Historien spécialiste de la Révolution française, Jean-Clément Martin vient de publier un livre sur des événements qui nous semblent familiers en raison de leur caractère symbolique : la formation de l'Assemblée nationale, la prise de la Bastille, la Grande Peur. Pourtant, La Grande Peur de juillet 1789 (Tallandier) renouvelle notre vision des événements et de leurs interprétations.
Il travaille sur l'historiographie et notamment sur les très nombreuses notes rassemblées et parfois négligées par Georges Lefebvre, le grand historien qui a longtemps fixé notre conception des révoltes rurales de l'été 1789. Celles-ci sont aussi complexes que les violences qui précèdent la prise de la Bastille. En juillet 1789, on passe des révoltes à la Révolution et les élites qui sont confrontées à la crise générale de l’autorité y réagissent de différentes manières, qui démentent les schémas simplistes.
- 0'00'00 : Intro
- 0'00'39 : Conférence
- 0'55'56 : Quid du rachat des droits abolis ?
- 1'00'55 : Les cartes projetées des révoltes de 1789 ne coïncident-elles pas avec les foyers de révoltes du XVIIIè siècle ?
- 1'15'00 : Ne peut-on pas lire cela sous le prisme d'un changement profond de médiation ?
- 1'23'55 : Vous associez les facteurs économiques aux facteurs sociaux ?
- 1'28'20 : La noblesse ne semble pas être la seule élite défaillante lors de cette période.
- 1'33'25 : Outro
En 1988, alors que se profilait à l'horizon le Bicentenaire de le Révolution, Flammarion éditait un Dictionnaire critique de la Révolution Française dirigé par Mona Ozouf et François Furet. À l'occasion de sa parution les deux historiens étaient invités étant convié à commenter dans le même temps l'ouvrage qu'il publiait chez Hachette, La Révolution 1770-1880 - De Turgot à Jules Ferry.
Le débat, auquel participe également l'historien américain Eugen Weber, rappelle en quoi certains historiens s'étaient démarqués des analyses historiques qui avaient longtemps prévalu en France avant leurs travaux. Pour rappel, en 1978 avec son ouvrage Penser la Révolution française, (précédé en 1971 d'un article musclé, Le Catéchisme révolutionnaire) François Furet contestait radicalement l'historiographie jacobino-marxiste qui dominait alors les débats d'historiens à propos de la Révolution.
À quelques mois du Bicentenaire, cet échange annonce le début d'un temps nettement plus favorable aux thèses de François Furet qui déclarait alors : "La gauche marxiste et la droite contre-révolutionnaire sont d'accord sur un point : considérer la Révolution comme un bloc qu'il s'agit de magnifier ou de couvrir d'opprobre. Il est temps, après deux siècles de guerre civile idéologique, d'affirmer que la Révolution française est terminée et de la considérer enfin comme un objet de science".
Émission "Les lundis de l’histoire", animée par Philippe Levillain.
Plus de deux siècles après les événements, la Révolution, de la prise de la Bastille jusqu'au coup d'État de Bonaparte, apparaît toujours dans la mémoire collective comme un moment fondateur. Mais aussi comme le plus sujet aux fantasmes et à l'idéologie. D'où la nécessité de faire le point, loin des certitudes acquises dans les manuels scolaires et des partis pris qui déchaînent encore les passions.
L'historien Antoine Boulant nous propose une nouvelle lecture de cette période majeure de l'histoire de France, à la fois modernisatrice et traumatique, à travers les grandes questions qu'elle pose à notre imaginaire.
Émission du "Libre journal des débats", animée par Charles de Meyer.
Si elle est intensément ancrée dans la mémoire collective des Français, la prise de la Bastille ne fut que la première d'une série de "journées" au cours desquelles le peuple parisien en armes fit basculer les régimes, les hommes et les hiérarchies, imposant sa volonté par la force.
De l'invasion du château de Versailles en octobre 1789 à celle du palais des Tuileries en mai 1795, en passant par le renversement de la monarchie et la proscription des Girondins, ces épisodes majeurs au déroulement similaire - rassemblement puis marche des émeutiers, réaction des autorités, attitude des troupes, invasion des lieux de pouvoir, combats, massacres - rythment la grande épopée révolutionnaire pendant près de six ans. Au coeur de la Révolution française elle-même, ils sont en outre la matrice de bien des épisodes insurrectionnels de l'histoire mondiale.
Délaissant une lecture strictement chronologique des événements pour adopter une démarche résolument comparative, l'historien Antoine Boulant met ainsi à jour le mécanisme des journées révolutionnaires et nous en offre une vision profondément originale.
Emission du "Libre Journal des amitiés françaises", animée par Thierry Delcourt.
Bien avant le cinéma, la presse à scandale et la télévision, les mécanismes de la célébrité se sont développés dans l'Europe des Lumières, puis épanouis à l'époque romantique. Voltaire ou Liszt furent de véritables stars, suscitant la curiosité et l'attachement passionné de leurs "fans". La politique n'échappa pas à ce bouleversement culturel : Marie-Antoinette ou Napoléon en furent les témoins. Lorsque le peuple surgit sur la scène révolutionnaire, il ne suffit plus d'être légitime, il importe désormais d'être populaire.
À travers une histoire de la célébrité, Antoine Lilti retrace les profondes mutations de la société des Lumières et révèle les ambivalences de l'espace public. À la fois désirée et dénoncée, la célébrité apparaît comme la forme moderne du prestige personnel, adaptée aux sociétés démocratiques et médiatiques, comme la gloire était celle des sociétés aristocratiques. L'histoire de cette notion éclaire les fascinantes contradictions de notre modernité.
L'historien Antoine Boulant renouvelle l'étude de la Révolution en revenant d'abord sur l'institution du Tribunal révolutionnaire de Paris, sans conteste la plus célèbre des juridictions d'exception. Celle-ci fut mis en place sous la Terreur pour punir les ennemis – réels ou supposés – de la jeune République. Il est depuis devenu le symbole de l'arbitraire judiciaire.
Il revient ensuite sur les journées révolutionnaires : combient en a-t-il existé pendant la Révolution française ? Qui en sont les meneurs et les organisateurs ? Et quels sont enfin les conséquences de ces journées ?
Fragilisée par les guerres civiles, la société paysanne d'Ancien Régime a subi les attaques d'une bourgeoisie qui lorgne sur ses communaux et rêve de s'enrichir encore.
Ou comment la paysannerie, et plus particulièrement la paysannerie bourguignonne à la lumière des travaux de PIerre de Saint-Jacob, sous les coups de boutoir des "philosophes des Lumières", a perdu 80% de son pouvoir d'achat en un demi-siècle !
La Révolution est un torrent qui a tout balayé sur son passage et fait triompher les idées de liberté et d'égalité. Or elle a suscité des résistances : à la Révolution s'est opposée, dès 1789, la Contre-révolution.
Qui étaient les contre-révolutionnaires ? Que défendaient-ils ?
Émission "Le Cours de l'histoire", animée par Xavier Mauduit.