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L'un des aspects récurrents de l'œuvre du maître de Martigues est sa critique virulente du romantisme. Dans son livre de 1925, Romantisme et Révolution, il entend montrer que le romantisme est tout à la fois individualiste (donc anarchiste et révolutionnaire) et germanique. À cela, il oppose le classicisme "méditerranéen", étroitement associé au culte d'une raison qui refuserait le primat des sentiments d'où découlerait toutes les idées fausses.
Pour autant, cette double opposition, d'abord conceptuelle entre classicisme et romantisme, puis "ethnique" entre monde latin et monde germanique, semble faire peu de cas des auteurs romantiques eux-mêmes, qui se sont souvent également réclamés de la raison, et de l'expérience politique du romantisme, notamment allemande, dont la vision de la société est organique et qui fut un puissant moteur du traditionalisme et de la contestation des Lumières.
Obsédé par la critique du romantisme comme fons et origo malorum, Charles Maurras s'est-il trompé ? L'idée qu'il se fait de ce vaste mouvement se fonde-t-elle uniquement sur une lecture superficielle de Rousseau et sur une réaction épidermique aux positions prises par certains écrivains français après 1830 (Lamartine, Hugo) ? D'ailleurs, que connait-il du romantisme allemand ? Et qu'est-ce que Carl Schmitt aurait à lui répondre ? Le classicisme ne menace-t-il pas souvent de verser dans le mécanicisme ou dans un positivisme desséchant, alors que le romantisme, par l'importance qu'il donne à la vie, ne tendrait-il pas à restituer la véritable harmonie qui soit, l'harmonie naturelle et culturelle des structures organiques et des patries charnelles ?
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