Dans les méandres du discours public, une figure se détache avec force et controverse : Alain Soral. Alors, homme de lettres ou provocateur invétéré ? Ce qui est certain, c'est qu'il laisse peu de place à l'indifférence !
C'est en sa compagnie que nous décortiquons le phénomène Soral, un nom qui résonne avec force dans le paysage intellectuel et médiatique français.
Au nom de la lutte contre les discriminations, une vague d'intolérance submerge le monde occidental. Venue des universités américaines, la religion woke, la religion des "éveillés", emporte tout sur son passage : médias et culture, entreprises, écoles, universités.
De la théorie du genre à la théorie critique de la race, le but des wokes est de "déconstruire" tout l'héritage culturel d'un Occident accusé d'être "systémiquement" sexiste, raciste et colonialiste. Leur enthousiasme évoque bien plus les "réveils" religieux protestants américains que la philosophie française des années 1970. C'est la première fois dans l'histoire moderne qu'un culte prend naissance dans les universités. Tout est réuni pour que se mette en place une dictature au nom du "bien" et de la "justice sociale" et que naisse une religion nouvelle et destructrice pour la liberté.
Émission "Idées", animée par Pierre-Edouard Deldique.
Notre société libérale prétend que l'individu a désormais le pouvoir de prendre, pour lui-même, toutes les décisions. Les "choix de vie", tant loués par la publicité ou la presse psychologique, font figure de libertés fondamentales arrachées héroïquement au conservatisme. C'est ainsi, par exemple, que nous pouvons changer de sexe comme on change d'apparence ou de fond d'écran. N'y aurait-il pas là une confusion, voire un mensonge ?
Si le sexe relève de l'anatomie et du réel biologique, le genre obéit quant à lui à la culture et à la sexualité - deux réalités très différentes. Or le concept postmoderne de genre, si cher à l'individualisme ambiant, introduit une grande nouveauté : une "simple" opération chirurgicale permettrait d'effacer la différence sexuelle. Dans le même ordre d'idée, on tient à présenter le transsexualisme comme une nouveauté. C'est oublier que depuis toujours, sous toutes les latitudes et pour mille raisons, des hommes se sont fait passer pour des femmes, des femmes pour des hommes. Le droit de fabuler sur son sexe et d'adopter des pratiques sexuelles sur-mesure s'avère aussi ancien que le droit de se tenir debout.
Dany-Robert Dufour décrypte avec précision les véritables enjeux du phénomène "trans". Où l'on se rappelle que le fonctionnement de l'économie de marché dépend de désirs toujours renouvelés. Et où l'on comprend assez vite que le changement de sexe n'est qu'une option de plus dans le catalogue libéral, peu importe son coût sociétal, médical et anthropologique...
Si la transition de genre a toujours existé chez les adultes, l’irruption du phénomène de dysphorie de genre chez les enfants et les adolescents appelle à une extrême vigilance. Comment admettre, en effet, qu'un mineur, qui n'est pas assez mature pour voter ou avoir des relations sexuelles, puisse consentir à des traitements qui supprimeront sa fertilité et modifieront son corps de manière irréversible ?
Quelles sont les conséquences médicales des hormones, et quelles en sont les conséquences psychologiques et psychiatriques ? Pourquoi une prise en charge totale des traitements et opérations alors que l'OMS déclare que la dysphorie de genre n'est plus classée parmi les maladies ? Pourquoi la détransition reste-t-il un phénomène tabou ? Comment le transgenrisme est-il entré dans le débat politique ?
Autant de questions et de réponses pour éclairer les risques et les dérives de la transition de genre chez les mineurs.
Jacques Derrida, Gilles Deleuze, Michel Foucault : tels sont certainement des noms qui résonnent à l'oreille de nos contemporains. Et il s'agit, en effet, des philosophes les plus connus d'un courant de pensée que l'on peut raisonnablement qualifier de "déconstruction".
Toutefois, loin de se limiter à l'étude de ces trois figures, le livre de Baptiste Rappin Abécédaire de la déconstruction aborde également les idées et les concepts développés par Maurice Blanchot, Roland Barthes, Jacques Rancière, Jean-Luc Nancy, Giorgio Agamben, Judith Butler et par bien d'autres encore.
C’est le succès rencontré par la déconstruction dans les milieux intellectuels, tant à l'Université que dans la sphère politico-médiatique, qu'il s'agit de comprendre afin de le combattre.
1 - Qui êtes-vous ?
Né à Paris en 1955 dans un milieu sans histoire, Éric Marty fut un élève peu assidu. Trois ans de militantisme intense, de 1970 à 1973, lui ont évité de s'enfoncer dans la paresse. Il en sort ragaillardi et brillant étudiant. Musicien à ses heures, sa rencontre avec Roland Barthes en 1976 sera déterminante. Professeur à l'Institut français de Londres de 1981 à 1988, il consacre sa thèse au Journal d'André Gide. Littéraire aux goûts contrastés, il aime également à se frotter à la théorie.
2 - Genre
Et si le genre était "le dernier grand message idéologique de l'Occident adressé au reste du monde" ? C'est par cette question inaugurale que l'auteur du Sexe des modernes (2021) explore les arcanes de la pensée du genre, dans un va-et-vient incessant entre l'Europe et les États-Unis. Il décrypte les arrière-plans et les vicissitudes de cet échange entre les penseurs français des années 1970 et Judith Butler, l'auteure de Trouble dans le genre (1990).
La différence sexuelle est une donnée naturelle que les sociétés interprètent diversement. Pourtant, l'arrivée sur le devant de la scène de la notion de genre durant les années 70 peut être interprétée comme la victoire d'un constructivisme forcené allant jusqu'à nier la réalité biologique de la sexuation de l'espèce.
Comment peut-on encore alors penser les rapports (de domination, de séduction, de courtoisie) entre le masculin et le féminin si n'existe plus que le genre humain et des orientation sexuelles que nous pourrions librement choisir ? Le féminisme fait-il bon ménage avec la (les) théorie(s) du Genre ?
Émission "Répliques", animée par Alain Finkielkraut.
Que l'on y adhère ou qu'on les critique, nul ne peut nier : les études de genre, les fameuses "gender studies" se sont imposées depuis trente ans comme l'évènement intellectuel le plus lourd de conséquence dans les sciences humaines. Aucun intellectuel ambitieux aujourd'hui, voire aucun artiste, et aucun journaliste s'intéressant à la société ne peut envisager de produire quelque travail que ce soit sans y faire référence. "Le genre, est le dernier grand message idéologique de l'Occident au reste du monde" écrit pour sa part Eric Marty en ouverture de son livre évènement sur le sujet, Le Sexe des Modernes (Seuil, 2021).
Les études de genre sont-elles le signe de l'influence néfaste des campus américains sur la vie intellectuelle française, comme on le dit ici, ou produit de la French theory sur le monde de la recherche américaine, comme on l'affirme aux Etats-Unis ? De quel bouleversement anthropologique sont-elles le signe ? Sont-elles le vecteur d'une nouvelle révolution sexuelle, ou le symptôme d'une désexualisation inédite des sociétés occidentales ?
Retraçant l'histoire intellectuelle des "gender studies" entre Paris et Berkeley, Le Sexe des Modernes est le premier à tenter de faire le point sur ces questions et, à défaut d'explorer de façon exhaustive l'état du monde qui en résulte et se fabrique sous nos yeux, le premier à tenter de comprendre ce que les études de genre veulent dire.
Émission "Signes des temps" animée par Marc Weitzmann.