Françoise Dolto, psychanalyste, et Philippe Ariès, historien des mentalités, s'entretiennent de l'évolution de l'éducation et de la famille, des conséquences sur le développement de l'enfant et de sa sexualité, depuis les sociétés pré-industrielles jusqu'à nos jours.
Un échange qui permet de mesurer les permanences et ruptures de ces questions essentielles pour comprendre le fonctionnement de notre société.
Paul Ricoeur nait à Valence en 1913. Très jeune orphelin de parents, il est élevé par ses grands-parents ou, éloigné des habituels jeux d'enfant, il se plonge dans la lecture. Roland Dalbiez, son professeur de philosophie en terminal, a sur le jeune homme une influence déterminante : Paul Ricoeur découvre alors sa vocation.
Agrégé de philosophie, il est mobilisé en 1939 et fait prisonnier en mai 1940 dans un oflag en Poméranie où il passe l'essentiel de la guerre. Il revient sur l'importance de ces cinq années dans sa formation intellectuelle, années durant lesquelles il consacre toutes ses journées à la lecture de philosophes allemands : Karl Jaspers, Martin Heidegger, Edmund Husserl.
De retour en France, il est nommé à l'université de Strasbourg ou il enseignera jusqu'en 1957 avant d'occuper la chaire de philosophie générale à la Sorbonne puis, en 1965, de rejoindre la faculté des lettres de l'université de Nanterre, dont il devient doyen en 1969 pour démissionner en 1970. Il passe trois années à l'Université catholique de Louvain puis rejoint de nouveau Nanterre où il enseigne jusqu'à sa retraite (1981). Parallèlement, il enseigne régulièrement aux États-Unis et travaille à la Revue de métaphysique et de morale.
Une série d'entretiens qui nous éclaire sur l'humanisme de Paul Ricoeur et son besoin perpétuel de faire dialoguer la philosophie avec les sciences humaines, la religion et la littérature.
Émission "A voix nue", animée par Katarina Von Bulow.
D'Oscar à Rabbi Jacob, de Fantomas à la Soupe au choux, Louis de Funès fut l'incarnation irascible, fulminante et crépitante du cinéma des trente glorieuses.
C'est en compagnie d'Alain Kruger que nous revivons, autant qu'il est possible, ce grand-huit des arts visuel composé de plus de 140 films, spectacles de théâtres et numéros de music-hall.
Émission "Mauvais Genres", animée sur François Angelier.
Dieu n'est pas mort, il est en chantier, et nous sommes ses ingénieurs. Telle est sans doute la devise des cosmistes russes, mouvement aussi surveillé et persécuté à l'époque du communisme, qu'il est revendiqué par l'actuel pouvoir russe.
Lointainement émané de Dostoïevski, incarné par des figures comme celles des philosophes Fiodorov ou Vernadski, lié à l'histoire de la conquête soviétique de l'espace, le cosmisme vise à l'unification cosmique de l'homme et de l'univers, un homme promis à l'éternité et à la résurrection, au contrôle de la planète et à la conquête du cosmos.
Entre messianisme cosmique et révolution industrielle, voilà un aspect méconnu de l'histoire contemporaine parfaitement éclairé par Michel Eltchaninoff dans Lénine a marché sur la lune. La folle histoire des cosmistes et transhumanistes russes (éditions Solin/Actes Sud).
Émission "Mauvais Genres", animée sur François Angelier.
Rome, sweet Rome. Qu'appelle-t-on l'Empire Romain ? Qui étaient Auguste, Cicéron et Alaric ? Pourquoi Sénèque détestait-il qu'une femme chevauchât un homme ? Qu'est-ce que l'évergétisme ? Quelle était la fonction des jeux du cirque ? Peut-on parler de décadence ?
Loin des clichés et des préjugés, loin du mythe de la décadence véhiculée par les premiers auteurs chrétiens et des péplums hollywoodiens, l'archéologue et historien Paul Veyne s'attache à mettre en lumière l'intelligence d'un empire sur les fondements duquel nous vivons toujours aujourd'hui. Un empire qui, il y a plus de deux mille ans déjà, a été confronté à certains problèmes que nous connaissons aujourd'hui et a su les résoudre.
Émission "Les Chemins de la connaissance", animée par Raphaël Enthoven.
La conquête est l’inverse de la résignation : elle est mouvement vers un ailleurs, désir d'élargissement de son propre territoire – géographique ou sentimental –, souvent aux dépens des autres, toujours pour accroitre sa propre puissance. Lorsqu'il est occasionnel, par exemple pour conquérir un droit, le conquérant d'un jour est tout entier à son but, il n'emprunte les habits de la conquête que temporairement, le temps d'obtenir gain de cause. Mais le conquérant, par définition, n'est jamais rassasié, il veut plus par principe. Or que devient la conquête lorsqu'elle n'a plus de but, lorsqu'elle n'est plus mouvement vers, mais mécanisme répétitif qui tourne à vide et ne retient de son dynamisme que l'aspect destructeur d'un étalement de soi, pays ou individu ?
Le texte de Benjamin Constant intitulé De l'esprit de conquête et de l'usurpation dans leurs rapports avec la civilisation européenne, qui paraît en 1814 au moment de la première Restauration, est l'occasion de réfléchir à ces questions. Il y exprime là son opposition à Napoléon le conquérant, en pointant les contradictions et l'anachronisme de l'esprit de conquête à l'heure du libéralisme naissant.
Émission "Les Nouveaux Chemins De La Connaissance", animée par Adèle Van Reeth.
Olivier Roy est depuis des décennies un infatigable arpenteur des routes les plus lointaines du monde musulman, à commencer par celles de l'Afghanistan qu'il a parcourues en pleine guerre entre les soviétiques et les moujahiddins !
Mieux que personne donc, il sait que "l'islam" est une abstraction : il y a des millions de routes et de chemins en terre d'islam, et au long de ces routes autant de musulmans à chaque fois singuliers, pris dans une situation et une époque singulière.
Et c'est en sa compagnie que nous essayons d'aller à notre tour au-delà de l'essentialisme abstrait et de ses préjugés théoriques.
Émission "Cultures d'islam", animée par Abdennour Bidar.
Comment ne pas être à la fois subjugué et effrayé par cette ville iconique qu'est Los Angeles ? Troisième ville mondiale, ultra-moderne et ultra-capitaliste, on pourrait croire qu'en elle se trouve le modèle de toutes les villes à venir. Et pourtant, Los Angeles reste inimitable.
Et pour cause, cette immense banlieue sans centre-ville, dans laquelle on ne se déplace plus qu'en voiture, s'est construite en effaçant au fur et à mesure les traces de son passé. Elle nous apparaît aujourd'hui comme une ville flottante, déracinée de son contexte historique et livrée aux fantasmes des écrivains, réalisateurs ou investisseurs du monde entier.
L'occasion de revenir, en compagnie de l'historienne Annick Foucrier et du philosophe Bruce Begout, sur les premières fondations de cette ville pour poser un nouveau regard sur la ville-studio ou la ville-spectacle qu'elle est devenue.
Émission "Sans oser le demander", animée par Matthieu Garrigou-Lagrange.