Benoît Peeters est écrivain, scénariste, biographe (Valery, Hergé, Derrida, Ferenczi) et inventeur d'univers de Cités obscures. Analyste de Barthes, Hitchcock et Chris Ware, historien et théoricien de la BD, éditeur et héros de roman photo, c'est peut-être d'abord un homme d'images.
L'occasion de revenir sur sa carrière et d'en comprendre, si ce n'est le sens, au moins les points d'inflexions et les aspirations et occasions qui ont mené à des recherches qui pouvaient encore paraître, en leur temps, assez incongrues.
Un entretien mené par Franck Senaud.
Considéré comme l’intellectuel qui a inspiré toute la pensée réactionnaire, Louis de Bonald est réputé comme un penseur rétrograde et moralisateur. Né en 1754 et mort en 1840, on le dissocie rarement de son contemporain Joseph de Maistre (1753-1821). Louis de Bonald n'est pas seulement philosophe. Maire de Millau à l'aube de la Révolution, il suit une carrière politique active durant toute la première moitié du XIXe siècle et expose son analyse du monde qui va dans de nombreux journaux.
Était-il vraiment le nostalgique que l'on décrit ? De quelle monarchie souhaite-t-il le rétablissement ? Sa pensée est-elle plus philosophique qu'idéologique ? Comment le moraliste conjugue-t-il ses idéaux philosophiques et sa carrière politique ?
Émission "Grands entretiens", animée par Mari-Gwenn Carichon.
Le meurtre par Louis Althusser de sa femme Hélène Rytman le 16 novembre 1980 a-t-il marqué la fin d'une époque, symbole macabre ou conséquence ultime de l'anti-humanisme et du refus de la subjectivité, contradiction criante avec l'exemplarité qui devrait être celle de l'intellectuel communiste ? Mais a-t-il seulement été un événement, puisque Althusser, en pleine crise de confusion mentale, n'y était pas ?
Eric Marty revient sur une absence de procès qui a fourni la matière d'une œuvre, L'avenir dure longtemps, et nous raconte l'histoire d'un non-lieu qui n'en a peut-être pas fini de durer.
Émission "Les Chemins de la philosophie", animée par Adèle Van Reeth.
Jean Madiran (1920-2013), dont nous avons commémoré en 2023 le dixième anniversaire de la disparition, était certes un journaliste de combat, fondateur du quotidien Présent en 1981, mais également un intellectuel marqué par l'enseignement de Charles Maurras et de saint Thomas d'Aquin, autant soucieux de la cité terrestre que de la Cité de Dieu.
Loin de l’image souvent caricaturale qui est faite de lui, Yves Chiron et Philippe Mexence nous montrent un homme ouvert, ami d'André Frossard et d'Etienne Gilson, lecteur de Péguy et de Chesterton, et lui-même écrivain de talent.
Émission "Les idées à l'endroit", animée par Rémi Soulié.
Philosophe, journaliste, poète, traducteur et acteur de la vie politique française, Pierre Boutang (1916-1998) était tout cela à la fois.
Il a traversé le XXe siècle avec toujours un livre dans la poche, et revient dans cet entretien sur son parcours, de l'Algérie à cause monarchique en passant par Maurras et De Gaulle, et son oeuvre, de la question du temps à notre rapport au langage poétique.
Elias Canetti, né à Roussé (en Bulgarie le 25 juillet 1905 et mort le 14 août 1994 à Zurich en Suisse), est un écrivain d'expression allemande, originaire de Bulgarie, devenu citoyen britannique en 1952 et qui a longtemps résidé en Suisse. Il a reçu le prix Nobel de littérature en 1981.
Canetti est souvent associé à la littérature autrichienne mais il couvre une perspective plus large. Son œuvre a défendu une idée pluraliste de la culture européenne dans sa richesse et sa diversité, liée à un parcours de vie singulier. Il est l'auteur d'analyses de grande envergure sur le XXe siècle et de réflexions détaillées sur les mécanismes humains et les modes de fonctionnement psycho-sociaux.
Retour sur la trajectoire d'Elias Canetti, l'éveilleur d’un futur antérieur.
Émission "Une vie, une oeuvre".
Souvarine : ce nom évoque Germinal. Un jeune militant pacifiste et socialiste -Boris Lifschitz- l'emprunte en 1916 à Emile Zola. Devenu Boris Souvarine, il est l'un des principaux acteurs de la fondation du Parti communiste en France (1920). Lénine lui accorde sa confiance et, malgré son "indiscipline", le hisse aux plus hautes instances de l'Internationale communiste.
Pourtant ce jeune révolutionnaire, passionné de culture, est l'un des tout premiers à rompre -en 1924- avec Moscou. Alors commence pour lui une lutte incessante contre la dégénérescence du bolchevisme, le mensonge et l'impérialisme soviétique.
Premier biographe du maître du Kremlin - Staline, aperçu historique du bolchevisme (1935), un ouvrage capital -, il est conduit par son intrépide critique de l'expérience russe à retrouver les fondements moraux de l'action politique.
D'un courage hors du commun, à contre-courant de tous les terrorismes intellectuels, il n'a jamais abdiqué, même face à Trotski qu'il admirait. Ami de Simone Weil qu'il influença, profondément attaché au peuple russe, Boris Souvarine, témoin essentiel dans un siècle marqué par le complicité des totalitarismes nazi et soviétique, a combattu pendant cinquante ans pour une seule cause : la vérité en politique.
Maurice Barrès est un grand nom de la littérature française ainsi que du nationalisme moderne. Pourtant, si son importance fut considérable dans l'histoire des idées, son aura a fortement faibli et il n'est plus beaucoup lu de nos jours. On le réduit trop souvent à quelques étiquettes convenues voire infâmantes afin de mieux le disqualifier et de se dispenser d'aller voir de plus près. Pourtant, loin d’être un doctrinaire dépassé, le symbole vieilli d'un passé lointain, Maurice Barrès fut avant tout un homme libre, dont l'énergie, le chagrin ou la quête d'absolu consonnent encore largement à notre époque avec nos propres interrogations.
Or, tel est justement ce que tente de mettre en évidence Jeremy Baneton dans un petit essai consacré à l’écrivain lorrain : Maurice Barrès, le prince de la jeunesse, (2023, Nouvelle Librairie). L'occasion de revenir, en sa compagnie, sur les grands événements de la vie de Barrès ainsi que sur ses grandes interrogations philosophiques et politiques.
- 0'00'00 : Introduction
- 0'18'41 : Première partie - Le culte du Moi
- 0'22'07 : Une jeunesse lorraine
- 0'27'14 : Arrivée à Paris et influences littéraires
- 0'32'20 : Sous l'oeil des barbares
- 0'49'42 : L'égotisme barrésien
- 0'52'40 : Le passage de l'absolu au relatif
- 0'59'30 : Le passage du Moi au Nous
- 1'06'15 : Jules Soury
- 1'12'47 : L'aventure boulangiste
- 1'24'46 : L'ennemi des lois
- 1'32'58 : Seconde partie - Barrès et le nationalisme
- 1'39'39 : L'affaire Dreyfus
- 1'47'28 : Les Déracinés
- 2'05'01 : Une doctrine sociale pour le nationalisme ?
- 2'16'27 : Maurras et Barrès
- 2'33'21 : Les bastions de l'est et l'Allemagne
- 2'39'26 : Les diverses familles spirituelles de la France
- 2'40'33 : La colline inspirée
- 2'46'14 : Un jardin sur l'Oronte
- 2'48'56 : Conclusion et conseils de lecture
Un entretien mené par Antoine Dresse.