectiviste bien connu, s'emploie ici à mettre à jour les divers réseaux de pouvoir français.
Personnalités médiatiques, partis politiques, structures semi-clandestines : l'étude de plusieurs ouvrages consacrés à ces objets d'étude et rendus sous forme de notes de lecture nous aide à comprendre la manière dont le pouvoir français est structuré.
La France, comme toute nation, a besoin du patriotisme pour assurer son existence. Le patriotisme n'est pas une idéologie, mais un sentiment, un mode d'existence dans le fleuve de l'histoire. On doit tout, ou presque, à la patrie : la langue maternelle, outil d'expression et de pensée, le territoire où on est censé être en sécurité, donc libre. Le patriotisme peut sauver la nation, notamment face à une invasion étrangère.
Il rassemble la nation alors que l'idéologie la divise. Une démocratie capable de résister aux assauts de l'histoire ne sépare pas le patriotisme de la liberté. "Liberté et patrie" est la devise d'un important canton suisse. Lorsque l'URSS a disparu, la nouvelle Russie a refusé d'avoir une idéologie officielle, mais elle s'est bâtie sur le renouveau patriotique. C'est d'une telle renaissance que la France a besoin.
Le surgissement de la conscience radicale du prolétariat a une histoire. Et nous devons l'étudier pour comprendre la dynamique de la lutte des classes et déceler dans le mouvement des Gilets Jaunes la ré-émergence d'une volonté claire et combattive visant à l'abolition de l'exploitation marchande et étatique.