Charles Péguy (1873-1914). Avec Lucie Boscher, Nada Stancar, Patrick Charlot, Alain Finkielkraut, Simone Fraisse, Francine Lenne et Éric Thiers sur France Culture.


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08.05.2005

Par la modestie de ses origines, ses brillantes études, sa rectitude morale, ses engagements intellectuels et politiques entre socialisme et catholicisme de progrès, sa mort héroïque au combat le 5 septembre 1914 à quarante-et un ans, Charles Péguy est l'une des figures les plus intransigeantes que la France ait produites.
Séduisant, irritant, poète inspiré et polémiste redoutable, il a laissé, après quinze années d'une activité intellectuelle et littéraire intense, une empreinte ineffaçable chez ses contemporains et pour la postérité.
À le suivre, on croise également les personnalités politiques majeures de son époque et on décèle.

Émission "Une vie, une oeuvre", produite par Catherine Soullard.

Charles Baudelaire (1821-1867). Avec Pierre Pachet, Jean-Michel Maulpoix et Jean-Baptiste Baronian sur France Culture.


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06.03.2011

"Ô fangeuse grandeur ! sublime ignominie !" : Baudelaire conclut ainsi son poème consacré à une prostituée, "Tu mettrais le monde entier dans ta ruelle". Pour le poète et l'homme, la beauté est dans la dualité, elle balance sans cesse entre perversion et transcendance, entre éphémère et infini.
Baudelaire gagne encore aujourd’hui à être redécouvert, tant les images successives et contradictoires du poète - décadent, révolutionnaire, réactionnaire, classique, chrétien, moderne - continuent d'exercer leur effet narcotique.
Né dans une "odeur de vieux" (Jean-Baptiste Baronian), auteur d'une oeuvre "singulièrement mince" (Pierre Pachet), Baudelaire est encore, à l'image du peintre de la vie moderne, ce solitaire qui va, court et cherche la beauté mystérieuse, "si minime, si légère qu’elle soit".
Baudelaire n'a rien d'un flâneur parisien qui s’abandonnerait à la pente de ses rêveries ou de ses obsessions. C’est un rôdeur, un chiffonnier de la ville, que le monde social ne laisse pas en répit. Qu’est-ce qu’être un individu dans une société de masse ? Après avoir épousé la foule, Baudelaire se retire dans ses vers.
C'est un Baudelaire de la "pensée vivante" (Pierre Pachet) qui émerge dans l'extraordinaire souplesse de sa phrase poétique, capable de suivre les ondulations du désir comme de restituer les chocs du temps. Mais ce sens de l'oscillation et de l'aléatoire surgit surtout, comme à l'état brut, dans ses Journaux intimes et Carnets, avec la liste de ses projets irréalisés.
Dans un monde qui va finir, Baudelaire apparaît alors comme l'auteur de "fusées pensantes" (Pierre Pachet), c'est-à-dire d'idées fulgurantes qui ont donné quelques morceaux de bravoure dont le sens résonne encore pleinement aujourd'hui.

Émission "Une vie, une oeuvre", produite par Christine Lecerf et Jean-Claude Loiseau.

Thomas Edward Lawrence, la passion de la pureté. Avec Jacques Dars et Jean-Christophe Victor sur France Culture.


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25.10.1984

Si Thomas Edward Lawrence (1888-1935) a été tour à tour archéologue, explorateur, agent secret, combattant, stratège, diplomate, écrivain et poète, ces activités n'ont été que les manifestations extérieures et successives d'une même obsession, d'un rêve éveillé. Un rêve de bâtisseur d'empire qui a poussé l'auteur du célébrissime Sept piliers de la sagesse sur les routes de l'Orient, d'Oxford au Caire et de Djeddah à Damas.
Lorsque ce rêve s'est brisé, lorsqu'il a estimé trahie par son propre pays et par les Alliés la révolte arabe à laquelle il s'était voué, il ne lui est plus rien resté que le désespoir, l'avilissement et cette implacable volonté d'autodestruction au terme de laquelle la mort est venue le fracasser au guidon de sa motocyclette.
Une vie obsedée par une idée.


Émission "Une vie, une oeuvre", produite par André Velter.

Benedetto Croce. Avec Piero Craveri, Bruno Pinchard, Gerardo Marotta, Giuseppe Galasso, Raffaello Franchini, et Giovanni Pugliese-Carratelli sur France Culture.


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13.10.1988

Benedetto Croce est un philosophe, historien, écrivain et homme politique italien, fondateur du Parti libéral italien. Continuateur de la pensée de Hegel, influencé par Antonio Labriola, mais proche également de Giambattista Vico et de Wilhelm von Humboldt, il s'opposa au fascisme et à l'engagement de son ancien collaborateur Giovanni Gentile. Son opposition opiniâtre au naturalisme et au scientisme positiviste l'amena très tôt à condamner la pensée raciale et les différentes formes du racisme. Les thèmes principaux de son œuvre sont l'esthétique et la philosophie de l'histoire (dite aussi historicisme). Il rapprocha l'esthétique de la philosophie du langage.
En politique, Benedetto Croce fut ministre de l'Instruction publique en 1920-21 dans le cabinet du libéral Giovanni Giolitti, ministre sans portefeuille des gouvernements du CLN et, devenu président du Parti libéral italien par lui fondé au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, il fut élu à l'Assemblée constituante de la République italienne (25 juin 1946 - 31 janvier 1948).

Émission "Une vie, une oeuvre", produite par Pascale Lismonde.

Antoine de Saint-Exupéry (1900-1944) et le rire des étoiles. Avec Philippe Jung, Jocelyne Sauvard, Alain Vircondelet, Thierry Dehayes et David Lebreton sur France Culture.


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25.03.2017

Dès l'âge de 26 ans, Antoine de Saint-Exupéry transporte le courrier vers le Sénégal pour la compagnie Latécoère, la future Aéropostale. Avant même de rejoindre l'Amérique du Sud, l'aviateur publie déjà ses premiers romans.
Vol de nuit, empli de camaraderie et de sens de la mission à accomplir, connaît un grand succès et remporte le prix Fémina. Devenu reporter et écrivain, il publie Terre des hommes, une oeuvre humaniste, avant d'être engagé dans l'armée de l'air en 1939.
"On ne voit bien qu'avec le cœur. L'essentiel est invisible pour les yeux", c'est le secret du plus enchanteur des voyageurs interplanétaires. Il nous apprend à dessiner des moutons, mais également à apprivoiser les renards, les businessmen, les vaniteux, et à célébrer les allumeurs de réverbères.
C'est en pleine guerre, en 1943, que l'aventurier donne naissance à son si touchant Petit Prince, illustré de ses propres aquarelles. Sa frêle silhouette à l'éternel cache-nez d'or, aux boucles blondes, et sa désarmante simplicité apparente vont conquérir le monde entier, lui qui avait pourtant atterri en plein désert "à mille milles de tout lieu habité".
Une des facettes moins connues du poète-aviateur est celle de l'inventeur. Tirant des leçons de ses expériences en vol, il cherche sans cesse à améliorer les engins aériens. L'esprit en effervescence, il griffonne des calculs et compose des schémas en marge de ses manuscrits ou sur les nappes en papier des bistrots.
Sa disparition en vol le 31 juillet 1944 est longtemps restée mystérieuse, avant qu'on ne retrouve au large de Marseille sa gourmette, l'épave de son avion, et enfin le pilote allemand qui l'a probablement abattu. Après sa mort, les fragments de son dernier livre, une méditation initiatique inachevée, sont publiés sous le titre Citadelle. Il y écrit : "Car ce poète, un soir auprès du feu dans le désert, racontait simplement son arbre."

Émission "Toute une vie", produite par Lydia Ben Ytzhak.

Pierre Drieu la Rochelle, un jeune Européen toujours parmi nous. Avec Thierry Bouclier et Julien Hervier sur Radio Courtoisie.


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20.06.2020

Né en 1893 dans une famille bourgeoise, élevé entre un père et une mère qui se déchirent, étudiant malchanceux, soldat de la boue et des tranchées, suicidaire, amant constamment insatisfait, la vie de Pierre Drieu la Rochelle irrigue l'ensem­ble de son oeuvre littéraire.
Ses poèmes, ses essais, ses nouvelles, ses pièces de théâtre et ses romans racontent toujours une part de lui-même. Du Feu follet (1931) à Gilles (1939), en passant par La Comédie de Charleroi (1934) et Rêveuse Bourgeoisie (1937), le lecteur suit sa destinée à travers des pages magnifiques, mais souvent désespérées. Dans les années 1920, ses amis les plus proches se nomment Louis Aragon, Gaston Bergery, Emmanuel Berl et André Malraux. Mais, habité par le spectre de la décadence (décrit dans Mesure de la France), conscient de la nécessaire unité des patries européennes (développée dans L'Europe contre les patries) et chantre d'un socialisme viril, il n'hésite pas à se proclamer fasciste au lendemain des évènements du 6 février 1934. Une profession de foi (exposée dans Socialisme fasciste) qui le conduira, à se perdre dans les méandres de la Collaboration. Le 15 mars 1945, il met fin à ses jours.
Ceux qui l'ont connu surent souligner sa sensibilité, son élégance, son courage et son sens de l'amitié. Au fil des années ayant suivi son suicide, sa figure de dandy, errant sur les quais de la Seine, a donné naissance à un véritable mythe.

Émission du "Libre Journal de la jeunesse", animée par Pascal Lassalle.

Otto Rank, la volonté créatrice. Avec Pierre Bitoun, Claude-Louis Combet, Alain de Mijolla et Aimé Agnel sur France Culture.


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03.04.1997

Otto Rank, né Otto Rosenfeld le 22 avril 1884 à Vienne et mort le 31 octobre 1939 à New York, est un psychologue et psychanalyste autrichien. D'abord membre du premier cercle freudien, secrétaire de la Société psychanalytique de Vienne et membre du "comité secret", l'évolution de ses recherches lui vaut d'être exclu de l'Association psychanalytique internationale en 1930. Il est considéré comme un dissident du mouvement international.
Originaire de Vienne, Otto Rank est issu d'une famille de la moyenne bourgeoisie juive. Fils de l'artisan d'art Simon Rosenfeld, il est contraint, dans un premier temps, de travailler lui-même comme artisan et de renoncer aux études supérieures. Il prend le nom de Rank à l'âge de dix-neuf ans, en référence au bon Dr Rank de la pièce d'Ibsen, La Maison de poupée. Il lit à vingt ans L'Interprétation des rêves de Freud et écrit un essai que le psychanalyste Alfred Adler transmet à Freud. Il devient dès lors un psychanalyste du premier cercle et, en 1906, le premier secrétaire de la Société psychanalytique de Vienne et à ce titre, l'auteur des transcriptions des minutes de la société viennoise (conférences et d'échanges), de 1906 à 1918. En 1924, il publie Le Traumatisme de la naissance, s'intéresse à ce qui se trouve avant le complexe d'Œdipe et propose une vision différente de celle de la psychanalyse d'orientation freudienne. Sigmund Freud l'analyse brièvement jusqu'à fin décembre 1924 puis le rejette ; Rank se trouve exclu des cercles psychanalytiques freudiens.
En 1926, Rank s'installe à Paris, devenant l'analyste d'Henry Miller et d'Anaïs Nin, avec qui il a une courte liaison. Il voyage en Amérique, où il rencontre un certain succès. Il est invité notamment à la société de Rochester pour la Protection de l'enfance en danger où travaille alors Carl Rogers. Il est exclu de l'Association psychanalytique internationale le 10 mai 1930. En octobre 1939, il meurt à New York à l'âge de 55 ans, des suites d'une septicémie.

Émission "Une vie, une oeuvre", produite par Bénédicte Niogret.

Soros l'impérial. Avec Thibault Kerlirzin sur Méridien Zéro.


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10.07.2020

George Soros est une légende. Multimilliardaire, l'homme a construit sa fortune par sa grand habileté sur les marchés financiers. Tant redouté qu'écouté par ces derniers, il a par ailleurs su se rendre indispensable auprès des grands de ce monde. Du camp Démocrate américain à l'Union européenne, des dirigeants africains à l'Université qu'il fonda en Hongrie, ses conseils et sa générosité englobent les domaines politique, économique et sociétal.
Car l'originalité de Soros, c'est avant tout d'avoir été l'un des premiers à être à la fois financier et philanthrope. Au travers de son ONG, l'Open Society, il se bat en effet pour construire des démocraties dites inclusives et dynamiques, au profit d'une société dite ouverte et progressiste.
Pourtant, malgré ses nombreux apports et bienfaits qu'on dit avoir été prodigués à l'ensemble de l'humanité, George Soros reste sous le feu nourri des critiques des "populistes" de tous bords. Comment l’expliquer ? Thibault Kerlirzin nous propose quelques clés pour y répondre.

Émission "La Méridienne", animée par Wilsdrof et Tesla et Beluga.