Bernard Graber et Aliette Geistdoerfer reçoivent Maurice Godelier qui raconte l’anthropologie comme une science sœur de l’histoire, en lien avec le travail de terrain.
Maurice Godelier illustre son propos en prenant exemple des séjours prolongés qu’il fit chez les Baruyas de Papouasie-Nouvelle Guinée.
Remarque : la qualité audio de l'enregistrement est très mauvaise.
Le manque de réaction de nos sociétés face à la dégradation économique peut être imputé au niveau élevé de confort sur lequel nous reposons. En effet, la génération précédente semblait avoir trouvé toutes les solutions : plein emploi, hausse du niveau de vie, apogée du keynésianisme, paix sur le continent.
Mais aujourd’hui, le comportement de nos dirigeants en pleine crise paraît ahurissant : sauver l’euro reste leur obsession. Qu’est-ce qui pourrait expliquer cette incompétence ?
Emmanuel Todd est l’invité de Paul Jorion à la chaire Stewardship of Finance.
S'il faut défendre la sociologie, c'est bien malgré ce qu'elle est devenue. Bien loin de ses grandes espérances initiales et des splendeurs que nous ont léguées les Durkheim, Weber, Simmel, Mead, Elias, Mauss, etc. Ce que l'on appelle sociologie s'est peu à peu recroquevillé jusqu'à apparaître comme la "science (ou la pseudo science) des restes", la science de ce dont ne parlent ni les philosophes, ni les économistes, ni les historiens, ni les anthropologues, ni les théoriciens de la littérature, etc.
Eclatée en de multiples chapelles théoriques ou idéologiques, privée de colonne vertébrale paradigmatique et institutionnelle, elle ne croit plus pouvoir trouver son unité que dans une référence de plus en plus incantatoire au "terrain" et à l'empirisme, et dans ses querelles infinies sur ce qui fait la bonne méthode ou le bon terrain.
La sociologie classique, celle qu'il nous faut faire revivre et actualiser, se présentait tout autrement. Elle revendiquait hautement une approche empirique de la réalité et le souci d'établir des faits, elle aussi, mais elle n'imaginait pas que ce puisse être accompli hors-théorie et sans enjeux normatifs, c'est-à-dire éthiques et politiques... Dit autrement, elle se vivait comme le lieu et le moment généraliste de la science sociale générale.
C'est cette sociologie là qui nous fait désormais défaut et qu'Alain Caillé appelle ici à renaître de ses cendres. Cette sociologie sera ancrée dans le paradigme du don et s'attaquera aux enjeux normatifs et éthiques en proposant une philosophie politique du vivre ensemble : le convivialisme.
Remarque : la qualité audio de l'enregistrement est mauvaise.
Le citoyen, sujet de cette conférence, est la créature de la Révolution française.
Il est l'être nouveau. Les manuels de droit l'ignorent. Il est encore sous nos yeux. Il ne se reproduit pas lui-même. C'est l'éducation nationale qui le reproduit. Il est armé depuis sa naissance. Aux armes citoyens est sa devise. Il combat pour les Droits de l'homme, prend la Bastille, renverse le trône, fait inlassablement la guerre aux rois, aux empereurs et aux dictateurs. Il fournit en victimes les grandes tueries des guerres contemporaines. Il est républicain depuis l'instauration de la République en 1792, et ne peut pas ne pas l'être, s'identifiant à une république qui n'est pas un régime politique, mais un mythe, une idéologie, des valeurs.
Si la République disparaît, il travaille sans relâche à son retour et la fait revenir. C'est le cas par exemple en 1875 et en 1945. Si la République a des ennemis intérieurs vrais ou supposés, il les accable de sa vindicte. Il les tue. Il tue les prêtres réfractaires en septembre 1792, et les Communards en 1871.
Aujourd'hui sa vindicte est la même, mais sa mission a changé. Il ne fait plus la guerre aux nations étrangères. Il a été désarmé. Sa nouvelle mission consiste à promouvoir la diversité. Dans ce nouveau combat il mobilise avec lui la société toute entière. L'entreprise, la banque, les équipes sportives, les actions humanitaires, tout doit être citoyen. C'est encore un combat. Le citoyen ne doit jamais cesser de combattre.
Il est dans la servitude et ne saurait l'accepter s'il ne votait pas, mais il vote et on le fait voter de plus en plus. Le scrutin l'aide à vivre en lui procurant l'illusion de la liberté.
L’idéologie du progrès, nouvelle religion des temps modernes ?
Vaste sujet qui tourmente nos sociétés depuis des dizaines d’années et en particulier depuis le XVIIIe siècle avec les Lumières…
C’est donc du progrès que traiteront Alain de Benoist et ses invités au cours de la troisième livrée des Idées à l’endroit, l’émission des idées philosophiques et politiques de TV Libertés.
Qu'en est-il de notre condition d'homme moderne ? Pourquoi, alors que notre société occidentale croule sous la profusion des biens matériels, la sensation de vide intérieur et les maladies psychiques semblent si répandues ?
Georges Bernanos nous apporte peut-être un élément de réponse lorsqu'il disait qu' "on ne comprend absolument rien à la civilisation moderne si l'on n'admet pas d'abord qu'elle est une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure"...
Émission du "Libre Journal des Enjeux Actuels", animée par Arnaud Guyot-Jeannin.
Principal inspirateur de Hegel et de Marx, Rousseau "le rêveur solitaire" fut bien la source théorique dialectique et politique qui permit dès la révolution française de dépasser concrètement les contradictions que les libéraux convoquent dans le rapport de l'individu et du collectif, de la liberté et de l'égalité, du particulier et de l'universel, bref d'assumer et donner un sens (de progrès) à "ce long passage de l'état de nature à l'état civil".
Ce sont tout d'abord les rapports entre l'universel et le particulier chez Rousseau que Barbara De Negroni expose (Rousseau politique). Yves Vargas montre ensuite la pertinence du Rousseau économique qui, en s'attaquant à la définition de l'homme que donnait Bernard de Mandeville, entrapercevait déjè les ravages en devenir de l'anthropologie libérale. Enfin, Dominique Pagani nous fait découvrir un Rousseau plus littéraire, où la forme rejoint le fond présenté au cours des deux premières interventions.
Erasme l'avançait : "On ne naît pas humain, on le devient." Mais comment peut-on le devenir ? En quoi la société dans laquelle nous vivons favorise-t-elle ou empêche-t-elle ce parcours vers l'humanisation ?
Autant de questions que le psychanalyste Jean-Pierre Lebrun travaille à clarifier depuis de très nombreuses années. Refusant à la fois la nostalgie d'un passé idéalisé et d'être aveuglé par les sirènes du "progrès", il se demande si nous sommes encore capables de désirer. Sachant que le désir a affaire au langage et au manque. Et qu'il se différencie de la jouissance, "comblante" et mortifère. Notre société dite néolibérale imposant la recherche de la jouissance, confondant égalité et égalitarisme, affaiblissant la fonction paternelle au nom du rejet, certes légitime, du patriarcat, tend à dévaloriser tout ce qu'implique la préservation de la condition humaine. Ce qui a des conséquences majeures en termes de politique, d'éducation, de culture, mais aussi de vie conjugale ou de consommation.
Son travail a pour ambition de traiter du point de vue de la psychanalyse -mais d'une façon accessible à tous!— de problèmes très actuels.