"L'Eurocratie" : le mot existe aujourd'hui dans toutes les langues et les alphabets de l'Union européenne.
Mais par-delà les représentations plus ou moins fantasmées que ce mot véhicule, que sait-on des parlementaires, commissaires, fonctionnaires, représentants permanents, lobbyistes et représentants d'intérêt, membres du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale, patrons et syndicalistes, militaires et diplomates, commentateurs et communicateurs, qui, au sein ou en lien étroit avec les institutions de l'UE, donnent corps à la chose ? Quels sont leur carrière, leur trajectoire sociale et professionnelle, le type d'autorité dont ils sont investis ou pour lequel ils luttent, et quelle place y tient l'Europe ? Comment se structure enfin le collectif qu'ils forment ensemble, dans sa diversité comme dans son unité sociologique relative ?
Ce travail vise à renouveler les approches institutionnelles ou des relations internationales de l'intégration européenne en recourant à la notion de champ social, en jetant un éclairage nouveau sur les structures relationnelles de leur fonctionnement.
Alain Caillé est un critique radical de l'économie contemporaine et de l'utilitarisme dans les sciences sociales. Loin de nier que l'intérêt soit un motif puissant de l'action, il critique surtout la position qui consiste à en faire une explication ultime de tous les phénomènes sociaux.
Le paradigme du don, qu'il expose ici longuement (inspiré de l’Essai sur le don de Marcel Mauss), accorde d'ailleurs toute sa place à l'échange intéressé.
Ce n'est qu'en revenant à ce type de socialité que nos sociétés pourraient conjurer leur déclin.
François Athané se pose la question du don, et plus largement du transfert en partant d'une lecture critique de "L'Essai sur le Don" de Marcel Mauss.
Il souligne par exemple la contradiction entre don et échange et insiste sur l'universalité du don dans l'espèce humaine, tout en nous prévenant des illusions d'un don porteur de "générosité pure".
Son analyse différe quelque peu des conclusions du MAUSS, notamment dans sa réticence à vouloir appliquer le paradigme du don à la politique.
La transmission du don de parole (que toutes les sociétés avaient toujours su reconduire) n’est plus également assurée au sein des populations. Cet allant de soi, devenant problématique, se solde par l’apparition d’acteurs sociaux désemparés. Il apparaît des sujets mal installés dans le discours, inaptes à entrer dans le fil de la parole et à distinguer la fiction de la réalité. L’école se trouve confrontée à une tâche impossible. Quant aux conséquences sociales et politiques, on commence à les voir apparaître…